La face cachée de Reporters sans Frontières
Les Français dans leur immense majorité n’ont pas toujours bien compris ce qui motiva vraiment Reporters Sans Frontières (RSF) dans son agression des organisateurs des Jeux Olympiques 2008, lors du passage de la flamme olympique à Paris sur notre sol (Lire PaSiDupes). C’est un petit (tout petit) nombre d’extrémistes qui a encore accaparé l’attention et attiré sur la France une semblable incompréhension laquelle a viré à la réprobation puis à l’hostilité d'un peuple souverain, victime d'un prétendu droit à l'ingérence.
On a fait valoir que la ‘patrie des droits de l’homme’ ne pouvait accepter que la Chine organisât les J.O. et qu’il était de notre devoir de donner une leçon au milliard de Chinois. Notre commerce extérieur était donc sacrifié sur l’autel des valeurs démocratiques, et des emplois menacés dans le temple hexagonal des droits universels, par la crise de l’hystérique meneur de RSF, Robert Ménard. L’opinion a retenu que le petit bonhomme s’est fait hisser au somment d’une tour de Notre-Dame à Paris pour y déployer son credo laïc sous forme de banderole et que Tintin n’est pas mort. Mais cette opération qui a pu paraître sympathique, a en fait permis la promotion et la vente de T-shirts noirs imprimés de menottes, si bien que l’action de RSF est au bout du compte apparue quelque peu mercantile.
Certains se sont pris à noter quelques bizarreries, comme la tocade de laïcs pour le Dalaï-lama, chef spirituel du Tibet, et cette soudaine animosité contre la Chine, à laquelle Sa Cynique Majesté Royal est pourtant allée rendre visite, pour nous y vanter les mérites du régime communiste et singulièrement de sa justice, pourtant expéditive. Tout cela n’est cohérent que pour RSF. Or, ce qui n’est pas d’emblée compréhensible éveille le doute et la pureté des intentions de ce Réseau devient suspecte.
La devise de Reporters Sans Frontières est simple, trop simple et extensible. « Nous défendons le droit d’expression des journalistes». Le public s’imagine que c’est son droit à l’information qui est en péril et que RSF veut son bien. Or, nous touchons du doigt le principal quiproquo.
RSF ne prétend nullement lutter pour le droit du public à bénéficier d’une information objective. Nulle prétention de protection du lecteur : la seule qui vaille pour RSF, c’est celle exclusive de ses journalistes. Il faut qu’ils aient le droit de publier leurs articles, autrement dit leur propagande. Peu importe qu’elle ravive la douleur des victimes d’un génocide. En avril 2005 au Canada, RSF revendiqua le droit pour les journalistes d’écrire les articles qu’ils jugent nécessaires, fussent-ils « révisionnistes et négationnistes ».
Au cours d’une intervention prononcée le 8 novembre 2002 lors d’un colloque à l'Université de la Paix et au Centre Mondial de la Paix de Verdun, André Lewin, ancien ambassadeur de France, ancien porte-parole du Secrétaire Général des Nations Unies, exprima publiquement son malaise que le contenu du livre de Robert Ménard (secrétaire général de Reporters sans frontières) « La censure des bien-pensants» (écrit avec son épouse, Emmanuelle Duverger), suscitait en lui : "Pour Robert Ménard, après réflexion, l'appel au génocide [en l’occurrence, au Rwanda] ne peut servir d'argument à quelque censure que ce soit, du moment qu'il émane d'un journaliste, car ce serait selon lui l'expression d'une opinion". D'ailleurs, en toute logique, Robert Ménard écrit ensuite que Faurisson, l'universitaire négationniste contesté, a le droit de prétendre que l'holocauste n'a pas pu exister et n'a donc pas eu lieu. Ménard prétend qu’il a le droit de l'écrire et même de l'enseigner à ses étudiants. Accepter cette « dénégation» d'un fait avéré lui permet de revendiquer la liberté d’expression de toutes les opinions, fussent-elles des contre vérités qui, une fois imprimées, ne sont plus tout à fait des mensonges, puisqu'elles ont acquis en quelque sorte droit de cité. Dans le combat de Robert Ménard, la vérité serait le cadet de ses soucis : ce qui importe, c’est que les journalistes trouvent à s’exprimer. La chasse aux armes de destruction massive (ADM) de Saddam Hussein ne lui inspira aucune campagne de presse : la parole étant libre aux Etats-Unis et dans le monde occidental, c’est aux lecteurs que revient la tâche délicate de faire le tri des informations !
