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vendredi 30 mars 2018

Macron joue la carte des Kurdes, alliés naturels dans la lutte antiterroriste

BHL, maître à penser de Macron ?

Les Kurdes sont le "vrai allié" dans la "lutte antiterroriste", selon BHL

Le philosophe Bernard Henri-Lévy s'est encore mis en avant, suite à la réception de représentants des forces kurdes jeudi soir par Emmanuel Macron, 

"La Turquie fait partie de l'internationale islamiste, dont les éléments les plus extrêmes tuent en Europe et en France", a reconnu Bernard Henri-Lévy sur Europe 1 et les ennemis des Kurdes sont nos ennemis : "le vrai allié dans la lutte antiterroriste, c'est les Kurdes." "Au moment où les Kurdes défendaient Kobané, la Turquie laissait passer des armes pour Daech", a-t-il accusé.

Une rapide intervention française en Syrie aux côtés des Kurdes n'est pas pour demain, déplore toutefois lmatamore en col blanc exprimant ses doutes vendredi d'une rapide intervention française à leur côté en Syrie.  "Je ne crois pas que ça va arriver. Pas là, pas maintenant. Nous prenons nos désirs pour des réalités", a indiqué le philosophe millionnaire, qui a réalisé ces dernières années deux films-plaidoyers pour les combattants kurdes.
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Au passage, BHL met en cause la pusillanimité de Obama
"Le fait que le président Macron reçoive les représentants du Rojava [Kurdistan irakien] est important. Mais on est dans la situation où était (François) Hollande au moment de la ligne rouge d'Obama: une France en pointe, qui défend l'honneur, qui défend ses valeurs, mais qui est seule face à une Amérique en retrait".
"L'Amérique est en train de se retirer, l'Occident est en train de s'affaisser, et il y a cinq puissances illibérales, autoritaires, totalitaires, qui s'engouffrent dans la brèche", a souligné le philosophe qui publie un nouvel ouvrage sur le sujet. Alors que l’Empire américain se retracte et que l’Occident recule, les cinq Rois – perse (Iran), turc, chinois, russe, arabe (Koweït, Irak, Bahreïn, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Emirats arabes unis) reprennent espoir dans la reconquête de leurs empires déchus.

Macron a-t-il mis Le Drian à la retraite ?

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Jupiter avait justement reçu jeudi une délégation des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), composées de combattants arabes et kurdes syriens - quatre femmes et deux hommes (kurdes, arabes et chrétiens) - pour les assurer du "soutien de la France". Après avoir donné l’impression d’abandonner les alliés de la coalition internationale anti-Daech, il semble avoir changé de pied et avoir décidé de s’opposer frontalement à l’extension de l’opération Rameau d’olivier lancée par la Turquie.

La décision la plus spectaculaire devrait consister en l’envoi de soldats français en coordination avec les troupes américaines à Manbij, 100 kilomètres à l’est d’Afrin, afin de bloquer l’avancée des troupes turques vers la ville. Après la prise d’Afrin, Recep Erdogan a en effet réaffirmé l'intention de la Turquie de nettoyer toutes les supposées enclaves "terroristes kurdes" installées au nord de la Syrie, le cas échéant jusqu’à la frontière irakienne. L'objectif stratégique est de définir un territoire tampon placé sous contrôle international : la présidence dit vouloir renforcer "la stabilisation de la zone du nord-est de la Syrie"Mais l’Elysée n'a encore diffusé aucun communiqué faisant mention de l'envoi de soldats. 

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Le Palais ne fait que ménager les parties en présence.
S'il rend hommage à l’action et aux sacrifices des FDS et qualifie à nouveau le PKK de "terroriste", tout en prenant acte des engagements des FDS à s’en dissocier, dans le même temps, il reconnaît à nouveau le besoin de sécurité de la Turquie.

Le représentant du Rojava à Paris s’est fait beaucoup plus catégorique.
"Oui, la France va nous aider militairement à Manbij et nous aidera diplomatiquement, afin que les troupes turques se retirent d’Afrin," a lancé  Khalid Issa. La ville est actuellement livrée aux pillages des djihadistes venus dans les bagages de la soldatesque turque, alors que la population a dû fuir pour se réfugier dans la région toute proche de Shabah.
La Turquie a-t-elle trahi ses alliés occidentaux dans la lutte contre le terrorisme, s'interrogeait-on en 2014, alors que Le Drian était ministre de Hollande à la Défense. Victime d'une tentative d'assassinat en 2016, le journaliste (aujourd'hui exilé) Can Dündar avait révélé en 2014, sur le site de son journal, Cumhuriyet, un scoop explosif, relayé par "Envoyé spécial", "Turquie : l'enquête interdite", le 29 mars 2018 : une livraison d'armes de la Turquie en Syrie, en 2015. L'État turc apporte un soutien actif à des groupes rebelles syriens, dont des groupes djihadistes.
Or, en Europe, la France et l'Allemagne arrivent juste derrière la Chine, avec 5 à 6% des transferts mondiaux d'armement : la France réalise près de 40% de ses exportations militaires au Moyen-Orient. Jeudi 19 janvier 2017, lors de ses vœux aux armées, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'était félicité que l'industrie française de défense ait enregistré près de 20 milliards de prises de commande en 2016. C'est l'Asie qui importe le plus, l'Inde en tête, mais suivie des pays du Golfe. 
Le 30 décembre 2013, entouré d’émirs, François Hollande saisit le sabre qu’on lui tend à l’occasion d’une cérémonie folklorique et, sourire aux lèvres, ironise: "J’en aurai besoin." Cette année-là, au moins 79 condamnés à morts avaient été exécutés en Arabie saoudite. Par décapitation pour la plupart, selon le procédé cher aux adeptes du wahhabisme, cette obscure et mortifère version de l’islam.

