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dimanche 4 octobre 2009

La Poste : la première expérience de votation est une manipulation

Dénonciation par l’UNSA Poste et France 5
La votation citoyenne sur le changement de statut de la Poste serait un succès, mais ce sont les organisateurs qui le disent !
Ils ne parlent néanmoins pas de 'franc' succès, car les méthodes et sa légitimité sont remises en cause par la droite et certains syndicats de l'entreprise publique. Lire aussi PaSiDupes

De quoi s'agit-il ?
Cette consultation sans valeur juridique, lancée à l'initiative du Comité contre la privatisation de la Poste, a démarré lundi dans toute la France pour s’achever samedi. Les résultats de cette mascarade stalinienne seront annoncés lundi 5 octobre en fin de matinée.
Les citoyens âgés de 18 ans et plus sont appelés à répondre par "oui" ou "non" à la question suivante: "Le gouvernement veut changer le statut de La Poste pour la privatiser, êtes-vous d'accord avec ce projet ?" D’abord, il ne s’agit pas de privatisation autrement que dans la propagande des organisateurs de l’opposition, mais de capitalisation partielle. Le gouvernement a d'ailleurs dit et répété qu’il s’engage à maintenir son statut public à La Poste, mais une certaine gauche a intoxiqué l’opinion et singulièrement les anxieux du XXIe siècle.

Une manipulation grossière

Les Organisations Syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, FSU, Solidaires sont généralement parties prenantes, mais les dissensions locales ne sont pas rares : ainsi à l’UNSA ou la CFTC.
-> A Fos-sur-Mer (13), on trouve :
AC Agir contre le Chômage, Action Consommation, ACU (Association des communistes unitaires), AFOC (Association FO des Consommateurs), AITEC (Association Internationale de Techniciens Experts et Chercheurs), Alter Ecolo, Alternative Libertaire, Amis de la Confédération paysanne, ANECR (Association Nationale des Elus Communistes et Républicains), APEIS (Association Pour
l’Emploi, l’Information et la Solidarité), ATTAC, CAP21, Citoyenneté Action Participative pour le 21ème siècle, CFTC Postes et Télécommunications, CGT Banque de France, CGT Caisse des dépôts, CGT Finances, Club Gauche Avenir, CNCU (Coordination Nationale des Collectifs Unitaires pour une Alternative au Libéralisme, CNR (Conseil National de la Résistance), Confédération CFTC, Confédération CGT, Confédération FO, Confédération Paysanne, Convergence des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics, CNT-PTT Confédération Nationale du Travail, CSF (Confédération Syndicale des
Familles), DAL (Droit au Logement), Debout la République, Fédération des Activités Postales et des Télécommunications CGT, Fédération Nationale des Elus Socialistes Républicains, Fédération SUD PTT, FEVE (Fédération des Elu/es Verts et Ecologistes), FNEM FO (Fédération nationale de l’énergie et des mines Force Ouvrière), FO Communication, Fondation Copernic, FSU (Fédération Syndicale Unitaire - enseignants), Gauche Unitaire (GUE/NGL Composante française du groupe de la Gauche Unie européenne/Gauche verte Nordique), INDECOSA CGT, IPAM (Initiatives pour un Autre Monde), Marche des femmes, Jeunes Laïques et Solidaires, La Fédération pour une alternative sociale et écologique, Les Alternatifs, Les Objecteurs de Croissance, Les Verts, M’PEP (Mouvement politique
d’éducation populaire), Marches Européennes, Mouvement de la Jeunesse Communiste, Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), MRC (Mouvement Républicain et Citoyen), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Parti Communiste Ouvrier Français, Parti de Gauche, PCF (Parti Communiste Français), PRG (Parti Radical de Gauche), PS (Parti Socialiste), République et Socialisme, Réseau Européen des Missions Publiques,Résistance Sociale, SUD Caisses d’Epargne, SUD Crédit Foncier, UFAL (Union des Familles Laïques), UNEF (Union Nationale des Étudiants de France), Union Syndicale Solidaires, UNRPA (Union Nationale des Retraités et Personnes Agées).
-> Si on prend l’exemple de Dijon, le PS, les Radicaux de gauche, les Verts, le PCF et le MoDem se sont prêtés à la mascarade.

