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samedi 3 février 2007

Les syndicats enseignants font un carton sur Royal.

Royal : les enseignants la rendent fébrile.
Laurent Fabius
avait alerté la candidate du PS sur le risque que les enseignants lui préfèrent son rival de l'UDF F. Bayrou. En visite à Grenoble jeudi, Sa Sournoise Majesté Royal s'est entretenue pendant une heure et demi avec une trentaine d'enseignants, à huis clos... Une rencontre qui était prévue depuis "huit à dix jours", déclare comme à chaque fois son entourage, qui n'improvise pas !...

C'était sans compter sur un nouveau couac: dans la matinée, son illustre porte-parole , le révolutionnaire le Che D’Jack Lang, a.k.a. la Star du Festival des Vieilles Charrues, a un peu vite annoncé le ralliement de Monique Vuaillat, ancienne secrétaire générale du SNES (Syndicat national des enseignements du second degré). Rappelant ses désaccords avec la candidate PS, Vuaillat a regretté hier que D’Jack Lang n'ait pas «tourné sept fois sa langue dans sa bouche». C’est Vuaillat qui tenait le ministère de l’E.N. au temps où il prétendait être aux commandes. Elle "rejoindra notre équipe de campagne", a annoncé le bouffon des Ségollande à la presse, se réjouissant "de la venue à nos côtés d'une femme qui a été au premier rang des combats pour l'école et pour l'éducation". Sans flagornerie, ce n'est pas son genre... Il croyait bien connaître son mentor et souhaitait payer ses dettes, MAIS, contactée par l'Associated Press, cette figure du syndicalisme enseignant a démenti tout ralliement et précisé qu'elle avait simplement organisé la rencontre de jeudi entre les enseignants et la candidate socialiste. Retraitée, l’éminence grise socialiste était soi-disant retirée des affaires. L’entremetteuse devait toutefois remettre aussi des propositions à Sa Creuse Majesté Royal, en déficit d’idées personnelles.
"Je ne me rallie pas", a-t-elle assuré. "Je ne veux être récupérée par personne, je suis un électron libre". Au risque de contredire l’effaceur, Jean-Louis Bianco, celui qui détache et désinfecte , Monique Vuaillat, la revenante, a déclaré : "Mon souci, c'est qu'elle dise le moins de bêtises possibles sur l'Education", a ajouté celle qui fut en mars 2000 en tête de la fronde contre le ministre de l'Education nationale Claude Allègre (1997-2000), qui conduisit à sa démission. Miss Boulettes Royal était alors sa ministre déléguée, en charge à l'Enseignement scolaire. Vuaillat connaît Dame Royal !…
Pour Monique Vuaillat, la candidate est "un peu en difficulté dans le milieu" enseignant et ses déclarations sur les 35 heures -rendues publiques par une vidéo-pirate en novembre- "ont rappelé à tout le monde la mauvaise période Allègre". Mais plus largement, c'est le PS qui a, selon elle, "perdu en crédit dans le milieu depuis des années". Un ‘paquet global’, qui montre que ce pauvre D’Jack Lang ne sait plus comment se remettre en selle : mauvais coup de poker qui discrédite le PS au moment où sa suzeraine prétend ‘élever le débat ‘…

Secrétaire général de l'UNSA-Education, Patrick Gonthier confirme que "pour l'instant, c'est plutôt la déception" et "l'incompréhension" qui dominent chez les enseignants. Elle "doit faire ses preuves", dit-il à l'AP, et "les gens sont dans l'attente des propositions". Il met toutefois en garde contre l'idée selon laquelle les professeurs voteraient tous PS. "Il y a toujours eu un vote majoritaire, surtout dans le premier degré, pour le PS. C'est plus nuancé pour le second degré".
Patrick Gonthier regrette aussi
- la position "imprécise" de la candidate du PS sur la carte scolaire (elle prône un "élargissement").
- ses propos "intempestifs" et "pas acceptables" sur le temps de travail des enseignants.
Dans une vidéo-pirate datant de janvier 2006, M.-S. Royal proposait "que les enseignants restent 35 heures au collège" et "ne quittent pas le collège quand ils ont fini leurs cours".

"La première chose à faire, c'est qu'elle ait un vrai projet pour l'Education", déclare à l'AP Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU (Fédération syndicale unitaire), qui confirme que les enseignants sont "troublés" devant l'offre politique actuelle.

On peut VOIR et ECOUTER le DOCUMENT INA
POLEMIQUES, émission de face à face entre Monique VUAILLAT, (ci-dessus) alors secrétaire générale du SNES (syndicat national des enseignements secondaires) et Arnaud MONTEBOURG, député PS de Saône et Loire sur la réforme ALLEGRE de l'Education Nationale.sur Antenne 2 (devenue France2), le 21 mars 1999 (00h28m06s)
Débat où ‘nous ne sommes pas là pour nous interrompre’, selon St-Just- Montebourg, ‘représentant de la nation’, comme il se définit…, alors que sa patronne actuelle propose de mettre les élus ‘sous surveillance’ !...