L'Arabie Saoudite, en guerre au Yémen, mais qui soutient aussi Daech et le djihad
(par le biais d'associations et d'acteurs privés, personnalités politiques ou hommes d'affaires, parfois liés à la famille royale), a plus que triplé ses achats d'armements ces 5 dernières années, suivie du Qatar, tandis que le Maghreb se livre toujours à une course aux armements. Ainsi, les commandes de l'Algérie représentent à elles seules 46% des achats d'armes à la France, suivies du Maroc, avec 15% de la totalité.

Les pays de la coalition sunnite en guerre de soutien au président yéménite
Abd Rabbo Mansour Hadi, menacé par la rébellion houtie (chiite), sont eux-mêmes des plaques tournantes de la vente d’armes, comme acheteurs et vendeurs. Or, la France de Le Drian est un gros vendeur d'armes aux pays de la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite.
Parmi les sept plus grosses ventes d'armes signées par la France,
 citons trois milliards de dollars d’armes pour le Liban, via l’Arabie Saoudite, ou la vente de 24 Rafale au Qatar pour 6,3 milliards d’euros. Les premières livraisons de l’avion de chasse multifonctions de Dassault devraient avoir lieu dès 2018.

Selon une ONG, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, notamment, ont fourni illégalement des armes aux forces syriennes
, armes ensuite capturées par les djihadistes. Riyad qui, avec Doha, soutient que la Turquie d'Erdogan (un proche des Frères musulmans) serait " islamo-démocrate",est le principal fournisseur d'armes des groupes djihadistes opérant sur le théâtre syrien. Le Drian, Hollande et Macron financent donc le terrorisme islamiste.
Tout en étant elle-même productrice d'armes qu'elle exporte aux pays des Balkans, aux Etats-Unis, en Azerbaïdjan, en Mongolie, en Russie et au Kazakhstan (pistolets, fusils de chasse, fusils à pompes et fusils automatiques),
la Turquie achète de l'armement à la Russie, mais tandis que l'Allemagne suspend ses livraisons d'armes à la Turquie, la France s'apprêtait en juillet à répondre à un appel d'offres (RFP) du ministère de la Défense turc portant sur une étude d'architecture du futur système de défense aérienne de l'armée turque.
Macron soutient les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et à la Turquiesecond client de la défense française derrière l’Inde, entre 2007 et 2016. Le montant des prises de commandes représentait 764 millions d’euros en 2016 et, la même année, Riyad a versé 1.085,8 millions d’euros pour payer les matériels livrés. Les industriels, soutenus donc par Emmanuel Macron, n’ont pas envie de se priver de ce marché,d'autant moins que notre balance commerciale est déficitaire.

"Une petite centaine" de djihadistes français est retenue par les Kurdes, a rappelé Le Drianle 7 février dernier.

En octobre 2017, la ministre française des Armées, Florence Parly avait fait une déclaration fracassante visant les "revenants", : "Ce que nous voulons, c'est aller au bout de ce combat et bien sûr si des djihadistes périssent dans ces combats, je dirais que c'est tant mieux."

Mais, conformément à la doctrine française et concernant ceux qui ont été arrêtés en Irak, où la peine de mort est appliquée, la France a fait savoir son opposition à tout verdict aboutissant à la peine capitale. Quant aux djihadistes français aux mains des Kurdes, "ils vont être jugés par les autorités judiciaires locales; ils ne seront pas rapatriés en France", a rappelé le ministre, qui a précisé que seuls leurs enfants pourraient être rapatriés par le biais de la Croix-Rouge. Or, ils relèvent des Forces démocratiques syriennes (FDS)...

"Des avions pour Alep" 
En 2012, BHL appelait au soutien aux rebelles syriens (ASL) financés et armés par l'Arabie saoudite : "Les raisons qui ont poussé, hier, à une intervention pour soutenir les insurgés libyens doivent nous amener à soutenir la rébellion syrienne." (BHL, Le Monde, 14.08.2012)

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