RSF ne marche pas sur les plates-bandes des syndicats de journalistes et ne se mêle pas des restructurations et des licenciements dans les salles de rédaction. Ce n'est qu'un des nombreux reproches qui lui sont adressés. A vrai dire et dans le même temps, l'influence de RSF fait de l'ombre aux syndicats qui voient en lui un rival plus réel que les patrons de presse. Les salariés syndiqués qui noyautent les salles de rédaction ne se laissent plus depuis longtemps imposer une quelconque ligne éditoriale par leurs patrons. Les magnats de la presse servent à renflouer les caisses.
Ce que veut RSF, c’est que les journalistes puissent diffuser chacun leur vérité, quelle qu’elle soit, partout dans le monde, quel que soit le régime. Les amateurs de pensée unique voient donc d’un mauvais œil un combat axé sur plus de pluralisme. Ainsi peut-on envisager un recul progressif de l’unanimisme médiatique, mais si la diversité représente un danger pour les syndicats et partis de gauche, elle constitue une difficulté pour le public que la pluralité peut tirer à hue et à dia, entre propagande et objectivité.
Depuis que la presse n’est plus pauvre, la voix des citoyens les plus défavorisés trouve toujours à s’exprimer par la voix des journalistes nantis et intellos qui font dans le populisme et le vertueux. RSF ne trouve pas là à s’employer. La presse riche rend désormais compte des politiques indépendantistes, alter-mondialistes et écologiques de récupération des peurs ancestrales : la fin du monde est proche ! La pensée unique menace tout autant qu’avant la chute du Mur de Berlin, mais craint désormais d'être contrebalancée. Sous des formes nouvelles, réchauffement climatique, commerce équitable ou développement durable, mais le fil conducteur reste le thème la culpabilisation des braves gens ignorants de l’éthique dont certains seraient les détenteurs éclairés. Les menaces et slogans ont été retoqués, mais véhiculent toujours l’éternel credo de l’exploitation des inconscients laborieux par les riches malfaisants, malgré la vigilance des militants de l’altermondialisme dictatorial.
Dans cette société d’abondance des produits et de grande consommation de l’information, RSF joue la perspicacité des lecteurs et donne la priorité aux droits des contenants au détriment du contenu. A l’opposé, les grands prêtres de la gauche moralisante et culpabilisante considèrent que ce qui compte, c’est l’ivresse de la pensée unique et peu importele flacon la burette. Chacun son créneau.
Or, la dissociation du droit de dire et du devoir de ne pas mentir est une escroquerie intellectuelle et une atteinte à la démocratie. La désinformation par les sectaires de la pensée unique est une autre atteinte à la démocratie, cette fois au nom de la démocratie ! Le comble de la perversité !
L’absence d’analyse des répercussions de la mainmise des partis et syndicats sur la presse en est une autre perversion de la presse. Clamer que le journaliste doit pouvoir tout écrire en toute liberté, au risque que ce soit n’importe quoi, c’est manquer de tout sens de ses responsabilités. Pareillement, ramener sans cesse le lecteur à des schémas éculés qui ont certes fait leurs preuves dans un lointain passé, que ce soit sans les rénover ou en les recouvrant d’une couche de propreté, c’est nier aux lecteurs le droit de savoir la vérité et toute la vérité. C’est donc le mépriser. Rechigner à renoncer aux vieilles ficelles, aux slogans lapidaires, aux mystifications et autres falsifications, c’est décrédibiliser toute la corporation. C’est encore démontrer combien elle est perméable à l’endoctrinement et soumise aux pressions du milieu. Agir comme si le journalisme était une profession à part, plus qu’une autre intouchable, c’est créer une secte, c’est le désigner comme mafia. C’est bien l’image qu’une certaine presse donne déjà d’elle-même. Or, ceux qui, en visant RSF, dénoncent l’exaltation des réflexes de solidarité corporatiste dès qu’un journaliste ou un organe de presse est mis en cause, affichent leur peur d’un contrepouvoir. Pourtant, les dockers, les chauffeurs de taxis ou les conducteurs de TGV ne se comportent pas autrement, mais avec le soutien de la CGT, FO et SUD, ce qui fait peut-être toute la différence, sans qu’on sache en quoi, sauf à penser que RSF serait vécu par les extrémistes comme un contrepouvoir aux syndicats. Poser en principe que la possession d’une carte de presse et l’accès à un micro confèrent un droit au monologue est-il davantage révélateur d’un penchant autocratique que faire grève avant même l’ouverture de négociations ?