- Monique VUAILLAT sur la réforme des lycées: elle se déclare pour des réformes. Les missions de l'enseignement doivent être centrées sur "la transmission des connaissances et la mise en activité intellectuelle des élèves" et pour tous les élèves. Pour elle il ne faut pas poser les problèmes en terme de réduction du temps scolaire.

- Arnaud MONTEBOURG: réplique que l'on est peut être entrain de passer à coté d'une grande réforme où on remet en cause le cours magistral pour essayer de passer à un système d'aide individualisé. Il faut permettre à ceux qui n'ont pas d'aide à la maison de trouver le secours à l'intérieur du système éducatif. "Il y a une centaine de milliers d'élèves qui sortent aujourd'hui du système éducatif sans un diplôme nous avons le devoir de chercher la redistribution du savoir. Il faut faire évoluer la pédagogie. L'école doit se rénover."

- Monique VUAILLAT: pense qu'il est nécessaire de fournir une aide aux élèves en difficultés mais elle propose que cela soit fait tout au long de la scolarité des jeunes. Selon elle, il n'y a pas de prise en compte de cette nécessité dans les réformes actuelles, notamment au collège, là où se trouvent principalement les problèmes, cette question n'est pas traitée. Elle s'oppose à la réduction des heures de cour pour l'aide car cela va appauvrir l'enseignement et les élèves. Pour elle, la pratique des cours magistraux a déjà été considérablement réduite et ce n'est pas cela qu'il s'agit. La question principale réside dans le temps passé par des élèves dans des classes trop chargées. Elle considère qu'il n'est pas normal que cette réforme supprime par exemple en seconde la possibilité que les enseignants avaient de travailler en petit groupe.

- Arnaud MONTEBOURG signale que les parents et certains professeurs soutiennent cette réforme. La réduction d'effectifs dans les classes est un problème sur lequel le gouvernement est déjà intervenu et des engagements ont été pris pour la rentré qui vient. Il constate que le budget de l'Education Nationale augmente chaque année, alors qu'il y a une baisse de 18 000 élèves et que 2044 postes d'enseignants ont été créés. "On ne peut pas être déraisonnable". Il fait un parallèle entre la Réforme ALLEGRE et la réforme JOSPIN dans le début des années 90. Cette réforme qui avait été soutenue par le SNES, comportait une revalorisation du traitement des enseignants sans contre partie.

- Monique VUAILLAT réplique que le SNES a soutenu la réforme JOSPIN dans les années 1990 et que les enseignants sont d'accord pour le travail en équipe. Mais selon elle: " On veut faire croire qu'on fait des réformes alors qu'on va laisser des collégiens et des lycéens en situation pédagogique qui ne permettent pas de les faire réussir de façon satisfaisante. Quant aux programmes ils ne sont traités que par rapport à un allégement mais il n'y a pas de réflexion sur la continuité."

- Arnaud MONTEBOURG: Pour lui le conflit entre le SNES et le gouvernement résulte d'incompréhension plus que d'opposition.- Diffusion du sujet: Le ministre contesté CAB99013455.

- Réaction Monique VUAILLAT est d'accord pour considérer que le débat sur l'Education Nationale est un débat national de société. mais il n'est pas convenable de réduire le conflit actuel à des corporatismes. Pour nous, le débat se situe sur la qualité de l'enseignement que nous donnons aux élèves. Elle évoque le problème des heures supplémentaires:" Elles nous sont imposées, on est obligé de faire deux heures supplémentaires. Le ministre a proposé de baisser le taux de rémunération des heures supplémentaires quelle corporation ne réagirait pas? Nous avons proposé que ces heures supplémentaires soient transformées en emploi. on nous dit gel de l'emploi public."

- Arnaud MONTEBOURG: Pour lui le dialogue est toujours là. Il pense qu'il y a trop d'affectivité dans ce débat. Il indique que le budget de l'Etat est limité.

- Monique VUAILLAT réplique: " dites aux gens que vous ne pouvez pas mais ne dites pas que cette réforme ce fait dans l'intérêt des élèves."

- Arnaud MONTEBOURG: "Claude ALLEGRE n'est pas propriétaire de l'éducation nationale, il faut sortir des malentendus et travailler."

- Jean Pierre CHEVENEMENT:" Il y a traditionnellement deux écoles celle de la pédagogie et celle du savoir. La vérité est à chercher dans une synthèse des deux. l'éducation nationale doit chercher à relever le défi de la quantité mais doit préserver la qualité."

- Monique VUAILLAT: "nous sommes pour une démocratisation de l'enseignement tout en maintenant des exigences. nous sommes pour cette synthèse et nous la pratiquons."

Petit rafraîchissement de la mémoire de l’équipe de campagne de la démagogue Royal…

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