  • Au syndicat Sud-PTT, la votation bénéficierait d’une "mobilisation énorme", selon Jean-Michel Isabel, coordinateur parisien de l'initiative.
    "Les gens se mobilisent pour sauver leur bureau de poste, y compris dans les coins perdus de province. Le bébé nous dépasse un peu", a-t-il minaudé. Selon cet activiste, le succès de la votation ne se jugera pas à l'aune du pourcentage de "non" récolté - étant acquis qu'une majorité de participants se déplacent pour soutenir le service public postal - mais en fonction de la participation. "Est-ce que le gouvernement pourra continuer de ne pas tenir compte de l'avis des 'X' gens qui se seront déplacés?".
    Sauf que pour l’émission de Nicolas Demorand qui recevait Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, France 5 a recueilli le témoignage d’une votante qui votait en masse. Elle justifiait cette sorte de bourrage des urnes par le fait qu’elle votait pour ses enfants... Pour des morts aussi sans doute, puisqu’il n’était pas exigé de procurations…
  • Le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, s'est félicitée jeudi à Toulouse de la mobilisation de "centaines de milliers" de personnes face à cette "réforme absolument injuste". Argumentaire un peu succinct, voire léger. Dans la même émission, France 5 a aussi montré la sortie de Bébert Delanoë de son Hôtel de Ville. La diva socialiste jouait l’étonnement de voir autant de photographes pour saisir son vote pour l’éternité, alors que, de l’aveu du reporter, le maire avait lui-même convoqué la presse.

    Opération biaisée et mensongère
  • Mais à droite, où l'on réaffirme que La Poste restera à 100% publique après son passage en société anonyme au 1er janvier 2010, la votation suscite le désintérêt, voire la raillerie "Je ne pense pas qu'elle ait grande valeur juridique", a souri la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
    Pour Pierre Hérisson, sénateur UMP de Haute-Savoie et rapporteur du projet de loi sur le changement de statut de La Poste au Sénat, l'intitulé même de la question soumise aux votants est "biaisé" et "mensonger". "Bien sûr, on peut toujours nous faire un procès d'intentions. Mais parler aujourd'hui de privatisation de La Poste, c'est de la malhonnêteté intellectuelle", a-t-il dit.
  • UNSA-Poste condamne l’initiative trotskiste
    Ce syndicat est favorable au changement de statut de l'entreprise pour permettre une augmentation de capital avant l'ouverture du marché postal à la concurrence en janvier 2011.
    "L'avenir de la Poste nous semble mériter autre chose qu'un simulacre de référendum", estime Marc Duhem, secrétaire général de l'UNSA-Poste
    Il ne s’indigne pas seulement de l'intitulé de la question, mais émet aussi des réserves sur les procédures de vote, dont le manque d'encadrement qui risque , selon plusieurs syndicats, de peser sur la légitimité du scrutin.
    "On pourra annoncer 15 millions de votants, personne ne pourra le vérifier. On se moque des citoyens en leur laissant penser qu'ils ont leur mot à dire", ajoute-t-il.
  • Le PS s’est beaucoup compromis
    A la mairie du 2e arrondissement de Paris, par exemple, l'un des 175 points de vote de la capitale, une urne et des bulletins sont mis à la disposition des votants mais personne n'est présent pour empêcher des votes multiples.
    Gérard Malewanzyk, philatéliste professionnel, est venu voter "non" pour exprimer ses craintes: "Je ne me fais pas beaucoup d'illusions, nous vivons en régime capitaliste. Mais si on peut les embêter un peu, c'est bien." Malgré les promesses répétées du gouvernement, ce militant reste persuadé que le changement de statut en société anonyme à capitaux publics est la première étape d'une privatisation. Il nous sert un commentaire compassionnel fumeux: "Ils nous ont fait le coup avec France Télécom et on voit ce que ça donne. Il y a pas mal de suicides. Je voudrais bien que l'on garde nos postiers. Moi, je l'aime bien mon facteur !" Si seulement il aimait autant ses enseignants et ses policiers, parmi lesquels on enregistre des taux de suicide tout aussi préoccupants, dans ce climat d’anxiété propagé par certains syndicats.

    Selon un sondage CSA publié mardi par L'Humanité, journal communiste, 63% des Français se disent opposés au changement de statut tel qu'il est prévu et 75% voteraient "non" à la privatisation de La Poste. La votation citoyenne devrait faire encore plus fort ! Avec tout autant de crédibilité…
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