Bertrand Delanoë traque les SDF
Au moment où elle clame sa capacité de rénovation, et où les communistes chassent les sans-abri d’Aubervilliers, la gauche socialiste affiche aussi sa difficulté à changer. Ainsi, à la veille de l'ouverture de Paris-Plage, le maire de Paris décida de déloger les SDF des bords de Seine. Il a interdit de camper sur la plage municipale (DR).
On ne le sait pas assez, mais l'été est une période difficile pour les SDF (des ‘campeurs’, pour Libération) qui pâtissent à la fois d'une moindre attention à leur situation dramatique et de la fermeture de nombreuses structures où ils sont accueillis pendant les périodes de grand froid.
Cette année, à Paris, cette indifférence estivale a fait place à une décision brutale à leur endroit. (Ouf, tout bien considéré !...) En effet, ceux qui avaient pris l'habitude de survivre dans des tentes distribuées par l'association Médecins du Monde ont été vertement priés d'aller se faire voir ailleurs par le maire de Paris.
A la veille de l'ouverture de Paris-Plage, Bertrand Delanoë a annoncé dans un communiqué (un modèle d'hypocrisie) qu'il allait les déloger (voir ci-dessous). Il ne manquerait plus en effet que tous ces gueux viennent gâcher un événement qui est depuis 2002 le point d'orgue des festivités municipales (et de la propagande qui en découle...). Pas question que ces clodos empêchent les gentils bobos de déambuler sur les quais, à rollers ou en vélo. Mais, attention, en cédant aux injonctions des riverains, le maire de Paris ne veut pas pour autant passer pour un édile réactionnaire et cynique. C'est pourquoi il insiste bien sur le fait que cette opération de nettoyage des plages sera "humaine et ferme". Un humanisme que les SDF concernés apprécieront sans doute. Pour le maire, c'est tout bénéf : il se fait bien voir de l'électorat de droite (sur les bords de Seine, le prix de l'immobilier dépasse 10.000 euros le mètre carré) sur le dos des SDF qui, de toutes façons, ne votent pas. Il est candidat aux municipales de Paris en mars 2008...
En tous cas, les sans-abri délogés se souviendront longtemps de l'été 2006, car, quelques jours après avoir été stigmatisés par le maire de Paris, certains d'entre eux ont vu leur tente incendiée dans le 10ème arrondissement. mment Reuters rapporte-t-elle l’événement ?
Quatre tentes pour sans-abri distribuées par Médecins du monde (MDM) ont été incendiées dans le 10e arrondissement de Paris, rapporte une responsable de l'association.
"Il n'y a pas de victime mais nous avons vu des personnes choquées et nous ignorons les mobiles de cet acte", a-t-elle déclaré à Reuters.
"Selon des témoins, deux personnes sont arrivées, rue de Maubeuge, et ont lancé un produit (inflammable) sur les tentes", a-t-elle ajouté.
Le gouvernement a nommé vendredi dernier une médiatrice dans la polémique naissante sur les SDF vivant sous des tentes à Paris et a annoncé l'ouverture de places d'hébergement supplémentaires "dès la semaine prochaine".
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a lancé jeudi une démarche qu'il veut à la fois "humaine et ferme" pour déplacer les SDF vivant sous des tentes, en invoquant les risques sanitaires liés à la canicule et les plaintes de riverains.
Des bénévoles ont critiqué une opération destinée à faire place nette pour l'inauguration de la 5e édition de Paris-Plage, qui vise à donner des airs de station balnéaire aux quais de la Seine.
On ne peut pas nier à ce point la réalité : malgré un maire socialiste, le centre de Paris n'est pas "poor-friendly" et il faut regarder en face ce que révèle la multiplication des tentes sous les ponts de Paris et sur les quais. La difficulté de régler la question des sans-abri à laquelle Lionel Jospin, l'idole de Delanoë, ne répondait que par un slogan inepte ("Zéro SDF en 2007") et le caractère intenable de l'immigration clandestine célébrée de façon irresponsable par les alliés écolos et communistes du maire de Paris.
On ne peut pas gagner sur tous les tableaux : virer les pauvres ‘malodorants’ pour éviter qu'ils gâchent la fête avec leur misère et leur saleté tout en se présentant comme un maire de gauche exemplaire et compatissant devant la détresse sociale. Comme quoi cette affaire, qui écorne sérieusement l'image du maire, a quelque chose de moral.
Preuve ?
19/07/2006
Communiqué de Bertrand Delanoë, Maire de Paris
Par M. Bertrand DELANOË
De longue date, la Mairie de Paris se préoccupe de l'accroissement du nombre de sans abri dans la capitale. Ces personnes ont tendance, depuis quelques mois, à se regrouper sous des tentes, ce qui les rend plus visibles aux yeux de tous et crée souvent une gêne objective pour les riverains. Le problème, on le sait, résulte de la précarité qui s'accentue depuis 2003, comme l'a mesuré l'Observatoire national de la pauvreté, partout en France et notamment à Paris où convergent de très nombreux migrants en quête d'un sort meilleur.
A plusieurs reprises, le maire de Paris a alerté les autorités de l'Etat, dont c'est la compétence, sur le besoin urgent de combler l'insuffisance criante des réponses sociales apportées aux personnes sans domicile.
Le déficit est estimé à quelque 5.000 places d'hébergement en Ile de France. La moitié de la capacité existante dans la région est concentrée à Paris : il est temps qu'un plan volontariste permette de créer en grand nombre, en les répartissant sur le territoire régional, à la fois des places d'hébergement au long cours pour des personnes très désocialisées, et des places d'hébergement à plus court terme. Par ailleurs, il est impératif que l'Etat fasse respecter partout en banlieue les obligations de construction de logement social prévues par la loi, car trop de résidents de centres d'hébergement sont contraints d'y rester faute de logements sociaux.