Oui, la liberté d’écrire des contrevérités ou des vérités partielles, de façonner l’opinion par les choix de thèmes arbitrairement priorisés, d’en occulter d’autres, de ne pas rendre de comptes, cette liberté-là est liberticide. C’est précisément cette liberté que menace pareillement la pensée unique : les agences de presse l’outragent par idéologie et les salles de presse l’achèvent servilement, par soumission, paresse et incapacité.
Qu’il suffise à ce propos d’entendre les extrémistes s’élever contre l’affirmation selon laquelle la démocratie fleurit là où paraît une presse nombreuse serait aussi une duperie. Ils ne peuvent admettre le partage ! C’est simple : la démocratie se trouverait là où la presse dirait vrai. L’URSS reste pour eux un modèle dans le genre… Mille journaux ne peuvent dire la vérité et ne valent rien face à la pauvre feuille de chou qui rapporte forcément les faits réels ! Limpide et simpliste. Quand le secrétaire général de RSF explique : « J’ai 52 ans (aujourd’hui 55), je suis de la génération d’après mai 68, et j’ai toujours pensé que le journalisme était une manière, pas seulement de commenter le monde, mais de le changer. », il nous dit tout de go que le travail d’un journaliste consiste à donner son avis et à intervenir politiquement. Il évacue son premier travail : apporter de l’information, vérifiée, sincère, objective, aussi complète que possible. Changer le monde, ce ne serait pas du commerceéquitable loyal : c’est le fonds de commerce des partis et syndicats. Chacun son business !
Oublier que les lecteurs ont connu les mêmes écoles que les journalistes (et souvent plus longtemps), et ont eu les mêmes doctrinaires de la FSU, c’est accorder indûment aux seconds une supériorité intellectuelle qui résiste rarement à la confrontation entre le producteur de copies et le consommateur. Affirmer que les journalistes se seraient construits à la lecture des mêmes penseurs est présomptueux. Certes, les journalistes ont subi les cours des mêmes profs mais ceux-ci n’ont jamais eux-mêmes lu les penseurs dans le texte : ils ne connaissent que les ouvrages scolaires ou quelques ouvrages pré-sélectionnés qui leur sont recommandés par quelques responsables reconnus de la bien-pensance et qui savent mieux ce qu’il convient d’avoir feuilleté…
Les politiques et syndicalistes extrémistes, nostalgiques du temps où ils occupaient tous les postes d’influence, s’opposent à toute concurrence idéologique. Ce sont eux qui soutiennent que l’Etat ne doit pas intervenir (légiférer) dans le domaine de la presse. C’est miser sur le non retour de la gauche totalitaire et sur la fin de la pensée unique du temps du rideau de fer. Ils brandissent la menace de soi-disant puissances d’argent qui seraient encore plus hégémoniques, et craignent qu’elles substituent leurs bonimenteurs aux leurs, leurs surenchères seraient encore plus racoleuses, leurs manipulations plus grossières et leurs complots rien moins que des putschs, en lieu et place de la révolution prolétarienne. Apocalyptique, en effet ! Ce serait donc arracher les barbelés de la propagande marxiste sous la pression de l’information libérée.
Pour que la presse soit libre dans son travail, pour que les journalistes soient respectables, pour que le lecteur puisse lire, écouter, visionner en confiance, il faut des media dont le rôle, les droits et les devoirs sont protégés par la loi. Il faudrait des journalistes dont la hiérarchie appartiendrait au métier et non à la politique ni aux syndicats, comme c'est le cas. Il faudrait instaurer des conditions favorables à une minimum d’indépendance sans laquelle il n’est de déontologie professionnelle.
