Guérini, la sardine socialiste qui veut boucher le port…
Le candidat socialiste se fait plus gros que la célèbre sardine et veut faire le monsieur propre de la Cane-Cane-Canebière. Sa «priorité des priorités» est en effet la saleté, insupportable.
Entre autres galéjades, Jean-Noël Guérini supprimerait la règle locale du «fini parti», instaurée par Gaston Defferre : les éboueurs n’ont pas d’horaires, ils arrêtent leur travail dès qu’ils l’estiment fini, ce qui donne un résultat plus que bâclé. Guérini s’attaque ainsi à un tabou syndical que FO, qui gère la propreté de la Ville avec le maire UMP, ne veut pas voir abolir. Il doit rencontrer les syndicats cette semaine, pour leur expliquer sa démarche : « Souplesse et flexibilité sans culpabiliser les agents.»
«Je souhaite que Marseille rattrape et dépasse Barcelone dans les douze prochaines années» , affirme le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, ignorant apparemment que Marseille ne boxe pas dans la même catégorie, la capitale catalane comptant deux fois plus d’habitants. Dans la même veine, si on a échappé pour l’instant au Vélib’ local, il veut voir Marseille «ville olympique en 2020 ou 2024» ! Ca va faire fureur à Marseille… Dans sa hotte, le sénateur PS promet en vrac : 500 places de crèche nouvelles par an, 800 logements étudiants, le Wi-Fi gratuit dans tout Marseille, des opérations culturelles style les Nuits Blanches parisienne (mais impossible de promettre Marseille-Plage, pas d’chance !), le doublement des effectifs de police municipale (pas de prévention mais du répressif?), le métro ouvert jusqu’à 1 heure du matin (il ferme à 21 heures, et minuit serait pourtant plus raisonnable et moins coûteux !) et allongé dans son parcours (rien encore sur un tunnel Marseille-Alger, mais l’idée est probablement à l’étude…), la propreté dans les rues. Le tout, sans augmentation des impôts locaux. On rasera gratis ?
Sachant que le président du Conseil général attribue des éplucheuses à pommes de terre à des collèges dont les cantines offrent des plats tout prêts sous cellophane et que son opération Ordina 13 (LIRE PaSiDupes) est une énorme gabegie, comportant des campagnes publicitaires pleine page à la gloire de Guérini dans La Provence, les Marseillais ont du souci à se faire. Il faudrait en effet qu’il explique comment il compte financer ses projets. Mais ce proche de Sa Cynique Majesté Royal, n’en sait pas plus qu’elle pour son ‘pacte présidentiel’ et ne fera pas mieux qu’elle. L’électeur n’aura pas le droit de savoir.
Le père (Jean-) Noël en mars? On ne sait pas trop comment tout cela serait financé. A priori, en faisant passer l’Opéra municipal à la charge de la Région. En créant un syndicat mixte des transports, pour répartir la charge du métro sur d’autres collectivités. Et par des économies sur les services de la Ville, notamment en éliminant les doublons avec la communauté urbaine. Les employés municipaux seront-ils kärcherisés ? Rien n’est moins sûr, considérant la pléthore de personnels arrogants au Conseil général. Donc, pour les réductions d’impôts, c’est promis, mais ce n’est pas garanti.
Pour gagner, encore faut-il créer une dynamique que le PS a été incapable de mettre en place jusqu’ici. Patron de la gauche socialiste marseillaise, Jean-Noël Guérini pouvait difficilement ne pas renvoyer l'ascenseur. Né en Corse, fils du Panier, le quartier historique de Marseille qui reste son fief, il est longtemps demeuré un modeste élu local, arrivé en politique à l’ancienneté sur les listes de Defferre en 1977. En 1998, ce simple conseiller général devient président de l’instance départementale, par défaut, quand l’ancien maire d’Istres -depuis ébranlée pour lontemps-, François Bernardini, rattrapé par les affaires, doit démissionner. Orateur peu convaincant mais politique démagogue, il a su ensuite fortifier son pouvoir au sein d’un PS secoué par des bisbilles internes depuis la mort de Gaston Defferre, en 1986.
