Frêche relaxé, mais préfet condamné…
La justice est-elle de gauche?
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi le préfet d'Indre-et-Loire, Paul Girot de Langlade, à 2.000 euros pour "provocation à la haine raciale", en l'occurrence envers les gens du voyage qu'il a jugés dans une interview à "La Nouvelle République du Centre-Ouest", le 23 novembre 2006, " trop sur le département". Il justifiait son observation en disant que "chacun sait que quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance".Il avait ajouté : "Ce sont des voleurs, et comme vous le dites bien, c'est avec l'argent sale qu'ils payent leurs superbes voitures et caravanes". Personne n'avait remarqué
Saisi par le MRAP, le tribunal a estimé que Paul Girot de Langlade "signifiait clairement à ses lecteurs que les gens du voyage constituaient un groupe nuisible et criminogène" et qu'il tendait ainsi "à susciter chez ses administrés un vif sentiment de rejet visant indistinctement un groupe de personnes à raison de leur appartenance ethnique".
Il a spécifié que cette condamnation sera inscrite au casier judiciaire du prévenu "afin que chacun puisse savoir que, même prononcés par un préfet de la République, les propos litigieux tombent sous le coup de la loi".
En 2004, le même tribunal avait relaxé Paul Girot de Langlade, alors préfet du Vaucluse, pour avoir déclaré le 23 octobre 2002 lors d'une conférence de presse à Carpentras que les gens du voyage "vivent d'escroquerie et de rapines". Si le procureur avait estimé que la diffamation était constituée, le tribunal ne s'était pas prononcé sur ce point, jugeant que le représentant des nomades, Michel Debart, avait mal formulé la poursuite. Le MRAP avait-il alors fait sa loi au tribunal ?
En revanche, ce MRAP était manifestement absent au moment de rendre justice et honneur aux harkis.
Georges Frêche (ci-contre), président de la Région Languedoc-Roussillon, poursuivi pour avoir traité des harkis de "sous-hommes" (les ‘unter Menschen’ ), a été relaxé jeudi en appel, une décision en faveur du probable candidat aux sénatoriales, exclu du PS pour ‘ses écarts de langage’, prononcée 'à la surprise générale, qu’aucune agence impartiale ne qualifie de ‘honte générale’. Aucune ne suggère un accompagnement psychiatrique.
Le champ de compétence du MRAP ? En première instance, Georges Frêche avait écopé d'une amende de 15.000 euros. Et lors de l'audience d'appel, l'avocat général avait requis la confirmation de cette condamnation pour injure raciale lors d'un hommage, en février 2006, à un ancien leader pied-noir : Frêche s'en était pris à des harkis qui avaient assisté le même jour à une manifestation similaire de l'UMP. Frêche n’a pas même l’ambition de l’entrebâillement, il est borné : c’est un âne lourdement bâté… "Vous êtes allés avec les gaullistes (...) Ils ont massacré les vôtres en Algérie (...). Ils les ont égorgés comme des porcs. Vous faites partie de ces harkis qui ont vocation à être cocus jusqu'à la fin des temps (...). Vous êtes des sous-hommes, vous êtes sans honneur", avait lancé Frêche. Ca a dû lui échapper, un mot malheureux, selon le tribunal. Le MRAP a-t-il fait son choix entre les Français, Paul Girot de Langlade ou les harkis et les tziganes ? Comment le MRAP réussit-il à ne pas considérer que Frêche tendait ainsi "à susciter chez ses administrés un vif sentiment de rejet visant indistinctement un groupe de personnes à raison de leur appartenance ethnique" ?
Ces propos avaient suscité une vive réaction en France au sein de la communauté harkie. Le MRAP n’en avait pas été ému. Ils avaient aussi valu au puissant président de la région Languedoc-Roussillon une suspension de deux ans de la direction du Parti socialiste.