Si le grand public connaît les noms des syndicats ouvriers, étudiants et patronaux, si chacun croit savoir ce que recouvrent les sigles CGT, UNEF, MEDEF, qui peut dire comment les journalistes sont organisés ou ce que sont, par exemple, leurs privilèges fiscaux ?... Qui a entendu une déclaration d’un de leurs syndicats quand un grand reporter est enlevé ou tué ou licencié, ou contraint par le syndicat dominant de jeter son papier à la corbeille ou simplement édité, contrôlé, redressé, comme on peut le voir à la fin des dépêche d’une certaine agence de presse? Un usurpateur s’impose à eux, un intrus s’y est développé, aurait envahi tout l’espace vital, selon les syndicats, un brin paranos.
Ce coucou dans le nid des syndicats de journalistes s’appelle Robert Ménard de Reporters Sans Frontières.
Le secrétaire général de Reporters Sans Frontières a en effet l’air d’un oiseau tombé du nid. Pour ses détracteurs sur sa gauche, RSF serait une aberration génétique : on retombe dans les obsessions des dictateurs écologistes et les OGM… Que ne disent-ils pas ! Le bec de Ménard s’ouvrirait sur un estomac insatiable qui engloutit l’argent des contribuables français et européens, les dons de richissimes sponsors privés, les contributions d’anonymes compatissants et, plus discrètement, les billets verts de l’Oncle Sam.
Le forum du Nouvel Observateur (18 avril 2005 ) reprend un article de Diana Barahona dans Northern California Media, daté du 11 mars 2005, qui discrédite RSF: elle prétend que Robert Ménard perçoit des fonds gouvernementaux américains via la NED. Or, le coucou aurait confirmé : «Absolument, nous recevons de l’argent de la NED. Et cela ne nous pose aucun problème.»
Mais on peut proférer de pires accusations
Dans son livre « Ces journalistes que l'on veut faire taire » (Albin Michel, mars 2001), le secrétaire général de Reporters Sans Frontières qualifie d’« anomalie contre laquelle nous luttons » la loi Gayssot, à laquelle il reproche de renforcer « les sanctions visant les propos racistes, antisémites, xénophobes. » les nouveaux chevaux de bataille des gauchistes privés de l’argent, des dons et des contributions des camarades soviétiques de la belle époque du rideau de fer. (voir toutefois le contexte, page 168). Qu’est-ce qui justifie donc cet excès d’honneur fait à RSF, sinon la faiblesse du PS et la mort annoncée du PCF ?
Toujours selon les frères ennemis extrémistes à sa gauche, Reporters Sans Frontières ne répugnerait pas non plus à falsifier l’information.
Les Français dans leur immense majorité n’ont pas toujours bien compris ce qui motiva vraiment Reporters Sans Frontières (RSF) dans son agression des organisateurs des Jeux Olympiques 2008, lors du passage de la flamme olympique à Paris sur notre sol (Lire PaSiDupes). C’est un petit (tout petit) nombre d’extrémistes qui a encore accaparé l’attention et attiré sur la France une semblable incompréhension laquelle a viré à la réprobation puis à l’hostilité d'un peuple souverain, victime d'un prétendu droit à l'ingérence.
On a fait valoir que la ‘patrie des droits de l’homme’ ne pouvait accepter que la Chine organisât les J.O. et qu’il était de notre devoir de donner une leçon au milliard de Chinois. Notre commerce extérieur était donc sacrifié sur l’autel des valeurs démocratiques, et des emplois menacés dans le temple hexagonal des droits universels, par la crise de l’hystérique meneur de RSF, Robert Ménard. L’opinion a retenu que le petit bonhomme s’est fait hisser au somment d’une tour de Notre-Dame à Paris pour y déployer son credo laïc sous forme de banderole et que Tintin n’est pas mort. Mais cette opération qui a pu paraître sympathique, a en fait permis la promotion et la vente de T-shirts noirs imprimés de menottes, si bien que l’action de RSF est au bout du compte apparue quelque peu mercantile.