Dans une ville de tradition socialiste qui a voté à 56 % pour Sarkozy, la tâche de la gauche ne s’annonce d’ailleurs pas facile, avec le souvenir d’une gestion socialiste molle et face à un maire dynamique bien implanté, Jean-Claude Gaudin (UMP), élu depuis 1995 et candidat à sa réélection. Le problème de la droite, c’est que les deux mandats de la droite s’achèvent sur trois chantiers en cours : la saleté de la ville –portuaire-, le logement, devenu d’accès difficile à beaucoup en raison de la spéculation immobilière liée à la rénovation de nombreux quartiers et le retard de vingt ans dans les transports en commun, que la municipalité a entrepris de réduire avec des grands travaux d’envergure, avec, par exemple, la création d’un métro et la réintroduction du tram. Le souci de la municipalité consiste donc plutôt de savoir à quel point la population apprécie les grands travaux entrepris : la modernisation de la ville a en effet créé de nombreuses nuisances sur le site de la gare et alentours ou de la rue de la République et partout où a été implanté le tram. L’insalubrité de certains quartiers a été combattue énergiquement mais a suscité des agacements dans les zones perturbées par les réhabilitations.
Ouverture à gauche, par nécessité…, outre la candidature d’opposition par défaut… C’est royal ! Pour la première fois depuis Deferre, le dilettante, le PS arrivera au scrutin municipal de 2008 uni derrière un chef obligé parce que seul. Mais il faudra que Guérini condescende à l’ouverture à d’autres composantes: le PCF –qui devra oublier l’arrogance de la candidate socialiste Royal à la présidentielle, les Verts et le Modem –qui mettra son orgueil dans sa poche et son mouchoir par-dessus après la brève idylle de Bayrou, allumé par la cynique susnommée.
En mars 2008, les urnes diront si les électeurs ont tenu rigueur à leur maire d’avoir accompli la mutation de leur ville, dans la poussière, le bruit et la fureur, ou s’ils lui sauront gré de l’avoir réveillée pour la faire entrer dans le XXI° siècle.
Le candidat socialiste se fait plus gros que la célèbre sardine et veut faire le monsieur propre de la Cane-Cane-Canebière. Sa «priorité des priorités» est en effet la saleté, insupportable.
Entre autres galéjades, Jean-Noël Guérini supprimerait la règle locale du «fini parti», instaurée par Gaston Defferre : les éboueurs n’ont pas d’horaires, ils arrêtent leur travail dès qu’ils l’estiment fini, ce qui donne un résultat plus que bâclé. Guérini s’attaque ainsi à un tabou syndical que FO, qui gère la propreté de la Ville avec le maire UMP, ne veut pas voir abolir. Il doit rencontrer les syndicats cette semaine, pour leur expliquer sa démarche : « Souplesse et flexibilité sans culpabiliser les agents.»
«Je souhaite que Marseille rattrape et dépasse Barcelone dans les douze prochaines années» , affirme le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, ignorant apparemment que Marseille ne boxe pas dans la même catégorie, la capitale catalane comptant deux fois plus d’habitants. Dans la même veine, si on a échappé pour l’instant au Vélib’ local, il veut voir Marseille «ville olympique en 2020 ou 2024» ! Ca va faire fureur à Marseille… Dans sa hotte, le sénateur PS promet en vrac : 500 places de crèche nouvelles par an, 800 logements étudiants, le Wi-Fi gratuit dans tout Marseille, des opérations culturelles style les Nuits Blanches parisienne (mais impossible de promettre Marseille-Plage, pas d’chance !), le doublement des effectifs de police municipale (pas de prévention mais du répressif?), le métro ouvert jusqu’à 1 heure du matin (il ferme à 21 heures, et minuit serait pourtant plus raisonnable et moins coûteux !) et allongé dans son parcours (rien encore sur un tunnel Marseille-Alger, mais l’idée est probablement à l’étude…), la propreté dans les rues. Le tout, sans augmentation des impôts locaux. On rasera gratis ?
