Le Nobel à Jean Tirole consacre la victoire de la micro sur la macro-économie
Jean Tirole, prix Nobel d'Economie, confirme que la France a "besoin de réformes pour donner une chance aux jeunes".
Mais l'économiste lauréat se refuse toutefois à "rentrer dans des considérations politiques", alors que son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, s'est pourtant prononcé pour une réforme de l'assurance chômage, mettant à mal la doctrine économique socialiste. Réformer, "c’est comme entrer dans la vallée de la mort", avait admis Emmanuel Macron peu avant.
Le prix Nobel français d'Economie est récompensé pour son travail sur le fonctionnement des marchés, mais il n'est pas question pour Jean Tirole de se laisser récupérer. "Je ne vais pas rentrer dans des considérations politiques, d'autant plus que je pense fermement qu'un chercheur devrait être indépendant: son rôle est de proposer des idées", réplique Jean Tirole aux sollicitations.
"La France a besoin de se crédibiliser", insiste le Nobel
"C’est clair que notre pays a besoin de modernisation, de réformes, afin de donner une chance aux jeunes, explique Jean Tirole, professeur d'université à Toulouse.
"Je pense qu'il y a urgence à moderniser le pays, notamment sur l'emploi (...) et la réforme de l'Etat", ajoute Jean Tirole sur BFMTV, pour qui "on peut réformer l'Etat comme l'ont fait les Scandinaves, tout en gardant un modèle social très développé (...)".
Et d'ajouter lors de sa conférence de presse: "La France a besoin de se crédibiliser sur les marchés en faisant des réformes".
Valls met le grappin sur le Nobel qu'il ne connaissait pas deux jours avant
Un désaveu de Hollande qui refuse de prendre parti aux côtés d'Emmanuel Macron et de Manuel Valls et en appelle , Ce qui fait écrire aux Echos qu' "après Manuel Valls, Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, s’oppose au chef de l’Etat sur l’assurance chômage"...
qui se prononcent tous deux pour la fin du "tabou" de la réforme de l'assurance chômage? Le Premier ministre a en tout cas accueilli la nouvelle du prix Nobel avec joie: "après Patrick Modiano, un autre Français au firmament: félicitations à Jean Tirole! Quel pied-de-nez au 'French Bashing'!". Et d'accompagner son tweet d'un mot-clé: "Fiers de la France".
Après Patrick Modiano, un autre Français au firmament : félicitations à Jean Tirole! Quel pied-de-nez au french bashing ! #FiersdelaFrance
— Manuel Valls (@manuelvalls) 13 Octobre 2014
Aucun des deux ne doit quoi que ce soit au foireux Hollande ou au délirant Valls.
Dommage que le Français de Hollande ne s'inspire pas de Modiano et qu'hier Valls ait encore ignoré jusqu'à l'existence du Nobel.
Cet opportunisme de Valls est déplacé
Rappelons respectueusement au récupérateur de Matignon qu'à l’extrême gauche, chez les frondeurs, et plus largement dans l’ensemble du parti socialiste (Christian Paul, Marie-Noëlle Lienemann ou Benoît Hamon, notamment), l'annonce du virage économique de son gouvernement lancée par Macron a provoqué exactement la même hostilité que les propos qu'il a lui-même tenus peu avant.
" La gauche n’a pas de tabous mais elle a quelques totems. Quand un président de la République s’exprime, les ministres appliquent", a tonné lors d’un conseil national du PS Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, celui qui n'a jamais travaillé de sa vie et ne connaît strictement rien à la réalité du monde de l'entreprise. Celui qui aurait aussi usurpé une partie de ses diplômes avant de présenter sa thèse-bidon entre soi.
Ce sont des " annonces fantasmes", a renchéri Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale.
"Il faut savoir prendre le temps de la réflexion", a jugé Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales.
A peine signée il y a seulement quelques semaines, en juin, la convention d'assurance-chômage est remise en cause
Les chômeurs comme les personnels chargés de la mettre en oeuvre sont exaspérés et ne savent plus sur quel texte s'appuyer.
Comme déjà mercredi dernier, l’Elysée a écarté ce lundi toute renégociation des règles d’assurance-chômage avant l’expiration, mi-2016, de la convention entrée en vigueur le 1er juillet. "Rien de nouveau sous le soleil. Le sujet n’est pas à l’ordre du jour", croyait avoir tranché l’entourage de François Hollande, déplorant "une confusion entre le fond du débat et le tempo" ! "Aujourd’hui, une réforme des allocations chômage n’est ni possible ni souhaitable", insistait-on il y a quelques heures à l’Elysée.
"Nous avons toujours dit que le sujet ne se posait pas avant 2016. Cela n’a pas changé", avait insisté un proche de Manuel Valls.
"Il n'y a pas lieu dans l'immédiat de renégocier quoi que ce soit et d'ailleurs, ce n'est pas possible", a également redit, François Rebsamen, ministre du Travail.
Au sommet de l’Etat, on dénonçait l’ "hystérisation" du débat public en rejetant la faute de cette polémique sur les media.
Et François Hollande ne veut pas encore remettre ce sujet sur la table.
Le chef de l'Etat préfère attendre 2016 et a appelé son équipe à faire preuve de patience. Le président de la République estime que le moment n'est pas encore venu de remettre en question les allocations de chômage.
On peut donc comprendre que ne veuille pas ajouter sa voix à cette cacophonie socialiste. Mais s'ils ne veulent pas de "french bashing", il ne faudra pas que Hollande, ex-pseudo-économiste à l'IEP de Paris, échauffe les oreilles du Nobel français.
Jacques Attali et Thomas Piketty sont bons pour le placard.
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