Un avocat général est-il juge de tout?
Philippe Bilger, 61 ans malgré la teinture des cheveux, avocat général près la cour d'appel de Paris après avoir été avocat général à la cour d'assises de Paris, ne répugne pas à faire tomber des têtes.
Au moment de la campagne présidentielle on entendit un soir sur RTL le très médiatique Philippe Bilger déclarer son adhésion au projet de Nicolas Sarkozy. Ce juge s’est médiatisé autant qu’il a pu mais, parvenu au sommet de la hiérarchie professionnelle, l’accession au gouvernement à laquelle il aspirait logiquement, selon lui, lui a été ravie par une jeunette, une femme et une beurette. C’était vraiment trop bête, pour un magistrat de son ancienneté classé plutôt à droite et au temps de l’ouverture à gauche.
Philippe Bilger, 61 ans malgré la teinture des cheveux, avocat général près la cour d'appel de Paris après avoir été avocat général à la cour d'assises de Paris, ne répugne pas à faire tomber des têtes.
Au moment de la campagne présidentielle on entendit un soir sur RTL le très médiatique Philippe Bilger déclarer son adhésion au projet de Nicolas Sarkozy. Ce juge s’est médiatisé autant qu’il a pu mais, parvenu au sommet de la hiérarchie professionnelle, l’accession au gouvernement à laquelle il aspirait logiquement, selon lui, lui a été ravie par une jeunette, une femme et une beurette. C’était vraiment trop bête, pour un magistrat de son ancienneté classé plutôt à droite et au temps de l’ouverture à gauche.
Le voici donc de toutes parts saisi de grincements: les articulations, bien sûr à l’âge de la retraite, mais dans les synapses aussi, ajoutée à sa légère coquetterie dans l’élocution. Il grince aussi des dents. Le voilà donc qui couine plus que d’ordinaire et que quiconque, parmi les frustrés. Et son dernier mets de choix à la carte de ses aigreurs sera Rachida Dati, la ravissante ravisseuse du poste tant convoité, pour commencer.
Rachida Dati "n'a pas été choisie par le président pour sa compétence", a affirmé, péremptoire, jeudi dernier 20 septembre 2007, Philippe Bilger, ajoutant sur le forum du Nouvelobs.com avoir "découvert sur le tard que profondément Nicolas Sarkozy n'aimait pas la magistrature". Tir groupé ! Bilger règle ses comptes personnels avec le maître du jeu et un symbole qu’il ne définit pas: il dézingue sa rivale heureuse et son modèle.
A la question de savoir si Rachida Dati avait assez d'expérience pour gérer le ministère de la Justice, le magistrat répond: "Je dirais que non, mais elle n'a pas été choisie par le président pour sa compétence. C'est une femme, un symbole et le chouchou du couple présidentiel." En même temps, il admet sur le forum en question : ‘Je ne la connais pas personnellement. J’espère qu’elle est autre chose que l’ombre suiveuse de Nicolas Sarkozy. J’ai d’ailleurs indiqué recemment [avec un accent dit ‘aigu’] sur mon blog que dans son entretien au Parisien, elle s’était débarassée [avec 2 ‘r’, dès l’école élémentaire] à peu près de l’envie de s’abriter en permanence sous l’égide présidentielle. J’ai écrit qu’il était fondamental qu’elle ne soit pas seulement la voix du président mais la représentante naturelle de la magistrature auprès de celui-ci.’
L’un empêcherait-t-il l’autre ? Et si, alors que, ces 25 dernières années, le ministre de la Justice était souvent la voix des syndicats, la garde des Sceaux devient aujourd’hui –en conscience– la voix de la nation, et non pas seulement celle de Bilger, on s’en contentera largement, avec ou sans Bilger. Et, mieux encore, si elle nous fait enfin entendre toute la loi et rien que la loi, on s’en satisfera pleinement.
Synthèse des manières socialiste et Bayrouiste, l’avocat général poursuit, en visant son autre cible, dans un même acharnement vengeur, tant la justice est sereine. "J'ai découvert sur le tard que profondément Nicolas Sarkozy n'aimait pas la magistrature et qu'il a promu une femme dont l'ambition n'est pas de complaire à l'institution dont elle a la charge mais, peut-être, de favoriser les seuls desseins judiciaires du président", ajoute le mal-aimé, auteur de plusieurs livres, se disant "frappé" [sonné ?] que Nicolas Sarkozy n'ait "jamais eu le moindre mot de respect pour notre administration capitale pour la démocratie". L’ambitieux Bilger a compris depuis longtemps en effet qu’il convient de complaire pour arriver où il est : la compétence n’est pas en effet la seule vertu cardinale, puisqu’il la partage avec bien d’autres ambitieux prélats en hermine.