Sachant que le président du Conseil général attribue des éplucheuses à pommes de terre à des collèges dont les cantines offrent des plats tout prêts sous cellophane et que son opération Ordina 13 (LIRE PaSiDupes) est une énorme gabegie, comportant des campagnes publicitaires pleine page à la gloire de Guérini dans La Provence, les Marseillais ont du souci à se faire. Il faudrait en effet qu’il explique comment il compte financer ses projets. Mais ce proche de Sa Cynique Majesté Royal, n’en sait pas plus qu’elle pour son ‘pacte présidentiel’ et ne fera pas mieux qu’elle. L’électeur n’aura pas le droit de savoir.
Le père (Jean-) Noël en mars? On ne sait pas trop comment tout cela serait financé. A priori, en faisant passer l’Opéra municipal à la charge de la Région. En créant un syndicat mixte des transports, pour répartir la charge du métro sur d’autres collectivités. Et par des économies sur les services de la Ville, notamment en éliminant les doublons avec la communauté urbaine. Les employés municipaux seront-ils kärcherisés ? Rien n’est moins sûr, considérant la pléthore de personnels arrogants au Conseil général. Donc, pour les réductions d’impôts, c’est promis, mais ce n’est pas garanti.
Pour gagner, encore faut-il créer une dynamique que le PS a été incapable de mettre en place jusqu’ici. Patron de la gauche socialiste marseillaise, Jean-Noël Guérini pouvait difficilement ne pas renvoyer l'ascenseur. Né en Corse, fils du Panier, le quartier historique de Marseille qui reste son fief, il est longtemps demeuré un modeste élu local, arrivé en politique à l’ancienneté sur les listes de Defferre en 1977. En 1998, ce simple conseiller général devient président de l’instance départementale, par défaut, quand l’ancien maire d’Istres -depuis ébranlée pour lontemps-, François Bernardini, rattrapé par les affaires, doit démissionner. Orateur peu convaincant mais politique démagogue, il a su ensuite fortifier son pouvoir au sein d’un PS secoué par des bisbilles internes depuis la mort de Gaston Defferre, en 1986.
Dans une ville de tradition socialiste qui a voté à 56 % pour Sarkozy, la tâche de la gauche ne s’annonce d’ailleurs pas facile, avec le souvenir d’une gestion socialiste molle et face à un maire dynamique bien implanté, Jean-Claude Gaudin (UMP), élu depuis 1995 et candidat à sa réélection. Le problème de la droite, c’est que les deux mandats de la droite s’achèvent sur trois chantiers en cours : la saleté de la ville –portuaire-, le logement, devenu d’accès difficile à beaucoup en raison de la spéculation immobilière liée à la rénovation de nombreux quartiers et le retard de vingt ans dans les transports en commun, que la municipalité a entrepris de réduire avec des grands travaux d’envergure, avec, par exemple, la création d’un métro et la réintroduction du tram. Le souci de la municipalité consiste donc plutôt de savoir à quel point la population apprécie les grands travaux entrepris : la modernisation de la ville a en effet créé de nombreuses nuisances sur le site de la gare et alentours ou de la rue de la République et partout où a été implanté le tram. L’insalubrité de certains quartiers a été combattue énergiquement mais a suscité des agacements dans les zones perturbées par les réhabilitations.
Ouverture à gauche, par nécessité…, outre la candidature d’opposition par défaut… C’est royal ! Pour la première fois depuis Deferre, le dilettante, le PS arrivera au scrutin municipal de 2008 uni derrière un chef obligé parce que seul. Mais il faudra que Guérini condescende à l’ouverture à d’autres composantes: le PCF –qui devra oublier l’arrogance de la candidate socialiste Royal à la présidentielle, les Verts et le Modem –qui mettra son orgueil dans sa poche et son mouchoir par-dessus après la brève idylle de Bayrou, allumé par la cynique susnommée.
En mars 2008, les urnes diront si les électeurs ont tenu rigueur à leur maire d’avoir accompli la mutation de leur ville, dans la poussière, le bruit et la fureur, ou s’ils lui sauront gré de l’avoir réveillée pour la faire entrer dans le XXI° siècle.
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