Certains se sont pris à noter quelques bizarreries, comme la tocade de laïcs pour le Dalaï-lama, chef spirituel du Tibet, et cette soudaine animosité contre la Chine, à laquelle Sa Cynique Majesté Royal est pourtant allée rendre visite, pour nous y vanter les mérites du régime communiste et singulièrement de sa justice, pourtant expéditive. Tout cela n’est cohérent que pour RSF. Or, ce qui n’est pas d’emblée compréhensible éveille le doute et la pureté des intentions de ce Réseau devient suspecte.
La devise de Reporters Sans Frontières est simple, trop simple et extensible. « Nous défendons le droit d’expression des journalistes». Le public s’imagine que c’est son droit à l’information qui est en péril et que RSF veut son bien. Or, nous touchons du doigt le principal quiproquo.
RSF ne prétend nullement lutter pour le droit du public à bénéficier d’une information objective. Nulle prétention de protection du lecteur : la seule qui vaille pour RSF, c’est celle exclusive de ses journalistes. Il faut qu’ils aient le droit de publier leurs articles, autrement dit leur propagande. Peu importe qu’elle ravive la douleur des victimes d’un génocide. En avril 2005 au Canada, RSF revendiqua le droit pour les journalistes d’écrire les articles qu’ils jugent nécessaires, fussent-ils « révisionnistes et négationnistes ».
Au cours d’une intervention prononcée le 8 novembre 2002 lors d’un colloque à l'Université de la Paix et au Centre Mondial de la Paix de Verdun, André Lewin, ancien ambassadeur de France, ancien porte-parole du Secrétaire Général des Nations Unies, exprima publiquement son malaise que le contenu du livre de Robert Ménard (secrétaire général de Reporters sans frontières) « La censure des bien-pensants» (écrit avec son épouse, Emmanuelle Duverger), suscitait en lui : "Pour Robert Ménard, après réflexion, l'appel au génocide [en l’occurrence, au Rwanda] ne peut servir d'argument à quelque censure que ce soit, du moment qu'il émane d'un journaliste, car ce serait selon lui l'expression d'une opinion". D'ailleurs, en toute logique, Robert Ménard écrit ensuite que Faurisson, l'universitaire négationniste contesté, a le droit de prétendre que l'holocauste n'a pas pu exister et n'a donc pas eu lieu. Ménard prétend qu’il a le droit de l'écrire et même de l'enseigner à ses étudiants. Accepter cette « dénégation» d'un fait avéré lui permet de revendiquer la liberté d’expression de toutes les opinions, fussent-elles des contre vérités qui, une fois imprimées, ne sont plus tout à fait des mensonges, puisqu'elles ont acquis en quelque sorte droit de cité. Dans le combat de Robert Ménard, la vérité serait le cadet de ses soucis : ce qui importe, c’est que les journalistes trouvent à s’exprimer. La chasse aux armes de destruction massive (ADM) de Saddam Hussein ne lui inspira aucune campagne de presse : la parole étant libre aux Etats-Unis et dans le monde occidental, c’est aux lecteurs que revient la tâche délicate de faire le tri des informations !
RSF ne marche pas sur les plates-bandes des syndicats de journalistes et ne se mêle pas des restructurations et des licenciements dans les salles de rédaction. Ce n'est qu'un des nombreux reproches qui lui sont adressés. A vrai dire et dans le même temps, l'influence de RSF fait de l'ombre aux syndicats qui voient en lui un rival plus réel que les patrons de presse. Les salariés syndiqués qui noyautent les salles de rédaction ne se laissent plus depuis longtemps imposer une quelconque ligne éditoriale par leurs patrons. Les magnats de la presse servent à renflouer les caisses.
Ce que veut RSF, c’est que les journalistes puissent diffuser chacun leur vérité, quelle qu’elle soit, partout dans le monde, quel que soit le régime. Les amateurs de pensée unique voient donc d’un mauvais œil un combat axé sur plus de pluralisme. Ainsi peut-on envisager un recul progressif de l’unanimisme médiatique, mais si la diversité représente un danger pour les syndicats et partis de gauche, elle constitue une difficulté pour le public que la pluralité peut tirer à hue et à dia, entre propagande et objectivité.
