Daniel Canepa, le prefet qui fait un doigt d'honneur à Marc Fauvelle
Nommé Préfet de la Région Île-de-France en octobre 2008, Daniel Canepa, le préfet de Paris et Ile-de-France, est trop courtois pour faire ce geste, mais le journaliste de France Info l'aurait mérité et l'a d'ailleurs sans doute senti passer (ci-contre)...
Y aurait-il un malaise dans la préfectorale?
« C'est le journal Le Monde qui le révèle », aux dires de France Info, consacrant un article daté du 13/10 à la création d'un « club de préfets» qui établirait un lien évident. L'opposition tente ainsi d'accréditer cette idée, en concertation avec France Info, en renfort.
Mais Marc Fauvelle n'obtient aucune confirmation de la fronde supposée des préfets. Malgré 11 questions, le journaliste (CUEJ, Strasbourg) aura essayé d'obtenir une confirmation publique, à répéter ensuite en boucle, toutes les 7 minutes, mais en vain ! Les supputations malveillantes de la chaîne de radio publique ne sont pas confirmées; seulement la malveillance de cette presse engagée. Le « devoir de réserve » des préfets, explique le journaliste dépité.
Voici le script de l'entretien du mardi 13 octobre à propos de la participation de plus de 70 préfets début septembre à une sorte de club dont Daniel Canepa est à l'origine.
Marc Fauvelle: Ca ressemble furieusement à une sorte de syndicat, on se trompe?
Daniel Canepa: Complètement: ce n'est pas un syndicat, c'est la volonté de se réunir pour réfléchir sur notre métier.
Marc Fauvelle: De quoi on parle ?
Daniel Canepa: Au moment de la réforme territoriale, des bonnes idées, échange de bonnes pratiques et comment on fait mieux encore.
Marc Fauvelle: Alors, on ne parle absolument pas des remontages de bretelles par l'Elysée ou du ministre de l'Intérieur ? C'est le devoir de réserve [1] qui prime ?
Daniel Canepa: On demande à nos collaborateurs une évaluation de leur savoir faire; qu'on soit exigeant avec nous , c'est normal.
Marc Fauvelle: On comprend évidemment, y a le devoir de réserve [2]... Est-ce qu'il n'y a pas tout de même une forme d'agacement aujourd'hui de la part de ces fonctionnaires et de vous-même ?
Daniel Canepa: Plus on nous demande, plus on est heureux. Le jour où on ne nous demandera plus rien, on sera tout à fait tristes.
Marc Fauvelle: Mais, pour vous, il est parfaitement normal de se voir convoqué à l'Elysée quand les résultats, par exemple de la délinquance, ne sont pas très bons, de se faire taper sur les doigts; ça fait partie du job ?
Daniel Canepa: Le job, c'est d'être évalués en constante et d'être sous pression. Non seulement on l'admet, mais on le demande, parce qu'il faut toujours faire mieuxpour l'ensemble des Français et des Françaises. Donc nous y sommes très attachés, à ces valeurs républicaines. Donc, il est tout à fait normal de rechercher le meilleur de nous-même.
Marc Fauvelle: Vous n'avez pas d'anciens préfets à vos réunions, comme celui de la Manche, qui a été révoqué pour avoir mal organisé une visiste de Nicolas Sarkozy sur place? C'est réservé aux préfets en poste ?
Daniel Canepa: Ce club est ouvert à tous les préfets qui sont en poste territorrial et qui ont affaire au quotidien aux difficultés de la lutte pour l'emploi, les problèmes de sécurité ou encore à la préparation à la grippe.
Marc Fauvelle: Daniel Canepa, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, évoque une prime au mérite pour les préfets, par exemple qui enregistrent des bons résultats dans la lutte contre la délinquance. Là encore, est-ce que ça vous paraît normal; est-ce que vous, par exemple, vous l'accepteriez ?
Daniel Canepa: De toute façon, j'aurais bien du mal à l'accepter, parce que je ne m'occupe pas directement de la délinquance, mais quand je m'en occupais et avais de bons résultats, c'est toujours satisfaisant d'avoir une prime: je rappelle que c'est un plus, pas un moins...
Marc Fauvelle: On peut imaginer qu'a contrario, comment dire, des ristrournes [?], qu'on enlève une partie, non ?
Daniel Canepa: Non, c'est toujours du plus, en l'occurence.
Marc Fauvelle: Combien de temps reste un préfet en poste en moyenne aujourd'hui?
Daniel Canepa: En moyenne, disons on doit être entre 2 ans et 2 mois, à peu près.
Marc Fauvelle: Ca vous semble assez long pour bien faire votre travail ?
Daniel Canepa: En tant que secrétaire général [du ministère de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales, donc 'patron' des préfets], j'ai toujours estimé que la durée devait être plutôt comprise entre 3 et 4 ans et cela a été l'un de mes échecs, parce qu'il y a des systèmes de mutation qui sont imprévus et, en chaîne, font que les autres bougent également.
Marc Fauvelle: Merci Daniel Canepa. La prochaine réunion, c'est pour quand?
Daniel Canepa: Vraisemblablement en février.
Marc Fauvelle: Et c'est pas ouvert à la presse, hein ?
Daniel Canepa: Non, pas encore?
(Rires)
Objectif avorté...
Il n'est pas certain que cet échange soit rediffusé avant 1 h du matin...
