Castaner désavoue le soutien d’élus LREM aux revendications nationalistes
Des élus locaux du mouvement présidentiel soutiennent une résolution nationaliste en Corse
Dans la nuit de vendredi à samedi à l’Assemblée de Corse, les six élus macroniens corses ont voté une résolution solennelle déposée par les dirigeants nationalistes reprenant leurs principales demandes et qui sera remise au président Macron lors de sa venue dans l’île, mardi.
Le premier article de la résolution de l’Assemblée de Corse appelle Emmanuel Macron à ouvrir "un dialogue sans préalable ni tabou entre l’Etat et la Corse".
Le second demande que "la Corse fasse l’objet d’une mention spécifique dans la Constitution".
Le troisième réclame le "rapprochement de tous les prisonniers condamnés pour des actes en relation avec la situation politique de la Corse" et qu’une "mesure d’amnistie intervienne au terme du règlement définitif de la question corse".
Christophe Castaner a désavoué les soutiens LREM aux nationalistes
Délégué général de La République en Marche (LREM) et ministre des Relations avec le Parlement, Castaner a affirmé dimanche qu’ils n’ont "pas voté une position de LREM". "Le seul positionnement politique de La République en Marche n’est pas celui de la motion qui est adoptée, je vous le dis, il est celui du discours du président de la République qu’il a tenu à Furiani pendant la campagne”, a affirmé le délégué général de LREM lors du "Grand Jury" LCI-RTL-Le Figaro.
"Ils n’ont pas voté une position qui est celle de la République en Marche", a-t-il dénoncé. Ce vote a également été désavoué dimanche par les "animateurs" des comités locaux de LREM dans l’île.
Pour le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, il ne s’agit pas d’un "rappel à l’ordre", car les six élus macroniens de l’Assemblée de Corse sont "libres".
Le patron des élus LREM de l’île et maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, a riposté.
Il a révélé qu'après cet épisode il a appris "de façon officieuse", l’annulation d’une étape de M. Macron dans sa ville de Corse-du-Sud, prévue "à titre privé". "J’ose espérer que c’est pour des raisons d’agenda”, a déclaré l’élu, dimanche soir, se défendant après avoir "tout fait pour que la résolution soit d’inspiration macronienne" et estimant qu’aucun point n’était "en contradiction avec le discours d’En Marche".
Une visite sous tension d'Emmanuel Macron mardi et mercredi
L’un des déplacements les plus sensibles depuis son entrée à l’Elysée en se rendant en Corse, où il est très attendu sur sa vision de l’avenir de l’île, 72 heures après une manifestation à l’appel des dirigeants nationalistes.
"Il aurait été préférable que Christophe Castaner et (le porte-parole du gouvernement) Benjamin Grivaux voient la résolution" avant de se prononcer a taclé Orsucci, lâchant que le texte des nationalistes avait été modifié sous l’impulsion d’En Marche, notamment sur la question des prisonniers et de l’amnistie.
En langue de bois sur France 3, Benjamin Grivaux a appelé de son côté à se concentrer sur "l’avenir" de l’île. "Le dialogue a commencé il y a plusieurs semaines avec le nouvel exécutif" corse, a-t-il souligné.
Mais il a aussi rappelé plusieurs lignes rouges du gouvernement, sur le refus d’un statut fiscal pour les résidents ou l’examen "au cas par cas" de la situation des prisonniers.
Absence annoncée de Jean-Guy Talamoni aux cérémonies d’hommage au préfet Erignac...
"C’est sa décision", a déclaré le porte-parole, avant de juger "important que la République puisse rendre hommage à ce préfet assassiné d’une balle dans le dos", le 6 février 1998, à Ajaccio par des indépendantistes corses.
Les auteurs de l'assassinat ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité; un autre indépendantiste corse, Yvan Colonna, jugé postérieurement au reste du groupe, a été condamné en appel à la même peine le 27 mars 2009, mais nie sa participation à l'attentat. Yvan Colonna a été jugé une troisième fois début mai 2011, après cassation de son procès en juin 2010. C’est pour n’avoir pas répondu aux conclusions de la défense concernant l’audition d’un expert en balistique que sa condamnation en appel avait été annulée.Le 11 juillet 2012, le pourvoi en cassation d'Yvan Colonna est rejeté, rendant sa condamnation à perpétuité définitive. Le 11 janvier 2013, Yvan Colonna a toutefois saisi la Cour européenne des droits de l'homme, estimant qu'il n'a pas eu droit à un procès équitable.
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