Depuis que la presse n’est plus pauvre, la voix des citoyens les plus défavorisés trouve toujours à s’exprimer par la voix des journalistes nantis et intellos qui font dans le populisme et le vertueux. RSF ne trouve pas là à s’employer. La presse riche rend désormais compte des politiques indépendantistes, alter-mondialistes et écologiques de récupération des peurs ancestrales : la fin du monde est proche ! La pensée unique menace tout autant qu’avant la chute du Mur de Berlin, mais craint désormais d'être contrebalancée. Sous des formes nouvelles, réchauffement climatique, commerce équitable ou développement durable, mais le fil conducteur reste le thème la culpabilisation des braves gens ignorants de l’éthique dont certains seraient les détenteurs éclairés. Les menaces et slogans ont été retoqués, mais véhiculent toujours l’éternel credo de l’exploitation des inconscients laborieux par les riches malfaisants, malgré la vigilance des militants de l’altermondialisme dictatorial.
Dans cette société d’abondance des produits et de grande consommation de l’information, RSF joue la perspicacité des lecteurs et donne la priorité aux droits des contenants au détriment du contenu. A l’opposé, les grands prêtres de la gauche moralisante et culpabilisante considèrent que ce qui compte, c’est l’ivresse de la pensée unique et peu importe
Or, la dissociation du droit de dire et du devoir de ne pas mentir est une escroquerie intellectuelle et une atteinte à la démocratie. La désinformation par les sectaires de la pensée unique est une autre atteinte à la démocratie, cette fois au nom de la démocratie ! Le comble de la perversité !
L’absence d’analyse des répercussions de la mainmise des partis et syndicats sur la presse en est une autre perversion de la presse. Clamer que le journaliste doit pouvoir tout écrire en toute liberté, au risque que ce soit n’importe quoi, c’est manquer de tout sens de ses responsabilités. Pareillement, ramener sans cesse le lecteur à des schémas éculés qui ont certes fait leurs preuves dans un lointain passé, que ce soit sans les rénover ou en les recouvrant d’une couche de propreté, c’est nier aux lecteurs le droit de savoir la vérité et toute la vérité. C’est donc le mépriser. Rechigner à renoncer aux vieilles ficelles, aux slogans lapidaires, aux mystifications et autres falsifications, c’est décrédibiliser toute la corporation. C’est encore démontrer combien elle est perméable à l’endoctrinement et soumise aux pressions du milieu. Agir comme si le journalisme était une profession à part, plus qu’une autre intouchable, c’est créer une secte, c’est le désigner comme mafia. C’est bien l’image qu’une certaine presse donne déjà d’elle-même. Or, ceux qui, en visant RSF, dénoncent l’exaltation des réflexes de solidarité corporatiste dès qu’un journaliste ou un organe de presse est mis en cause, affichent leur peur d’un contrepouvoir. Pourtant, les dockers, les chauffeurs de taxis ou les conducteurs de TGV ne se comportent pas autrement, mais avec le soutien de la CGT, FO et SUD, ce qui fait peut-être toute la différence, sans qu’on sache en quoi, sauf à penser que RSF serait vécu par les extrémistes comme un contrepouvoir aux syndicats. Poser en principe que la possession d’une carte de presse et l’accès à un micro confèrent un droit au monologue est-il davantage révélateur d’un penchant autocratique que faire grève avant même l’ouverture de négociations ?
Oui, la liberté d’écrire des contrevérités ou des vérités partielles, de façonner l’opinion par les choix de thèmes arbitrairement priorisés, d’en occulter d’autres, de ne pas rendre de comptes, cette liberté-là est liberticide. C’est précisément cette liberté que menace pareillement la pensée unique : les agences de presse l’outragent par idéologie et les salles de presse l’achèvent servilement, par soumission, paresse et incapacité.
