La dette africaine s'alourdit
Décès du sergent-chef Thomas Dupuy. L’armée de l’air partage la douleur de sa famille et de ses frères d’armes pic.twitter.com/eWQi9fwXNW
— Armée de l'air (@Armee_de_lair) 29 Octobre 2014
L'Elysée a annoncé ce mercredi soir la mort d'un sergent-chef français lors d'accrochages intervenus au nord du Mali
L'homme a été tué dans l'Adrar des Ifoghas, ont précisé les services de la présidence dans un communiqué, exprimant "son profond respect pour le sacrifice de ce sous-officier des forces spéciales dans le cadre d'une mission particulièrement périlleuse qui a atteint ses objectifs".
Le militaire tué, Thomas Dupuy, natif de Toulouse et âgé de 32 ans, était un sous-officier de l'armée de l'Air et appartenait au Commando parachutiste de l'Air (CPA) n°10, basé à Orléans, a précisé M. Le Drian. "Engagé dans les armées à l'âge de 23 ans, il avait notamment servi en Afghanistan en 2011, avant de rejoindre le théâtre sahélien en août dernier. Il était un spécialiste reconnu dans les domaines de l'appui aérien, des transmissions opérationnelles et du saut à ouverture très grande hauteur", ajoute le communiqué de l'Elysée en hommage à ce sacrifice de sa vie.
Par ailleurs, deux autres militaires français ont été blessés durant cette mission menée par la force française Barkhane, a ajouté le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian dans un communiqué distinct.
L'armée française a-t-elle les moyens de la sécurisation de ses troupes?
La France participe à l'opération Barkhane depuis le 1er août dans le nord du Mali et a dû faire face à un "violent accrochage" avec un groupe armé terroriste, apparenté à Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique) dans la nuit de mardi à mercredi, a finalement révélé Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. "Les combats viennent de s'achever", avait indiquéle ministre depuis l'hémicycle de l'Assemblée en fin d'après-midi.
"Cette nuit, dans le cadre d'une opération planifiée de lutte contre les mouvements djihadistes au nord Mali, un violent accrochage a opposé, dans le massif de Tigharghar, la force Barkhane à un important groupe armé terroriste de type Aqmi. A l'heure où je vous parle, les combats qui se sont déroulés dans la vallée de l'Ametetai viennent à peine de s'achever", avait encore détaillé Jean-Yves Le Drian au début de la discussion sur le budget 2015 de la Défense devant les députés.
Le vendredi 2 août dernier, un gel du budget de la Défense a été annoncé jusqu'en 2019. La loi de programmation militaire votée par la majorité présidentielle au Parlement prévoit une réduction des effectifs et des crédits d'armement et d'équipement.
Le président François Hollande a présenté la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014-2019 en des termes inappropriés : "L'effort a été maîtrisé pour ne jamais entamer la souveraineté nationale".
Le choix du gouvernement est de faire participer le secteur de la Défense à l'effort de rigueur budgétaire, quitte à exposer les vies de jeunes hommes, tandis que les crédits pléthoriques à l'Education ne trouvent à s'employer dans le recrutement d'enseignants. Ainsi, le budget des armées françaises sera maintenu jusqu'en 2016 à 31,4 milliards d'euros annuels, comme en 2013, malgré l'engagement de Hollande dans trois guerres, avant de baisser à 29 milliards par an jusqu'en 2019.
En deux ans, François Hollande a engagé trois opérations militaires extérieures: le 11 janvier 2013 au Mali, le 5 décembre de la même année en Centrafrique et le 19 septembre dernier dans le ciel de l'Irak, contre l'État islamique. Début septembre 2013, si Washington et Londres n'avaient pas déclaré forfait, il aurait ordonné aux avions français de bombarder la Syrie pour "punir" Bachar el-Assad.
Si les crédits marquent encore certaine continuité, il n'en va pas de même des effectifs.
Le gouvernement compte faire tomber le chiffre de 280.000 personnes (militaires et civils) actuellement à environ 242.279 dépendant de la Défense à l'horizon 2019. La France compte y parvenir en coupant 23.500 postes, en plus des 10.175 encore à supprimer au terme de la précédente LPM 2009-2014.
3.000 militaires engagés au Sahel
Sans donner plus de précisions, notamment sur d'éventuelles victimes, Jean-Yves Le Drian avait salué en langue de bois "le courage et la détermination de nos soldats au service de la sécurité de notre pays", à l'heure où "nos armées en ce moment sont sur plusieurs théâtres difficiles pour des missions essentielles pour/à notre sécurité".
Composée de 3.000 militaires, la force Barkhane a remplacé sur place l'opération Serval, qui a effectué des missions de 2013 à mi-2014. Elle est engagée dans la lutte contre les mouvements djihadistes dans l'ensemble du Sahel, en partenariat avec les cinq pays de la zone (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad).
Il y a moins d'une semaine, la France a également annoncé une avancée de la force Barkhane dans le Nord-Est du Niger, pays voisin du Mali. Elle va y installer une base militaire pour se concentrer sur les "autoroutes" d'armements qui descendent du Sud-libyen vers le Nord Mali, via le Niger.
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