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samedi 2 août 2008

Les Ségollande sabordent le PS

Les socialistes au bord de la crise de nerfs
Avec des sondages aussi mirifiques que volontaristes, 2006 aura été au PS l’an 1998 de la ‘dream team’ de football. Depuis plus rien. Sauf qu’au jour de l’échec des Bleus en 2008 Ray Domenech pensait qu’il n’avait rien de mieux à faire que de se marier et qu’au lendemain de sa claque à la présidentielle 2007 l’amère Royal ne cesse de baver sur le pouvoir, tandis que le PS vengeur a depuis le sentiment que sa mission consiste à diviser le pays et créer toujours plus de morosité chez les Français.

« C'est l'échec de dix ans de stratégie confuse de François Hollande. » observe l’UMP. Or, nombre d'élus du PS ne sont pas loin de penser la même chose au lendemain de l'échec de la stratégie de leur bureau national. « C'est un bilan désastreux pour le PS », affirme un député hostile à « l'entreprise hasardeuse » du futur ex-premier secrétaire, qui voulait s'appuyer sur les divisions de la droite pour repousser la réforme institutionnelle et infliger un camouflet à Nicolas Sarkozy.

Non seulement la réforme est passée, mais à cause de leur opposition systématique, les socialistes ne peuvent aujourd'hui en revendiquer une partie de la paternité, alors même que nombre de leurs propositions figurent dans le texte (Lire PaSiDupes).

Il a manqué des voix au PS
Le matin du mardi 22,
François Hollande, halluciné, a feint de croire qu'il n'y avait aucun problème, se félicitant, en réunion de groupe, de l'unité des parlementaires socialistes ! « C'était un discours hallucinant », se lamente un des participants, inquiet de « l'ambiance délétère qui s'est installée au groupe ». Le climat autour des Ségollande est en effet tellement lourd qu’un quarteron de socialistes pusillanimes a voté contre la réforme, comme « à l’insu de leur plein gré ! », de crainte de représailles.
Que le magazine Marianne n’est-il assez bien avisé pour stigmatiser le régime de peur qui règne autour de Sa Cynique Majesté Royal et de Flamby Ier ? Les quatre élus (Manuel Valls, Gaëtan Gorce, Christophe Caresche et Jean-Marie Le Guen) qui ont signé une tribune dans Le Monde du mercredi 23 pour dénoncer « l'anti-sarkozysme pavlovien » de Hollande n'ont pas osé franchir le Rubicon en votant la réforme institutionnelle. « Si on l'avait fait, aujourd'hui ils nous auraient exclus du PS. Ils hésitent avec Jack Lang à cause de son histoire, ils n'auraient pas hésité avec nous », observe l'un des signataires, convaincu que nombre d'élus socialistes partagent leurs idées.
La réforme est passée avec le soutien de voix socialistes et donc plus nettement que le pathétique Ayrault-la-Voix-de-Son-Maître veut bien le dire. Le socialiste Jack Lang, ministre de Mitterrand a voté ‘pour’ la réforme et l’ancien ministre Michel Charasse, sénateur socialiste du Puy-de-Dôme, en délicatesse avec les équipes Ségollande, a préféré s’abstenir. Nicolas Sarkozy a salué son courage.

Les socialistes sectaires font le vide
Ils se retrouvent également confrontés à une crise politique avec leurs alliés radicaux qui ont voté en faveur de la réforme, tout autant qu’avec les communistes qui ont certes voté contre, mais qui gardent une profonde rancœur envers le PS qui contribue largement à leur marginalisation à gauche par son hégémonie.

« Les dirigeants du PS se préparent des lendemains difficiles», assure un autre député en pensant au congrès de Reims et à l'impossibilité désormais, pour François Hollande, de se poser en rassembleur.
Nicolas Sarkozy a bien compris que sa bombe à fragmentation avait parfaitement fonctionné. Il a conseillé mardi matin à ses troupes de « laisser les socialistes régler leurs comptes entre eux. Il faut laisser le sectarisme de leur côté ». Le grand méchant Sarkozy a refusé que l’UMP sanctionne ceux de son parti qui ont voté contre son texte.

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