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samedi 24 mars 2018

Pourquoi la mobilisation du 22 mars n'est pas un franc succès des syndicats

La division et la faiblesse des syndicats expliquent la faible mobilisation du 22 mars

La stratégie du "faible au fort" des syndicats de cheminots est ainsi mise en cause
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Première d'une série de mobilisations étalées sur les mois à venir, la manifestation des cheminots a rassemblé 25.000 personnes à Paris, selon Sud-Rail. 

Décevante chez les fonctionnaires et plus élevée que prévu à la SNCF, quelles conclusions en tirez-vous ? 
Cela démontre qu'il n'y a pas eu la "coagulation des mécontentements" que certains annonçaient, conclut Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail. La grogne sociale s'exprime secteur par secteur – Ehpad, retraités, SNCF, etc. –, mais ne débouche pas sur un large mouvement de contestation des réformes du gouvernement. 
Emmanuel Macron continue d'avoir les cartes en main et d'être porté par son élection, assure-t-il. Cela ne durera sans doute pas cinq ans, mais pour l'heure il n'est pas inquiété.

Comment expliquez-vous la forte mobilisation à la SNCF qui a comptabilisé plus de 35 % de grévistes ? 
Cela montre la sensibilité du sujet de la suppression du statut pour les futurs embauchés. Les cheminots y sont particulièrement attachés et se sentent responsables de son devenir pour les générations suivantes. Pour autant, je doute que le gouvernement recule sur ce point, tant il est crucial pour préparer la SNCF à l'ouverture à la concurrence du rail français. 

Le succès de la mobilisation est-il aussi lié à l'unité syndicale au sein de la SNCF ? 
Cela a pu jouer, mais cette unité syndicale est fragile. La CFDT et l'Unsa sont prêtes à négocier avec la direction de la SNCF, tandis que la CGT et Sud Rail affichent une attitude plus contestataire, même si la CGT met un point d'honneur à présenter des contre-propositions. 
Les élections professionnelles à la fin de l'année ne favorisent pas un front syndical uni. Chaque organisation veut marquer ses différences. Sud Rail aura ainsi à cœur de porter des revendications toujours plus radicales que la CGT. 

Que pensez-vous de la stratégie dite de "grève perlée" prévue entre le 3 avril et le 28 juin ? 
En réalité, il ne s’agit pas d’une "grève perlée" - pratique qui consiste à ralentir l’activité [par un excès de zèle] et qui est interdite –, mais d’une grève par intermittence reconductible. C’est un système très astucieux pour des syndicats affaiblis qui savent qu’ils auraient bien du mal à tenir une grève ininterrompue de quinze jours. Une forme de stratégie du "faible au fort". Cela aboutit à une désorganisation maximale pour une mobilisation limitée tout en donnant à l’avance le calendrier des grèves aux usagers. 

Comment expliquez-vous la faible mobilisation des fonctionnaires (12,8 % de grévistes dans l’Etat) ? 
Cela ne signifie pas que les fonctionnaires adhèrent aux propositions du gouvernement – plan de départs volontaires, recours accru aux contractuels, etc. –, mais sans doute qu’ils ne croyaient pas que la mobilisation aurait un effet. Et, là encore, Emmanuel Macron bénéficie d’un soutien de l’opinion publique sur plusieurs des mesures envisagées.

Qui sont les interlocuteurs ?

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C'est un entretien de Challenges, un magazine économique qui appartient au groupe de presse Perdriel, détenu à 40% par Renault et à 40 par Claude Perdriel, propriétaire du Nouvel Observateur pour seulement 36%, mais à 66 % par des hommes d'affaires, le milliardaire Xavier Niel (Free) et le banquier Matthieu Pigasse.

Quant à Bernard Vivier, il est directeur de l’Institut supérieur du travail, un centre privé de recherche, de formation et d'expertise sur les relations sociales et syndicales, et ex-dirigeant de la CFTC. 
L'IST est proche du grand patronat et L'Humanité, l'organe de presse du Parti communiste, le considère comme "une officine du patronat", lequel est supporteur de Macron.
Cet entretien est donc le fruit du mariage de la carpe et du lapin.

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