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jeudi 8 mars 2018

Congrès : les quatre postulants à la direction du PS ont débattu dans la morosité

Les quatre hommes se sont présentés sur RTL (groupe M6) et LCI (groupe TFI)

A la veille de la Journée internationale de la femme, aucune femme n'était candidate...
Les quatre candidats à la tête du PS :
Olivier Faure, Emmanuel Maurel, Stéphane Le Foll et Luc Carvounas
Les quatre candidats à la tête du PS ont peiné à intéresser mercredi soir pendant une heure trente sur RTL et LCI, les archéo-socialistes se sont affrontés, évitant de soutenir le bilan du quinquennat Hollande et de se lancer des les invectives, mais figés dans leurs divisions passées.

Sur le plateau, cravate rouge pour le sombre Olivier Faure, cravates sombres pour les trois autres prétendants à la traîne, les quatre hommes ont chacun souligné au début du débat la gravité de l'enjeu, alors que le PS joue sa survie après les désastres électoraux du printemps.
"En mai, juin, les Français nous ont adressé un message que nous devons entendre. Nous avons fait 6% des voix à l'élection présidentielle. Nous ne pouvons pas ne pas nous remettre en cause de manière radicale", a souligné le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée, Olivier Faure, 50 ans. "C'est un congrès décisif pour le PS, mais pour toute la gauche", a renchéri Stéphane Le Foll, 57 ans, l'ancien porte-parole de gouvernements (pendant les trois dernières années du quinquennat), quand le PS était au pouvoir et hégémonique.

Invités à s'exprimer sur le précédent quinquennat, les quatre hommes ont pris soin de ne pas s'opposer frontalement. 
"Ce dont il faut être capable, c'est de se tourner vers l'avenir", a esquivé l'ancien intérimaire  à l'Agriculture, pendant la totalité du quinquennat, Le Foll, qui, dans son texte d'orientation, se montre pourtant le plus ardent défenseur de la politique de François Hollande.

Les députés Faure et Le Foll, ainsi que Carvounas, député issu de l'ancienne majorité du PS, ont tenu à rappeler qu'ils avaient parfois "donné l'alerte" lors du précédent quinquennat, sur la question de la déchéance de nationalité comme sur la loi travail. Le 11 juillet 2015, le Franco-grec a épousé Stéphane Exposito, le chef de cabinet de la secrétaire d'État Pascale Boistard chargée des droits des femmes du gouvernement Valls.

Les démons du passé n'ont cependant pas tardé à resurgir.
C'est le cas sur leur vision économique et socialenotamment sur le CICE, comme sur la loi Travail. Le Foll et Maurel ont reproduit les débats du précédent quinquennat entre le gouvernement et les frondeurs, dont était Maurel, 44 ans, arrivé en deuxième position avec 13%, lors du vote des militants au congrès de Toulouse d'octobre 2012, avec le soutien de Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann, Jérôme Guedj et le mouvement Utopia. "Ce débat, on va pouvoir le continuer cinq ans, hein ! s'est irrité l'ancien directeur du cabinet de Hollande lorsqu'il était à la tête du Parti socialiste (1997-2008). C'est pour ça que je veux une majorité: pour pouvoir se tourner vers l'avenir, changer un peu !", a lancé le second couteau de Hollande.

Appels aux  militants pour qu'ils viennent voter...

Cherchant à se sortir de cette opposition binaire, O. Faure a mis le projecteur sur la politique du gouvernement actuel. "Quelle différence entre nous et Emmanuel Macron ? Nous avons donné de l'argent aux entreprises. Emmanuel Macron donne 30 milliards d'euros sur cinq ans, non pas aux entreprises, mais aux actionnaires", a-t-il dit, en rappelant la proposition des députés socialistes d'augmenter le pouvoir des salariés dans les grandes entreprises.

Les quatre hommes se sont mis à l'unisson pour dire leur opposition à Emmanuel Macron, promettant de tous manifester le 22 mars aux côtés des cheminots. "Sur une manifestation unitaire, je peux aller manifester. Mais je ferai très attention de ne pas suivre une manifestation qui serait appelée par certains syndicats et pas d'autres", a nuancé Stéphane Le Foll, qui a aussi dénoncé "l'injustice" des choix fiscaux du gouvernement.

Ancien lieutenant de Manuel Valls, Luc Carvounas s'est montré le plus virulent contre le président de la République, l'accusant d'être le "président des riches et des métropoles".
"Je suis l'opposition, je ne vais pas aller chercher quel adjectif (...) J'étais dans l'hémicycle à l'Assemblée nationale, j'ai écouté le discours d'Edouard Philippe: il y avait tout dedans ! Tout ce qu'on est en train de combattre aujourd'hui était dans ce discours. Il fallait voter contre ce discours, pour être clair !", a lancé le député de la circonscription cheminote d'Alfortville (PS depuis ...1947), Val-de-Marne, seul sur le plateau à avoir voté contre la confiance au gouvernement.

Ce débat organisé par LCI et RTL en partenariat avec le Figaro était une première pour un parti, lequel avait toutefois joué à nouveau la carte du débat télévisé, comme ce fut le cas quatre fois pour les sept candidats de la gauche (Hamon, Montebourg, Peillon, Valls, Bennahmias, Sylvia Pinel, unique femme,  et ...de Rugy)lors de la primaire à la présidentielle en janvier 2017.

"L'enjeu du débat est de montrer que le Parti socialiste est bien présent (...), de faire en sorte que les militants viennent voter", avait souligné mercredi matin le coordinateur du parti Rachid Temal, qui a affirmé attendre 30.000 votants, sur les quelque 102.000 militants susceptibles de se mettre à jour de cotisation. "Ils rallument la lumière, ce n'est pas la fin du film", a de son côté souligné l'ancien premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, apparatchik du PS qui a perdu son mandat de député en 2017 et a démissionné de la tête du Parti socialiste.

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