Qu’il suffise à ce propos d’entendre les extrémistes s’élever contre l’affirmation selon laquelle la démocratie fleurit là où paraît une presse nombreuse serait aussi une duperie. Ils ne peuvent admettre le partage ! C’est simple : la démocratie se trouverait là où la presse dirait vrai. L’URSS reste pour eux un modèle dans le genre… Mille journaux ne peuvent dire la vérité et ne valent rien face à la pauvre feuille de chou qui rapporte forcément les faits réels ! Limpide et simpliste. Quand le secrétaire général de RSF explique : « J’ai 52 ans (aujourd’hui 55), je suis de la génération d’après mai 68, et j’ai toujours pensé que le journalisme était une manière, pas seulement de commenter le monde, mais de le changer. », il nous dit tout de go que le travail d’un journaliste consiste à donner son avis et à intervenir politiquement. Il évacue son premier travail : apporter de l’information, vérifiée, sincère, objective, aussi complète que possible. Changer le monde, ce ne serait pas du commerce
Oublier que les lecteurs ont connu les mêmes écoles que les journalistes (et souvent plus longtemps), et ont eu les mêmes doctrinaires de la FSU, c’est accorder indûment aux seconds une supériorité intellectuelle qui résiste rarement à la confrontation entre le producteur de copies et le consommateur. Affirmer que les journalistes se seraient construits à la lecture des mêmes penseurs est présomptueux. Certes, les journalistes ont subi les cours des mêmes profs mais ceux-ci n’ont jamais eux-mêmes lu les penseurs dans le texte : ils ne connaissent que les ouvrages scolaires ou quelques ouvrages pré-sélectionnés qui leur sont recommandés par quelques responsables reconnus de la bien-pensance et qui savent mieux ce qu’il convient d’avoir feuilleté…
Les politiques et syndicalistes extrémistes, nostalgiques du temps où ils occupaient tous les postes d’influence, s’opposent à toute concurrence idéologique. Ce sont eux qui soutiennent que l’Etat ne doit pas intervenir (légiférer) dans le domaine de la presse. C’est miser sur le non retour de la gauche totalitaire et sur la fin de la pensée unique du temps du rideau de fer. Ils brandissent la menace de soi-disant puissances d’argent qui seraient encore plus hégémoniques, et craignent qu’elles substituent leurs bonimenteurs aux leurs, leurs surenchères seraient encore plus racoleuses, leurs manipulations plus grossières et leurs complots rien moins que des putschs, en lieu et place de la révolution prolétarienne. Apocalyptique, en effet ! Ce serait donc arracher les barbelés de la propagande marxiste sous la pression de l’information libérée.
Pour que la presse soit libre dans son travail, pour que les journalistes soient respectables, pour que le lecteur puisse lire, écouter, visionner en confiance, il faut des media dont le rôle, les droits et les devoirs sont protégés par la loi. Il faudrait des journalistes dont la hiérarchie appartiendrait au métier et non à la politique ni aux syndicats, comme c'est le cas. Il faudrait instaurer des conditions favorables à une minimum d’indépendance sans laquelle il n’est de déontologie professionnelle.
Si le grand public connaît les noms des syndicats ouvriers, étudiants et patronaux, si chacun croit savoir ce que recouvrent les sigles CGT, UNEF, MEDEF, qui peut dire comment les journalistes sont organisés ou ce que sont, par exemple, leurs privilèges fiscaux ?... Qui a entendu une déclaration d’un de leurs syndicats quand un grand reporter est enlevé ou tué ou licencié, ou contraint par le syndicat dominant de jeter son papier à la corbeille ou simplement édité, contrôlé, redressé, comme on peut le voir à la fin des dépêche d’une certaine agence de presse? Un usurpateur s’impose à eux, un intrus s’y est développé, aurait envahi tout l’espace vital, selon les syndicats, un brin paranos.
Ce coucou dans le nid des syndicats de journalistes s’appelle Robert Ménard de Reporters Sans Frontières.
Le secrétaire général de Reporters Sans Frontières a en effet l’air d’un oiseau tombé du nid. Pour ses détracteurs sur sa gauche, RSF serait une aberration génétique : on retombe dans les obsessions des dictateurs écologistes et les OGM… Que ne disent-ils pas ! Le bec de Ménard s’ouvrirait sur un estomac insatiable qui engloutit l’argent des contribuables français et européens, les dons de richissimes sponsors privés, les contributions d’anonymes compatissants et, plus discrètement, les billets verts de l’Oncle Sam.