=> Articles biographiques
Daniel Canepa (né le 16 juillet 1948 à Clichy, Hauts-de-Seine) est diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, de l'Ecole nationale d'administration (ENA), préfet hors cadre (2002), directeur adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy (2002-2003)
En savoir plus:
Nommé Préfet de la Région Île-de-France en octobre 2008, Daniel Canepa, le préfet de Paris et Ile-de-France, est trop courtois pour faire ce geste, mais le journaliste de France Info l'aurait mérité et l'a d'ailleurs sans doute senti passer (ci-contre)...
Y aurait-il un malaise dans la préfectorale?
« C'est le journal Le Monde qui le révèle », aux dires de France Info, consacrant un article daté du 13/10 à la création d'un « club de préfets» qui établirait un lien évident. L'opposition tente ainsi d'accréditer cette idée, en concertation avec France Info, en renfort.
Mais Marc Fauvelle n'obtient aucune confirmation de la fronde supposée des préfets. Malgré 11 questions, le journaliste (CUEJ, Strasbourg) aura essayé d'obtenir une confirmation publique, à répéter ensuite en boucle, toutes les 7 minutes, mais en vain ! Les supputations malveillantes de la chaîne de radio publique ne sont pas confirmées; seulement la malveillance de cette presse engagée. Le « devoir de réserve » des préfets, explique le journaliste dépité.
Voici le script de l'entretien du mardi 13 octobre à propos de la participation de plus de 70 préfets début septembre à une sorte de club dont Daniel Canepa est à l'origine.
Marc Fauvelle: Ca ressemble furieusement à une sorte de syndicat, on se trompe?
Daniel Canepa: Complètement: ce n'est pas un syndicat, c'est la volonté de se réunir pour réfléchir sur notre métier.
Marc Fauvelle: De quoi on parle ?
Daniel Canepa: Au moment de la réforme territoriale, des bonnes idées, échange de bonnes pratiques et comment on fait mieux encore.
Marc Fauvelle: Alors, on ne parle absolument pas des remontages de bretelles par l'Elysée ou du ministre de l'Intérieur ? C'est le devoir de réserve [1] qui prime ?
Daniel Canepa: On demande à nos collaborateurs une évaluation de leur savoir faire; qu'on soit exigeant avec nous , c'est normal.
Marc Fauvelle: On comprend évidemment, y a le devoir de réserve [2]... Est-ce qu'il n'y a pas tout de même une forme d'agacement aujourd'hui de la part de ces fonctionnaires et de vous-même ?
Daniel Canepa: Plus on nous demande, plus on est heureux. Le jour où on ne nous demandera plus rien, on sera tout à fait tristes.
Marc Fauvelle: Mais, pour vous, il est parfaitement normal de se voir convoqué à l'Elysée quand les résultats, par exemple de la délinquance, ne sont pas très bons, de se faire taper sur les doigts; ça fait partie du job ?
Daniel Canepa: Le job, c'est d'être évalués en constante et d'être sous pression. Non seulement on l'admet, mais on le demande, parce qu'il faut toujours faire mieuxpour l'ensemble des Français et des Françaises. Donc nous y sommes très attachés, à ces valeurs républicaines. Donc, il est tout à fait normal de rechercher le meilleur de nous-même.
Marc Fauvelle: Vous n'avez pas d'anciens préfets à vos réunions, comme celui de la Manche, qui a été révoqué pour avoir mal organisé une visiste de Nicolas Sarkozy sur place? C'est réservé aux préfets en poste ?
Daniel Canepa: Ce club est ouvert à tous les préfets qui sont en poste territorrial et qui ont affaire au quotidien aux difficultés de la lutte pour l'emploi, les problèmes de sécurité ou encore à la préparation à la grippe.
Marc Fauvelle: Daniel Canepa, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, évoque une prime au mérite pour les préfets, par exemple qui enregistrent des bons résultats dans la lutte contre la délinquance. Là encore, est-ce que ça vous paraît normal; est-ce que vous, par exemple, vous l'accepteriez ?
Daniel Canepa: De toute façon, j'aurais bien du mal à l'accepter, parce que je ne m'occupe pas directement de la délinquance, mais quand je m'en occupais et avais de bons résultats, c'est toujours satisfaisant d'avoir une prime: je rappelle que c'est un plus, pas un moins...
Marc Fauvelle: On peut imaginer qu'a contrario, comment dire, des ristrournes [?], qu'on enlève une partie, non ?
Daniel Canepa: Non, c'est toujours du plus, en l'occurence.
Marc Fauvelle: Combien de temps reste un préfet en poste en moyenne aujourd'hui?
Daniel Canepa: En moyenne, disons on doit être entre 2 ans et 2 mois, à peu près.
Marc Fauvelle: Ca vous semble assez long pour bien faire votre travail ?
Daniel Canepa: En tant que secrétaire général [du ministère de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales, donc 'patron' des préfets], j'ai toujours estimé que la durée devait être plutôt comprise entre 3 et 4 ans et cela a été l'un de mes échecs, parce qu'il y a des systèmes de mutation qui sont imprévus et, en chaîne, font que les autres bougent également.
Marc Fauvelle: Merci Daniel Canepa. La prochaine réunion, c'est pour quand?
Daniel Canepa: Vraisemblablement en février.
Marc Fauvelle: Et c'est pas ouvert à la presse, hein ?
Daniel Canepa: Non, pas encore?
(Rires)
Objectif avorté...
Il n'est pas certain que cet échange soit rediffusé avant 1 h du matin...
=> Articles biographiques
Daniel Canepa (né le 16 juillet 1948 à Clichy, Hauts-de-Seine) est diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, de l'Ecole nationale d'administration (ENA), préfet hors cadre (2002), directeur adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy (2002-2003)
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