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dimanche 25 février 2018

Nombre de SDF : près de 3.000 sans-abri recensés à Paris

Incompétent et aveugle à la misère, Julien Denormandie n'en dénombre qu'une  ...cinquantaine !

Polémique sur le nombre de SDF : le secrétaire d'Etat Julien Denormandie en voit 60 fois moins. Déconnecté des réalités ?

Une personne sans-abri. (Illustration)
Pour le gouvernement, ils seraient une cinquantaine de sans-abri, mais la Ville de Paris en recense près de 3.000... 
Bruno Juliard, premier adjoint socialiste à la mairie de Paris a déclaré ce mercredi qu’une opération de recensement a permis d'établir ce nombre de sans-abri la semaine dernièreDans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 février, ce sont ainsi 2.000 personnes, dont 1.700 bénévoles qui ont essayé de recenser le nombre de sans-abri. 

Or, sur France Inter le 30 janvier, Julien Denormandie, 37 ans, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires (et du Logement),  Jacques Mézard, avait créé la polémique en racontant que le nombre de personnes isolées dormant à la rue - et en Ile-de-France - correspond à une cinquantaine d’hommes isolés. 
Manière sotte de défendre l'objectif - trop irréaliste - qu'avait fixé Emmanuel Macron de ne plus avoir de personnes à la rue fin 2017.

"Ces propos sont insupportables", avait répondu, dans un entretien avec le JDD, Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité.
Paris Match rapporte d'ailleurs le 5 janvier que "le secrétaire d'Etat Julien Denormandie l'assure : l'action du gouvernement pour les sans-abris porte ses fruits.
Invité sur Europe 1 jeudi, il a martelé : "
Il y a beaucoup moins de sans-abris dans les rues et nous on le voit au quotidien notamment avec ce qu'on appelle les maraudes."
Et il n'était pas sobre sur la sujet, affirmant : "Je travaille main dans la main avec les associations, je participe moi-même à des maraudes et je peux vous dire qu'il y a moins de sans-abris dans les rues qu'il n'y en avait il y a quelques mois." Sans doute Juju dispose-t-il de nombreux points de comparaison antérieurs à l'arrivée de Macron à l'Elysée...
Ces propos du jeune freluquet, plus habitué des cabinets ministériels (Nicole Bricq et Pierre Moscovici) que de la vraie vie, 
gendre du président de l’Autorité des marchés financiers (depuis le 1er août 2017, par la grâce de Macron), n'avaient d'ailleurs pas manqué de donner lieu à une réaction sarcastique de la Fondation Abbé-Pierre, sur Twitter : "Le père Nöel existe; j'ai vu des cadeaux au pied du sapin." 
Le gouvernement "fait un effort sans précédent pour ouvrir des places d'hébergement d'urgence," selon Julien Denormandie. "Cette, année, c'est plus 13.000 places (...) C'est 13.000 hommes et femmes qui aujourd'hui dorment au chaud, alors que, l'année dernière, ils n'en avaient pas la possibilité." Pour 500 sans-abri... 

Un chiffre "probablement en dessous de la réalité" 

Si Bruno Juliard a reconnu que ce nombre de 3.000 était "beaucoup trop important", il a estimé qu’il "est probablement en dessous de la réalité". "Tous les parkings n'ont pas été pris en compte, l'ensemble des cages d'escalier d'immeuble, notamment des bailleurs sociaux, n'ont pas été pris en compte; nous n'avons pas réveillé les sans domicile fixe; nous n'avons pas ouvert les tentes dans lesquelles il pouvait y avoir plusieurs personnes", a-t-il expliqué. 

L’adjointe en charge des solidarités et de la lutte contre l’exclusion, Dominique Versini a aussi souligné que les 672 personnes hébergées dans le cadre du plan grand froid, viendraient grossir les rangs des sans-abris, une fois celui-ci levé. 

Selon le Samu social, qui a pris part à l’opération, le chiffre réel serait plutôt de "5.000".