Le forum du Nouvel Observateur (18 avril 2005 ) reprend un article de Diana Barahona dans Northern California Media, daté du 11 mars 2005, qui discrédite RSF: elle prétend que Robert Ménard perçoit des fonds gouvernementaux américains via la NED. Or, le coucou aurait confirmé : «Absolument, nous recevons de l’argent de la NED. Et cela ne nous pose aucun problème.»
Mais on peut proférer de pires accusations
Dans son livre « Ces journalistes que l'on veut faire taire » (Albin Michel, mars 2001), le secrétaire général de Reporters Sans Frontières qualifie d’« anomalie contre laquelle nous luttons » la loi Gayssot, à laquelle il reproche de renforcer « les sanctions visant les propos racistes, antisémites, xénophobes. » les nouveaux chevaux de bataille des gauchistes privés de l’argent, des dons et des contributions des camarades soviétiques de la belle époque du rideau de fer. (voir toutefois le contexte, page 168). Qu’est-ce qui justifie donc cet excès d’honneur fait à RSF, sinon la faiblesse du PS et la mort annoncée du PCF ?
Toujours selon les frères ennemis extrémistes à sa gauche, Reporters Sans Frontières ne répugnerait pas non plus à falsifier l’information.
Les journalistes militants de la pensée unique à l’ancienne se sentiraient donc concurrencés, voire spoliés, par plus spectaculaire et médiatique, sur le terrain de ses moyens traditionnels de propagande. Ainsi, les staliniens demeurés et les maoïstes à la ramasse accusent par exemple RSF de travailler à minimiser les crimes de l’US Army contre les grands reporters. Cela ne manque pas de piquant, venant de ceux qui n’ont qu’indulgence et aveuglement pour le goulag et maintenant les exactions des régimes ou des peuples qui ont leurs faveurs, du Soudan au Vénézuela, en passant par la Corée du Nord et Cuba, sans oublier le Myanma (Birmanie) qui n’est pas le moins du monde opprimée par une dictature militaire, mais un modèle de la démocratie future! Les journalistes n’y craignent rien : ils ne peuvent pas plus y pénétrer qu’en Corée du Nord ! Les critiques révolutionnaires s’offensent des attaques adressées par RSF à la Chine communiste, organisatrice des J O. par la grâce du CIO et de Jacques Rogge, à sa tête. Ils dirigent avec rage leurs tirs idéologiques sur ceux de leurs concurrents politiques qui arrivent sur leur chasse gardée, affirmant qu’ils n’aident ni ne protègent les journalistes, et les accusant de participer à la déconsidération que, pour leur part, leur sujétion au marxisme a depuis longtemps consacrée.
En somme, moins radical mais plus démonstratif, RSF n’est pas le grand satan que décrient les révolutionnaires sournois qu’il met en danger sur leur propre terrain de la désinformation idéologique. Selon la propagande des censeurs extrémistes de RSF, 115 syndicalistes ont été assassinés dans le monde en 2005 et la Colombie est le pays le plus dangereux pour eux : 70 y ont trouvé la mort. Mais il faut compléter cette information parcellaire issue de la gauche révolutionnaire : ce qu’ils taisent, et c’est un comble, c’est que le danger qu’ils décrivent vient de leurs rangs, les Farc, des camarades marxistes révolutionnaires, comme eux ! Or, le syndicalisme est nécessaire à la démocratie.
En somme, moins radical mais plus démonstratif, RSF n’est pas le grand satan que décrient les révolutionnaires sournois qu’il met en danger sur leur propre terrain de la désinformation idéologique. Selon la propagande des censeurs extrémistes de RSF, 115 syndicalistes ont été assassinés dans le monde en 2005 et la Colombie est le pays le plus dangereux pour eux : 70 y ont trouvé la mort. Mais il faut compléter cette information parcellaire issue de la gauche révolutionnaire : ce qu’ils taisent, et c’est un comble, c’est que le danger qu’ils décrivent vient de leurs rangs, les Farc, des camarades marxistes révolutionnaires, comme eux ! Or, le syndicalisme est nécessaire à la démocratie.
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