Les écolos radicaux se seraient opposés au chemin de fer
Des collectifs conservateurs ont cherché à bloquer la recherche de gaz de schiste
Plusieurs rassemblements contre les gaz de schiste se sont déroulés ce samedi un peu partout en France , notamment à Narbonne (Aude) et Auch (Gers) à l'occasion de la troisième journée internationale contre la "fracturation hydraulique", seul mode d'extraction actuellement connu des hydrocarbures "non conventionnels", mais contre aussi toute avancée en matière de recherche et d'extraction.
A Narbonne, entre 300 et 600 extrémistes, en fonction des évaluations de la police ou des organisateurs, ont défilé dans le centre en fin de matinée à l'appel d'une vingtaine de collectifs de Languedoc-Roussillon. Des militants du PCF et d'autres composantes du Front de gauche, ainsi que des écologistes d'EELV, des militants d'Attac et de la Confédération paysanne encadraient le rassemblement.
Les activistes ont le plus souvent couplé ce combat avec celui contre le projet d'accord de libre-échange transatlantique (TAFTA).
Un colloque anti-Tafta
Les intéressés locaux qui s'opposent aux gaz de schiste sont mobilisés depuis plusieurs années contre le permis d'exploration accordé en 2008 à la société scandinave, Lundin Petroleum, et ils s'activent à l'approche d'un possible renouvellement de ce permis qui expire le 30 octobre.
Les militants d'ATTAC qui combattent le projet TAFTA étaient présents et s'apprêtaient à tenir un colloque anti-Tafta dans l'après-midi.
A Auch, ils étaient 100 et 200 anti-schistes et anti-tafta mêlés, rassemblés place de la mairie. Le maire de la ville est le suppléant de Philippe Martin, ministre PS de l'Écologie de J.-M. Ayrault, pendant huit mois, en 2013-2014.
Alain Joannès d'Attac justifiait le lien anti-schistes et anti-tafta en estimant que "le TAFTA devrait instaurer des tribunaux supra-nationaux devant lesquels des entreprises pourraient faire condamner une loi française hostile aux gaz de schiste".
Une exploration d'hydrocarbures "non conventionnels"
Autour des stands d'information mis en place par les manifestants, on remarquait des traits d'esprit sur les banderoles : "Nous ne sommes pas maso-schistes", "Gaz de schiste, non merci", mais aussi des tournures élégantes : "L'Europe nous brise, le Tafta nous les brise".
Lille a eu également un petit groupe de manifestants en début d'après-midi sur la Grand'Place. Membres du collectif "houille-ouille-ouille", ils sont hostiles aux gaz de schiste, mais aussi à l'extraction du gaz de couche de charbon dans la région Nord-Pas-de-Calais. Un paradoxe dans une région qui a construit sa richesse sur les énergies fossiles pendant plusieurs siècles et sur plusieurs générations.
Mais des idéologues obtus de la décroissance constituent des collectifs d'extrême gauche qui jouent sur les peurs et dénonçant de méchants industriels soupçonnés de vouloir arracher des permis de recherche qui pourraient, disent-ils, déboucher sur une exploration d'hydrocarbures "non conventionnels", bien que la loi interdise depuis 2011 la fracturation hydraulique. L'utilisation intensive et la pollution des réserves d'eau ainsi que l'émission de gaz à effet de serre font actuellement l'objet de vives controverses alarmistes.
Les gaz de schiste sont pourtant naturels
Face aux arguments des opposants écologistes, le pouvoir hésite à passer à côté d'un moyen de diminuer les importations énergétiques et d'augmenter les revenus du pays. Pour cette raison, dans certains pays comme la France, la recherche et la production du gaz de schiste font l'objet en 2013 d'un moratoire.
Mais, on ne le dit pas assez, la loi de 2011 autorisait la recherche de gisements et l'étude de procédés nouveaux qui donneraient accès à cette nouvelle énergie alternative au nucléaire.
L'exploitation du gaz de schiste est indispensable à l'Europe pour compenser le déclin amorcé de sa production de gaz naturel conventionnel. Jean-François Cirelli, président de l’association Eurogas (Union Européenne pour l’Industrie du gaz naturel) et numéro deux du groupe énergétique GDF-Suez, déplore que, bien que le développement du gaz de schiste ait la capacité d’accroître les réserves mondiales de gaz et puisse compenser un déclin de la production sur le long terme, il ne bénéficie pas d’un cadre suffisamment incitatif pour se développer.
Par ailleurs, selon de nombreux économistes, la chute du prix du gaz aux États-Unis due à l'essor de la production de ces gaz non conventionnels profite à l'économie américaine au détriment des Européens. Ceci est particulièrement notable dans le secteur de la chimie et de la pétrochimie, avec un écart de compétitivité croissant de part et d’autre de l’Atlantique et des transferts de capacités considérables depuis l’Europe et l’Asie vers les États-Unis
Une chance de progrès que ces collectifs entravent.
La société russe Gazprom a annoncé en octobre 2009 qu'elle envisage l'achat d'un producteur américain de gaz de schiste pour acquérir une expertise qu'elle pourrait utiliser pour développer le potentiel de la Russie. L'italien ENI a acquis une participation dans Quicksilver Resources. Le pétrolier français avait bénéficié d'un permis d'exploration du sous-sol dans une zone de 4 327 km2 située entre Montélimar et Montpellier, abrogé en octobre 2011.
La compagnie pétrolière française Total exploite déjà des gaz profonds en mer, mais doit se rapprocher de la Chine et du Qatar, qui deviennent ses premiers actionnaires, pour rester dans la course.
Total a en outre acquis un intérêt de 40 % dans deux permis d'exploration et de production de gaz de schiste outre-Manche. Il prévoit de lourds investissements afin de devenir, en 2015, le plus important producteur d'hydrocarbures du pays. On l'a compris, il doit investir à l'étranger et employer de la main d'oeuvre non française, un manque à gagner pour l'économie et l'emploi en France.
Pourquoi les tarifs du gaz vont-ils encore augmenter en 2014 ?
Outre l’augmentation des tarifs réglementés prévue au 1er janvier 2014 pour 9 millions de foyers, les abonnés vont désormais payer une taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN), au titre de la taxe carbone. Selon un récent rapport parlementaire de Christian Eckhert, alors député PS, la hausse correspond à 1,41 euro du mégawattheure en 2014, 2,93 euros en 2015 et 4,45 euros en 2016. Pour un ménage se chauffant au gaz, la hausse du gaz provoquée par la seule taxe carbone avoisinerait au bas mot 7,5% sur trois ans.
Ce 1er octobre, la hausse mensuelle du prix du gaz a été de 3,9 %.
Une hausse est également attendue en novembre. En effet, depuis le début de l'année 2013, les prix réglementés du gaz sont revus chaque mois - et non plus tous les trimestres - de manière à en lisser les variations. Le poids des taxes sur le gaz représente environ 16 % du montant final du kWh TTC.
Dans l'attente d'énergies renouvelables suffisantes et afin que la durée de vie de ses réacteurs nucléaires passe de trente à quarante ans, EDF s'est engagée dans un grand programme de travaux de 55 milliards d'euros d'ici à 2025. L'ampleur du chantier exige que l'entreprise puisse augmenter ses marges de manœuvre financières: l'année dernière, une seule des trois augmentations de tarif d'électricité a été appliquée - le 1er août 2013 - mais une hausse de 2 % environ est envisagée pour cet automne.
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