Bertrand exprime sa "totale incompréhension" à Bruno Le Maire
Xavier Bertrand a réagi à l’annonce de Vallourec de fermer une ligne de production sur le site de Saint-Saulve (Nord)
employant 164 salariés, dans un courrier adressé samedi au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. "C’est avec une vive émotion et une totale incompréhension que nous avons appris la fermeture de la ligne de finition de tubes chaudières", écrit le président de la région Hauts-de-France, dans ce courrier daté de jeudi et cosigné par Xavier Bertrand (divers droite), Valérie Létard (sénatrice UC du Nord) et Laurent Degallaix (président UDI de Valenciennes Métropole).
Le fabricant de tubes sans soudure Vallourec a annoncé mercredi la fermeture, affirmant que cette activité subit 'de plein fouet la baisse continue des volumes dans l’énergie électrique conventionnelle, et ce dans un environnement extrêmement concurrentiel".
Cette annonce intervient alors que des discussions sont en cours pour le sauvetage de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve, près de Valenciennes (depuis les années 70), dans lesquelles Vallourec est partie prenante avec l’Etat et le groupe suisse Schmolz + Bickenbach. "Lors de nos nombreuses rencontres" au sujet de la "restructuration d’Ascoval", en présence de la direction du groupe Vallourec, "il n’a jamais été question" d’un "nouveau plan social laissant présager "une éventuelle fermeture d’une ligne de production”, ont regretté les signataires.
"Face à la brutalité de cette décision, nous nous interrogeons sur la stratégie du groupe et la transparence des déclarations qui nous sont faites", ont-ils ajouté, réclamant au ministre des "solutions concrètes" pour "l’ensemble des salariés concernés et le devenir du site".
"La colère, le sentiment de trahison sont grands dans le Valenciennois, parmi les salariés, la population et les élus locaux à qui revient la charge d’assumer les conséquences sociales et économiques de tels choix", a pour sa part réagi Michelle Gréaume, sénatrice PCF du Nord, dans un courrier adressé également au ministre de l’Economie.
Dans un communiqué, Philippe Eymery, conseiller régional FN, a dénoncé quant à lui "les jeux irresponsables de meccanos industriels" qui "engendrent casse sociale," ainsi que les "ambivalences d’un Etat faible sans politique industrielle coordonnée".
Après l’annonce mercredi de la fermeture de cette ligne, les salariés du site de Saint-Saulve ont décidé en assemblée générale d’engager une grève reconductible, a indiqué Jean-Claude Triboulet, délégué CFDT. "Jeudi et vendredi l’usine était à l’arrêt et une nouvelle réunion est prévue lundi avec les salariés", a-t-il affirmé.
En janvier 2013, les socialistes Batho et Montebourg posaient en VRP du nucléaire à Vallourec
En déplacement en Bourgogne à l’usine Vallourec, Arnaud Montebourg et Delphine Batho annoncèrent la création d’un fonds de plus de 150 millions d’euros pour les PME du nucléaire, les deux ministres se posant encore une fois, en VRP du nucléaire.
Sans doute conditionné par la forte présence, à Montbard, d’entreprises nucléaires dans son fief électoral bourguignon, Arnaud Montebourg, le ministre du "Redressement productif", pour ne pas dire de l'Industrie, n’avait d’yeux que pour une énergie encore restée sans alternative dans le monde d'aujourd'hui et qu’il cherchait à faire durer, faute de substitut. Quant à la priorité de Delphine Batho, en tant que ministre de l’Environnement, elle aurait pu être de voler au secours de la filière des renouvelables, qui avait perdu plus de 15.000 emplois les années précédentes, du fait d’un manque de soutien gouvernemental, et d’aider la France à rattraper son retard en ce domaine. Bon gré, mal gré, elle était contrainte d’apporter son appui à une filière industrielle décriée, mais sans équivalent.
Selon Arnaud Montebourg, ce fonds prévoyait de créer près de 110.000 emplois, soit presque autant que le nombre d’emplois directs dans le nucléaire actuellement. Ce soutien à la filière montrait bien que le gouvernement n'avait pas acquis les moyens d'atteindre l’objectif affiché de réduire la part du nucléaire à 50% d’ici 2025. Il s’agissait là d’aider les entreprises du nucléaire à maintenir leur capacité de production et de limiter notre dépendance aux fournisseurs voisins, notamment d'électricité, la "transition énergétique" annoncée n'étant pas assurée, pas plus que la nécessaire reconversion des travailleurs du nucléaire.
En juin 2015, le ministre français de l'Économie, Emmanuel Macron, visitait une usine du groupe (ci-dessus) et estimait alors que Vallourec devait "articuler" son plan social avec ..."un nouveau plan industriel". En même temps, il incriminait des "pratiques de dumping chinoises" dans la sidérurgie. L'Etat était alors présent au capital de Vallourec dont il détenait indirectement près de 7,5 % du capital, via Bpifrance et la Caisse des dépôts.
En février 2016, Macron, ministre de Hollande, annonçait une augmentation de capital d'un milliard d'euros souscrits par Bpifrance (organisme public français de financement et de développement des entreprises) et Nippon Steel qui prennent de ce fait une participation de 15 % chacun dans l'entreprise, mais le groupe Vallourec annonça bientôt une suppression de mille postes dans un contexte de chute du prix de pétrole et de faible demande pour les équipements ...para-pétroliers.
La sûreté nucléaire d'alors ne faisait que se dégrader, selon Sortir du nucléaire, qui continue, cinq ans plus tard, à développer une psychose des risques nucléaires, sans disposer pour autant d'éléments nouveaux étayant sa thèse.
Au printemps 2015, Vallourec - société anonyme à directoire et conseil de surveillance - annonce la suppression de deux mille postes dans le monde, du fait du contexte de baisse d'investissement dans les industries ... pétrolière et gazière, lié à la baisse des cours dont plusieurs centaines en France.
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