Dray: "Touche pas à ma montre" !

Julien Dray, l'idole des Cartier !
Vous pensez que les nantis, ce sont les rentiers, les chefs d’entreprise du CAC 40, les bénéficiaires de ‘parachutes dorés’ ou les grrooos propriétaires?
Il y a aussi les autres et ceux auxquels vous ne pensez pas. Ecoutez Julien Dray dans son numéro préféré : « Je suis la gauche, la vraie. Je suis populaire, au sens où je vis avec le peuple, celui qui gagne 8 000 francs par mois, qui galère dans les transports en commun et qui vit dans des quartiers difficiles. Eux n’ont pas les moyens de se payer une sécurité privée. Être de gauche, c’est représenter ces gens-là, leur garantir le droit à la sécurité. Alors, oui, je suis sécuritaire ! » On reconnaît -en partie...- l’éternel discours de la gauche et de Hollande qui admet : « Je n’aime pas les riches ! » Ca fait peut-être bien dans le paysage? Vous vous dites donc que Dray, le socialiste et ancien de la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) n’est pas de ces privilégiés qui vivent place Vendôme, près de la Madeleine. Tel est le mythe…

Mais voici le réalité !
Le représentant de la « vraie gauche » en question qui vit (misérablement) avec le peuple, celui qui gagnait à l’époque 8 000 francs par mois , a en effet acheté en 1997, dans un « quartier difficile de Paris (place Vendôme !), une « montre à complication » d’une valeur modeste de 250 000 francs [31 fois 8 000 francs], dont 150 000 payés en liquide, de la main à la main. Alors, certains diront que ça le regarde ! D’autres, qu’on lui cherche querelle et que c’est un bijou tombé du camion ! Normal…
Sauf, si vous permettez, que notre socialiste porte-parole de Sa Vertueuse Majesté Royal a navigué entre deux eaux toute sa vie de « Touche pas à mon pote » et SOS-Racisme à « Touche pas à mon Mitterrand » en passant par « Touche pas à mes montres . Et voilà Dray qui rêve de devenir le ministre de l’Intérieur de la Maréchale Me-Voilà-M’As-Tu-Bien-Vue. Ne déclarait-il pas en effet à l’Assemblée nationale, le 16 juillet 2002 : « A l’instar de Jean-Pierre Raffarin, nous pensons qu’un délinquant est un délinquant. Il n’y a pas ici, d’un côté les indécis, de l’autre les déterminés - n’en déplaise aux manichéens. Oui, il existe un terreau propice à la délinquance, mais cela ne justifie en rien l’acte délictueux. On ne choisit pas le lieu de sa naissance, mais on choisit sa vie - et on choisit de devenir délinquant. La société, dès lors, ne peut trouver d’autre solution que la répression - proportionnée à l’acte, et favorisant la réinsertion de l’individu. Pour le bien-être de notre pays, je ne peux que souhaiter votre succès. (...)Votre texte présente une certaine continuité avec le plan stratégique préparé par le précédent gouvernement. (...) Il faut être dur avec le crime mais aussi avec les causes du crime » Admirable!
Or, si la justice française est plus lente qu’en Chine (voire moins expéditive…), elle est oublieuse. Dray, qui n’est pas un délinquant, a cependant été tracassé par une justice de classes au service du grand capital, et qui pénalise les petits et les pauvres. Dray a donc connu l’injustice républicaine, ce qui lui donne l'autorité et le droit de parler au nom, et à la place, des précaires…
Le tribunal n’a pas retenu ses explications : des parents qui sans doute le battaient 'fort', une patronne 'juste' qui le harcelait (déjà) et la nécessité de nourrir ses enfants bien avant la fin du mois venue. En fait, pour assouvir sa passion de collectionneur de luxe.
Le 28 janvier 2000, le parquet de Paris classe sans suite l'enquête portant sur l'achat par M. Julien Dray, député socialiste de l'Essonne, d'une montre en platine au mécanisme sophistiqué, dit « à complication » d'une valeur modique de 250 000 francs, payée, rappelons-le, 100 000 francs par carte bancaire et 150 000 francs en liquide. Ainsi, lorsque les agents malveillants du fisc s’étaient aperçus qu'il l'avait payée d'une manière irrégulière, c'est lui qui a vu arriver les complications. Légères, car la justice de classes accorde le sursis à ce type de justiciable…

Peut-être était-il parvenu à démontrer que la provenance de cet argent liquide est parfaitement légale et ‘juste’ , qu'il n'a rien d'un pot-de-vin provenant de la MNEF ou autres corrupteurs d'élus. Et puis Julien Dray a sans doute le droit, comme tout le monde, d'avoir ses danseuses. D'autres en ont, et à un autre niveau, qui collectionnent des tableaux de maître, ou des œuvres d'art bien plus coûteuses, c'est vrai. Mais ils ne prétendent pas pour la plupart se situer du côté des déshérités et ils ne dissertent pas, comme le fait le socialiste « de gauche » Julien Dray, à perdre haleine sur l’ »ordre juste » et la morale politique.

Julien Dray nous prouve que les nouveaux riches de la gauche caviar ont vite fait fortune, qu’ils mettent encore moins de temps à régler leur montre sur celle des vrais riches honteux, mais qu'ils adoptent à toute heure la posture du pauvre qu’ils défendent avec une indignation tonitruante, … non feinte ?

Tout cela est tellement moral et juste !