Jeudi, son avocat qui est supposé participer à l’éclatement de la vérité’ ( ?) se réjouissait de "la fin d'un procès contre la vérité". La Cour d'appel, a analysé Me Gilles Gauer, "exprime d'une part que les propos ne s'adressaient d'aucune manière à la communauté harkie mais à deux individus"... Il faut oser : il l’a fait ! C’est tout à l’honneur de la profession qui ne s’indigne pas des propos d’un des siens. La profession est-elle pourrie ? L'avocat a souligné par ailleurs l'absence de connotation raciale dans les propos "puisqu'on dénonçait le manque d'honneur des personnes dont il s'agissait". On peut le dire des harkis (certains, nuance!), mais surtout pas des tziganes. Pas même de deux d’entre eux ?
Les associations de harkis en revanche, qui ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation, ont laissé éclater leur ‘juste colère’.
"Ce n'est même plus de la colère, ça devient de la haine. On avait confiance dans la justice mais aujourd'hui la justice ne respecte pas la communauté harkie", a déclaré Abdelkrim Klech, président du collectif national Justice pour les Harkis, partie civile. "On relaxe Frêche, alors la justice reconnaît que les harkis sont des sous-hommes", s'est-il indigné. Motus du côté du MRAP…
Quant à Abdelkader Cheibaïki, président de l'association Justice Information et Réparation pour les harkis, à qui les propos s'adressaient, il s'est déclaré "abasourdi" par l'arrêt de la cour d'appel: "C'est inadmissible, on ne se laissera pas faire", a-t-il lancé.
La relaxe intervient deux jours après une condamnation de Georges Frêche: mardi, il a écopé, en appel, d'une amende de 1.500 euros pour avoir affirmé (‘laissé entendre’, selon l’agence de presse) que des policiers brûlaient des voitures lors des violences urbaines de l'automne 2005.
Habitué des ‘écarts de langage’, Frêche a été exclu du PS au début de l'année, ... deux mois (!), après avoir jugé anormale la proportion de Noirs dans l'équipe nationale de football. Le MRAP a-t-il perçu "un vif sentiment de rejet visant indistinctement un groupe de personnes à raison de leur appartenance ethnique"?
Reste que le patron de la région Languedoc-Roussillon règne sur cette région en despote (mais ‘sans partage’, selon l’agence de presse impartiale) et a déjà dévoilé son avenir proche: il a annoncé son intention de quitter la présidence de l'Agglomération de Montpellier l'an prochain - prenant le soin de désigner lui-même son successeur - et de se présenter aux sénatoriales (neuf ans...). La région Languedoc-Roussillon aurait-elle opté pour le système monarchique ?
Et l'agence de presse d'en profiter pour affirmer qu'il fourmille de projets pour la Région: il espère la garder aux prochaines élections, malgré ses déclarations ‘à l'emporte-pièce’ (selon l’indulgente agence de presse militante). Une région qu'il veut voir figurer au 10è rang des régions françaises dans les trois ans, contre le 17è rang qu'elle occupe actuellement, a-t-il déclaré récemment sur France Bleu Hérault.
Ainsi, outre sa bienveillante banalisation de propos odieux, l’agence de presse semble bien faire déjà campagne pour l’ignoble individu. Et les occasions pour le moins douteuses saisies par ces journalistes pour militer sont merveilleusement bien adaptées au personnage. Elles sont révélatrices d’un certain état de la presse. Dans un autre registre, celle-ci ne vaut pas mieux que la presse people, ou ‘trash’ dans le cas Frêche. Ensemble, ils se situent au niveau du caniveau.
Le MRAP enfin se déconsidère toujours davantage au point de ne pas être plus crédible aujourd’hui qu’hier. Le MRAP est sectaire, par nature.
Justice en France : plutôt tzigane que harkie ? Et socialiste, de préférence, puisqu'à l'évidence la justice a des préférences... Rachida Dati, dans quel guépier vous êtes-vous fourvoyée?...
Mais est-ce ça, la France ? La justice, et certains de ses juges, sont dans une mauvaise passe : ils sont inexcusables, mais puissent les harkis leur pardonner !
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