Un décompte au plus juste doit permettre de "mieux adapter ensuite le dispositif" d'accueil et de lutte contre l'exclusion

Actuellement, selon la mairie et Dominique Versini, 16.000 places d'hébergement d'urgence sont ouvertes toute l'année à Paris, auxquelles s'ajoutent 1.500 dans le cadre du plan hivernal. Le défi est possible à condition que tout le monde se mette autour de la table. 

Dans son interview au JDD, l'ancien président de la SNCF, Louis Gallois, avait "déploré une volonté politique de minorer le nombre de SDF". 
"Aucun Parisien ne peut donner foi à de telles déclarations", réplique dans le Louis Gallois, actuel président de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui regroupe 870 associations et organismes de lutte contre la pauvreté. "Je pense que les préfets se sentent liés par l'engagement pris par le président" et minorent les chiffres dans leurs régions, explique-t-il, avant d'affirmer: "Je ne crois pas qu'on traitera le problème des SDF par un traitement comptable".
"2.000 à 3.000 personnes" sont "durablement à la rue à Paris". En réponse, Julien Denormandie met l'accent sur l'action du gouvernement pour prendre en charge les 143.000 SDF dénombrés ...en France. Surenchère ou volonté de brouiller les chiffres ?

Une accusation dont s’était défendu Julien Denormandie.
Après coup, le secrétaire d'Etat affirme se référer au nombre de personnes appelant le Samu social en fin de journée et à qui aucune solution d'hébergement ne peut être proposée. 

Lundi 5 février, l'entrepreneur en composants électroniques et député LREM (La République en marche) de 44 ans Sylvain Maillard avait cru malin de déclarer par solidarité que "l’immense majorité" des sans-abri dort dans la rue "par choix". Un choix de mort ?

La question du nombre de sans-abri est en effet un sujet politiquement sensible depuis la promesse 'forte" d’Emmanuel Macron formulée pendant l’été, puis renouvelée lors de ses vœux aux Français, d' "apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans-abri. C’est une question de dignité, c’est une question d’humanité et d’efficacité là aussi." Et c'est bien parlé ! 

Les associations ont constaté l'échec de cet engagement. 
Le 30 décembre, le porte-parole de Droit au logement, Jean-Baptiste Eyraud avait affirmé que cet hiver comme les précédents, "le problème est le même". "Il n'y a pas suffisamment de place dans les structures d'hébergement d'urgence", avait-il indiqué. "On risque de se retrouver encore avec des sans-abri qui décèdent dans la rue alors qu'on est un pays riche", avait-il déploré démagogiquement, animé par son idéologie radicale.

"Le défi est possible à condition que tout le monde se mette autour de la table : l'Etat, la ville, les associations et les citoyens. C'était extrêmement important de donner un peu d'objectivité", a en revanche positivé Eric Pliez, président du Samu social. 

Le plan 'grand froid" a été déclenché dans 37 départements, ce dimanche.
Le froid doit encore s’accentuer avec l’arrivée par l’Est dans l’après-midi de masses d’air froid intenses venues de Sibérie. Ce phénomène connu sous le nom de « Moscou Paris » va ensuite se propager au reste du pays qui devrait vivre entre lundi et mercredi les journées les plus froides de l’hiver.

Cet épisode a poussé les autorités à déclencher dans 37 départements le plan "grand froid', avec plus de 3.100 places temporaires d’hébergement supplémentaires pour les sans-abri.
"Des consignes très fermes ont été données à l’ensemble des préfets pour qu’ils mettent tout le monde à l’abri, c’est-à-dire qu’on va demander aux maires de pouvoir ouvrir des gymnases, des équipements publics pour que personne ne soit ce soir dehors", a assuré Gérard Collomb dimanche sur Europe 1.
Trois SDF de 40, 50 et 55 ans ont été retrouvés morts, cette semaine, en moins de dix jours, dans trois communes des Pyrénées-Atlantiquesà Biarritz, Bayonne et Boucau.Un homme de 62 ans qui vivait dans une cabane dans les bois dans les Yvelines a ainsi été retrouvé mort vendredi, un décès dû en partie au froid, selon la gendarmerie.
En charge de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa va probablement réagir au constat que les hommes sont plus souvent à la rue que les femmes.  Puisse-t-elle laisser son féminisme se faire prendre par les glaces à venir...

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