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lundi 9 mai 2011

Viol collectif d'une ado : quatre ados mis en examen

Légèreté de la presse envers une victime adolescente de violences sexuelles

Les quatre mineurs âgés de 14 à 16 ans soupçonnés d'avoir agressé sexuellement une jeune fille mercredi soir sur le parvis de la gare de la Part-Dieu à Lyon ont été mis en examen pour "viol aggravé".
Une dizaine de leurs camarades avaient assisté à la scène: soit une bande de quinze pour l'agression d'une seule petite jeune fille et quatre fellations. Des relations protégées ?
Parmi les témoins, un enfant de 6 ans.

Avec leurs téléphones portables, "certains l'ont filmée", selon le journal Le Télégramme; "certains ont filmé la scène", selon le Midi Libre: ce qui fait une différence notable en termes d'appréciation de l'humiliation et de respect.

Les quatre agresseurs présumés de l'ado de 14 ans, interpellés en "flagrant délit", précision utile du Midi Libre (évacuée par Le Télégramme), ont été présentés au juge ce vendredi. Le Télégramme ne précise pas que les criminels ont reconnu les faits lors de leur garde à vue.

Le Parquet avait requis un placement en détention, mais le juge en a décidé autrement.
Les quatre mineurs, biens sous tous rapports puisqu'inconnus des services de police, ont été placés sous contrôle judiciaire et ...tout contact avec la victime leur est interdit !

De nouvelles procédures pourraient être intentées contre certains des adolescents présents au moment des faits. Les deux garçons de 13 ans qui ont filmé la scène ont effectué une garde à vue avant d'être libérés.
Et les parents, ils tombent évidemment des nues.

La proie: une "jeune fille fragile"

La victime est une adolescente de Villeurbanne, en banlieue lyonnaise. Elle se rendait mercredi vers 17 h avec une amie à la gare de la Part-Dieu, où elle devait retrouver son petit ami et quelques copains. En chemin, elle a été interpellée par "un ou deux jeunes" d'un autre groupe d'adolescents. Ils étaient pour la plupart originaires de Villeurbanne également et elle en connaissait certains.
Ils l'ont "invitée" (Le Télégramme, après l'A*P) à les suivre jusqu'à un accès de la gare à proximité d'une borne de taxis et d'un parking. "Son amie a refusé. Elle a accepté", commente Le Télégramme, portant manifestement un jugement sur les comportements respectifs, mais en ajoutant toutefois: "la suite tient du sordide".

"Fragile", elle "ne sait pas dire non" (Paris Match)
L'un des adolescents l'a contrainte à lui faire une fellation, la menaçant de représailles si elle ne s'exécutait pas.

Trois de ses "copains", selon Le Télégramme et l'A*P, mais ses "complices" pour les autres, ont tour à tour bénéficié de cette prestation par la force, "selon un phénomène d'entraînement, explique l'Agence de presse française (A*P), décidément fort compréhensive.

"En pleine ville, en plein après-midi", dans un lieu de passage.
Aucun passant n'a réagi, et pour cause, puisque les complices de la bande s'étaient organisés pour faire "écran", a explIqué la police.
Lien sur la chasse aux femmes en Algérie

Le Télégramme accable la victime

Isolée, incapable de se défendre ni de "dire non" face au nombre, le quotidien commente: "l'adolescente effrayée ne s'est pas débattue, n'a pas cherché à s'enfuir ni même à appeler à l'aide." Le journal insinue-t-il que la jeune fille était consentante ?

Le journal n'est pas odieux, non !
"Elle n'a pas subi de violence physique autre, commente Le Télégramme, à la suite de l'A*P.
En revanche, une source judiciaire observe que les adolescents, qui ont profité de leur situation de force, sans avoir besoin de recourir à la "violence physique" pour arriver à leurs fins. Le Midi Libre note pourtant que la jeune fille a été retrouvée "en état de choc".

"Rien ne permet en l'état de dire que ce viol était prémédité", selon la même source: une pulsion !
Ou une récidive...
(lien PaSiDupes)

La société serait seule responsable

C'est finalement le salarié d'un bureau donnant sur la place où s'est déroulée la scène qui, apercevant la jeune fille en difficulté, a appelé la police.

Le maire (PS) de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, s'est déclaré "choqué" non pas par le sort de la victime, mais par le fait "qu'un acte aussi grave ait pu se dérouler à quelques pas de la foule de la Part-Dieu". Le maire de Villeurbanne a pourtant doublé les effectifs de la police municipale, qui sont passés de 18 en 2001 à 40 en 2010.

Ni la police de proximité, ni la prévention, rien n'y fait
"Je suis convaincu que le respect du corps de l'autre s'éduque et s'apprend", a ajouté J.-P.Bret, estimant que "la circulation d'images agressives sur internet tend à banaliser des gestes d'une grande violence".
L'élu socialiste est ...enseignant, en biologie végétale à l'université Claude Bernard Lyon 1, actuellement en ...détachement (lien PaSiDupes)

Monsieur le maire PS est opposé à la videosurveillance
Contrairement au maire de Lyon, Gérard Collomb, également socialiste, Jean-Paul Bret s'est publiquement montré méfiant envers l'efficacité alléguée de la vidéosurveillance 1 (à Villeurbanne). Il déclare ainsi, dans Lyon Capitale (lien): « Peut-être ces caméras déplacent-elles les problèmes là où elles ne sont pas présentes ? Peut-être même qu'elles sont sans résultat sur la délinquance, renforçant seulement un sentiment de sécurité qui, lui, est difficilement quantifiable ? Parfois, je pense qu'il serait plus utile d'installer un lampadaire. »

Les chiens apprécient les lampadaires et les violeurs les caméras, exception faite de celles de videosurveillance.

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