De l'anaphore au palindrome
C'est l'histoire de l'enfariné enfarineur
Les électeurs ne peuvent pas toujours avoir accès à la personnalité profonde de ceux à qui ils ont affaire. Les filtres de la presse militante leur masquent la vue sur ceux qui leur demandent de leur accorder leur confiance, les yeux fermés. D'autant que la presse et la politique spectacle, de JJ. Bourdin à Laurent Ruquier, en passant par Yannick Noah, "déçu et abattu", comme 80% des Français. A y bien regarder, le discernement est incompatible avec l'activité de décrypteur, puisque cette vertu autoproclamée par le milieu s'entretient chaque jour à la brosse à reluire l'a priori et la mauvaise foi, quand ne s'y mêle la malveillance. Les influenceurs dont la mission consiste à fixer - à partir des éléments de langage du pouvoir - ce qu'il faut penser pour penser bien, sont d'ailleurs les premiers à qui manque la lucidité qu'ils promettent sur leur CV. Plaire pour durer égare le jugement et convaincre le lecteur qu'il ne peut rien comprendre sans intercesseur assure la pérennité du job, comme du système, celui du mâle dominant.
Toutefois, de la "gauche molle", magistralement incarnée par François Hollande, ils ont forcément fait rapidement le tour. Trop tard ! Au moins savent-ils donc désormais à quoi s'en tenir et quel profil il fallait à tout prix éviter. Or, les bifides ont maintenu leur emprise et distillent leur venin à chaque article, chronique ou débat. L'électeur, privé d'emploi et de pouvoir d'achat, tondu et déçu, cherche à quel vertueux se vouer. Et surgissent les témoignages anonymes, les citations tronquées, les déclarations prêtées aux uns ou les propos attribués aux autres, lesquels conduisent à regretter les injures frontales déplorées en 2006-2007 et 2011-2012 mais qui révèlent et déconsidèrent les haineux, violents parce que démunis. Les reptiles à sang froid se glissent et occupent la place, les décrypteurs inoculent le poison à petites doses journalières, endormant la vigilance de l'électeur. Une fois sous influence, il est incapable de se défendre et de démonter les constructions élaborées par les services de communication, ces odieux mercenaires de la manipulation prêts à fourguer leur cam au plus offrant.
Tentons ici de nous ressaisir
Voici un palindrome qui nous éclaire sur le travail de libération à faire sur soi.
Si l'anaphore remise en usage par le candidat Hollande, le fameux rhétoricien, était en l'occurrence incantatoire, voire orgueilleuse jusqu'à l'obsession ("Moi, président"...), le palindrome, est subtil, quand pratiqué par Charles de Gaulle, lors de la libération de Paris ("Paris ! Paris outragée ! Paris brisée ! Paris martyrisée ! Mais Paris, libérée !" (extrait du discours du 25 août 1944).
C'est un mot (radar ou Laval), une expression telle que "élu par cette crapule" (Marcel Duchamp), une date (21 février 2012) ou un poème qui peut être lu à l'endroit ou à l'envers, de haut en bas ou de bas en haut.
Mais alors....ils en dissimulent plus qu'il n'y paraît, comme celui-ci consacré au "président" Hollande ("Et dans l'eau", bien sûr).
Dans notre parti politique, nous accomplissons ce que nous promettons.
Seuls les imbéciles peuvent croire que
Nous ne lutterons pas contre la corruption.
Parce que, il y a quelque chose de certain chez nous:
L'honnêteté et la transparence sont fondamentales pour atteindre nos idéaux.
Nous démontrerons que c'est une grande stupidité de croire que
les mafias continueront à faire partie du gouvernement, comme par le passé.
Nous assurons, sans l'ombre d'un doute, que
la justice sociale sera le but principal de notre mandat.
Malgré cela, il y a encore des gens stupides qui s'imaginent que
l'on puisse continuer à gouverner avec les ruses de la vieille politique.
Quand nous assumerons le pouvoir, nous ferons tout pour que
soit mis fin aux situations privilégiées et aux trafics d'influence
Nous ne permettrons d'aucune façon que
nos enfants meurent de faim.
Nous accomplirons nos desseins même si
les réserves économiques se vident complètement.
Nous exercerons le pouvoir jusqu'à ce que
vous ayez compris qu'à partir de maintenant,
nous sommes avec François Hollande.
Lire maintenant de bas en haut, en commençant par la dernière ligne et en remontant jusqu'au début...
C'est surprenant mais, tout compte fait, pas tant que ça !
Merci :D
RépondreSupprimerEt un peu de pub en passant....
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