Le maire de Paris est convaincu qu'il faut améliorer aussi la qualité de l'offre d'hébergement, ouvrir des centres dans la journée pour permettre un accompagnement social efficace, et les faire fonctionner toute l'année. Au-delà du plan d'humanisation des centres d'hébergement en cours, auquel la Ville participe, la municipalité est prête à poursuivre ses efforts en ce sens pour que les personnes sans abri acceptent mieux les solutions d'hébergement disponibles.
La canicule qui sévit à Paris depuis quelques jours accroît les risques sanitaires encourus par les sans abri, notamment sous des tentes dressées en plein soleil. Par ailleurs, elle met davantage en évidence le fait que l'espace public doit être accessible à tous, dans un partage aussi harmonieux que possible, et qu'il convient de restreindre les comportements contraires à cet objectif.
Pour ces deux raisons, la Mairie de Paris a décidé de conjuguer les efforts de ses services, notamment l'Unité d'Aide aux Sans Abris de la Direction de la protection et de la prévention, et ceux des associations humanitaires, de façon à engager, sur des sites de regroupements importants de personnes sans abri, une démarche à la fois humaine et ferme pour les convaincre de se déplacer et notamment d'accepter des solutions concrètes d'hébergement.
Le PS se rénove, dit-il, mais ne s’amende pas ! En 2007, ils ne font pas mieux qu’en 2006. Selon des informations d'agences, corroborées par d'autres , la mairie de Paris pousse les SDF logés sur les bords de la Seine à lever le camp à l'approche de Paris-Plage. Quitte à les installer à l'hôtel aux frais de la Ville ?
Malgré son soutien aux Enfants de Quichotte affiché cet hiver, Bertrand Delanoë se laisserait-il aller à nouveau à la tentation du grand nettoyage de printemps pour ne pas gâcher "son" Paris-Plage ?
Les SDF qui campent sous des tentes à Paris sont sommés de partir, affirme Médecins du Monde
Les SDF qui vivent sous la tente à Paris ont reçu ces derniers jours la visite d'agents de sécurité municipaux qui les ont sommés de partir, sous peine d'expulsion, a affirmé vendredi Médecins du Monde (MDM), sur la foi de "nombreux témoignages".
"Les témoignages qu'on a recueillis convergent tous vers le même récit", a précisé une responsable de la mission SDF de Paris pour MDM.
"Les agents de sécurité de la Ville sont passés pour dire qu'il fallait qu'ils partent, que sinon c'est la police qui viendrait", a-t-elle ajouté. La gauche sociale instrumentalise la police dans un chantage odieux. "Apparemment l'ultimatum serait demain (samedi 16 juin)", a-t-elle ajouté, en citant un "arrêté préfectoral" récent mentionné par les témoignages. "Il y a des fois où ça s'est mal passé, des tentes ont été jetées dans la Seine", selon ces témoignages, a-t-elle ajouté.
Interrogée, la mairie de Paris n'était pas disponible dans l'immédiat pour commenter ces informations. "Depuis quelques jours, les personnes vivant sous les tentes, dont celles distribuées par Médecins du Monde, font état de pressions pour qu'elles évacuent les tentes", annonce l'ONG dans un communiqué.
"Or depuis décembre 2005, nous avons tenté d'attirer l'attention sur le fait que l'évacuation des tentes ne pouvait qu'être assortie de solutions durables pour leurs occupants", souligne-t-elle. "En février 2007, des engagements ont été pris par le ministère du Travail et de la Cohésion sociale", affirme MDM, qui assure avoir déposé 55 dossiers auprès de la DDASS de Paris et "reçu l'assurance que chacun de ces dossiers trouverait rapidement une solution durable (maison relais, hôtel social, hébergement de stabilisation, CHRS, ...)".
"A ce jour, nous n'avons reçu aucune proposition de la DDASS conduisant à des hébergements durables, malgré plusieurs réunions et relances. [Il faut admettre que les propositions faites sont souvent rejetées : rappelez-vous le squat de Cachan] Sur l'ensemble des dossiers présentés, seuls deux ont d'ailleurs abouti à un relogement effectif", déplore hypocritement MDM, qui dénonce "ces évacuations qui continuent d'entretenir une stratégie visant à cacher la misère de la rue". Plusieurs dizaines de SDF vivent actuellement sous des tentes disséminées dans divers quartiers de la capitale.
Les pressions révoltantes rapportées dans cette dépêche concordent avec d’autres sources. Selon l’une d’elles, interne à l'Hôtel de Ville, les SDF ayant pris leurs habitudes sur les quais de la Seine seraient en passe d'être relogés à l'hôtel aux frais de la municipalité pendant la période estivale. Une mesure temporaire, évidemment, qui ne règlera en rien la question des sans-logis mais qui a le mérite de tenir les SDF à l'écart des berges pendant quelques semaines. Il s'agit, on l'aura compris, de faire plage nette avant l'ouverture de Paris-Plage. Comme l'an dernier…
Oubliée la solidarité avec les SDF affichée cet hiver par le maire de Paris aux heures glorieuses des Enfants de Don Quichotte… L'été, la priorité c'est de montrer des visages radieux de Parisiens les yeux pleins de gratitude pour leur maire. Pas de tentes, que des parasols !
C'est bien la peine d'avoir un maire de gauche.
Mais quelle idée ses électeurs se font-ils donc encore de la gauche en général et du PS en particulier ?
Que leur faut-il de plus ? Ne voit-on pas ici Médecins du Monde communistes s’indigner à Paris (PS) mais s’incliner à Aubervilliers (PCF)? C’est la compassion à géométrie variable.
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