Philippe Bilger se dit en outre convaincu que "la justice politico-médiatique (...) est indépendante" en France. Il n'exclut pas cependant que "le couple Dati/Sarkozy n'a pas parfois des fourmis dans la tête qui pourrait le conduire à rêver d'une justice plus soumise". Un magistrat qui fait froid dans le dos, quand on songe qu’il a déjà pu requérir sur les mêmes critères subjectifs, et c’est tout dire, puisque science juridique sans conscience n’est que ruine de l’âme…
Revenant sur les récentes déclarations de sa ministre, qui a affirmé être "le chef des procureurs", Philippe Bilger qui lui se croit dépouillé de ses rêves d’avenir, a cependant admis que "Rachida Dati exerce, c'est clair, l'autorité politique sur le parquet, mais cela ne veut pas dire que littéralement, dans les pratiques quotidiennes, elle soit le chef des procureurs". Dommage, car indépendance sans conscience n’est que ruine de l’âme…
S'il considère devoir appliquer – à sa façon, ‘en conscience’ les lois votées, il "ne tolérera pas qu'en amont, elle vienne se pencher sur (s)on épaule pour (lui) dire ce qu'(il) doi(t) requérir". Le pouvoir politique qui l’a fait ce qu’il est dusse-t-il s’en mordre les doigts, la chose se révolte contre son créateur. "En aval, je ne verrais aucun inconvénient à expliquer le sens de mes réquisitions si par accident elles n'avaient pas été comprises", précise le magistrat, non sans arrogance et mépris. Ainsi, ce Bilger-là condescendrait-il à s’expliquer si d’aventure l’incompréhensible était incompris !
Non seulement le bavard prétentieux ne sait pas se taire mais il parle beaucoup, puisque la réserve n’a plus court dans les palais de justice vétustes, dont on sait par ailleurs qu’ils fuient de toutes parts, tant sont nombreuses les infiltrations en tous genres. "J'ai d'ailleurs indiqué récemment sur mon blog que dans son entretien au Parisien, elle s'était débarrassée à peu près de l'envie de s'abriter en permanence sous l'égide présidentielle", souligne-t-il. "J'ai écrit qu'il était fondamental qu'elle ne soit pas seulement la voix du président mais la représentante naturelle et politique de la magistrature auprès de celui-ci." Si Bilger ne la reconnaît pas en tant que ministre de la République, il faut qu’il nous le dise, puisqu’il est inutile de lui demander s’il accepte et tolère d’autre autorité que la sienne .
Le porte-parole du ministère de la Justice, Guillaume Didier, n'a pas souhaité faire de commentaires sur les propos de Philippe Bilger. A quoi bon !
Revenant sur les récentes déclarations de sa ministre, qui a affirmé être "le chef des procureurs", Philippe Bilger qui lui se croit dépouillé de ses rêves d’avenir, a cependant admis que "Rachida Dati exerce, c'est clair, l'autorité politique sur le parquet, mais cela ne veut pas dire que littéralement, dans les pratiques quotidiennes, elle soit le chef des procureurs". Dommage, car indépendance sans conscience n’est que ruine de l’âme…
S'il considère devoir appliquer – à sa façon, ‘en conscience’ les lois votées, il "ne tolérera pas qu'en amont, elle vienne se pencher sur (s)on épaule pour (lui) dire ce qu'(il) doi(t) requérir". Le pouvoir politique qui l’a fait ce qu’il est dusse-t-il s’en mordre les doigts, la chose se révolte contre son créateur. "En aval, je ne verrais aucun inconvénient à expliquer le sens de mes réquisitions si par accident elles n'avaient pas été comprises", précise le magistrat, non sans arrogance et mépris. Ainsi, ce Bilger-là condescendrait-il à s’expliquer si d’aventure l’incompréhensible était incompris !
Non seulement le bavard prétentieux ne sait pas se taire mais il parle beaucoup, puisque la réserve n’a plus court dans les palais de justice vétustes, dont on sait par ailleurs qu’ils fuient de toutes parts, tant sont nombreuses les infiltrations en tous genres. "J'ai d'ailleurs indiqué récemment sur mon blog que dans son entretien au Parisien, elle s'était débarrassée à peu près de l'envie de s'abriter en permanence sous l'égide présidentielle", souligne-t-il. "J'ai écrit qu'il était fondamental qu'elle ne soit pas seulement la voix du président mais la représentante naturelle et politique de la magistrature auprès de celui-ci." Si Bilger ne la reconnaît pas en tant que ministre de la République, il faut qu’il nous le dise, puisqu’il est inutile de lui demander s’il accepte et tolère d’autre autorité que la sienne .
Le porte-parole du ministère de la Justice, Guillaume Didier, n'a pas souhaité faire de commentaires sur les propos de Philippe Bilger. A quoi bon !
L'ordre judiciaire est monarchique et Philippe Bilger n'est plus favorable à l'intégration qu'à l'autorité des 'symboles' . La citoyenne Dati se verra-t-elle reconnaître le droit de passer le balai dans cette citadelle, puisque la capacité lui est niée?
Dédidément, cette magistrature française est hallucinante !
RépondreSupprimerEt trés inquiétante.
Au fait, je pensais naïvement que les fonctionnaires étaient tenus au droit de réserve, servant l'Etat, rien que l'Etat, quelque soit sa couleur politique.
Tous les fonctionnaires ! Certes, il y a belle lurette que les sans-grade peuvent transgresser cette obligation sans risquer le moindre avertissement ; ils peuvent même s'opposer aux forces de l'ordre, en tant qu'enseignant, avec la bénédiction et le soutien de la gauche.
Mais quand même, un Procureur de la République parlant ainsi de son ministre de tutelle et du Président de la République !
Vivement un retour à la norme...