PremiĂšre Coupe de France de course de dromadaires, dans la Sarthe
Plus de 2000 badauds se sont déplacés dimanche
Huit dromadaires au galop sur un champ de courses français. A lâarriĂšre de leur bosse, des jockeys Ă©quipĂ©s de casque, gilet de protection, casaque et bĂąton. Les spectateurs prĂ©sents dimanche Ă lâhippodrome des Glerches, Ă La Chartre-sur-le-Loir, dans la Sarthe, se frottent les yeux : " Je trouve ça extraordinaire. Je nâĂ©tais plus venu sur cet hippodrome depuis des annĂ©es, et je suis lĂ exprĂšs pour les dromadaires. Câest drĂŽle et folklorique ", sâamuse Ghislaine MĂ©nard, qui travaille dans un bar-tabac Ă Dollon, Ă une quarantaine de kilomĂštres de lĂ . " Je viens ici tous les ans. Mais aujourdâhui, je suis arrivĂ©e plus tĂŽt pour voir la course des dromadaires, raconte Alexandra Duplessis, employĂ©e de banque en Ile-de-France, venue sur lâhippodrome avec toute sa famille. Ăa change et câest amusant. Câest juste frustrant de ne pas vraiment pouvoir parier. "
Des animaux de nos contrées
La premiĂšre course se rĂ©vĂšle plutĂŽt chaotique. Des animaux se sont arrĂȘtĂ©s, lâun des destriers sâest mĂȘme couchĂ© Ă 50 m de lâarrivĂ©e. Mais lâassociation Dromas, qui a travaillĂ© de concert avec la sociĂ©tĂ© Worldsport Events, assure que cette premiĂšre Coupe de France de course de dromadaires est un succĂšs, avec 2500 visiteurs. En revanche, pas de paris dâargent sur place, car les bons musulmans ne parient pas et le public peut participer Ă un tiercĂ© gratuit, le vainqueur remportant un voyage en Syrie
Jordanie. Si dieu le veut !... Pilier de lâĂ©vĂ©nement, Olivier Philiponneau, prĂ©sident de Dromas, a dĂ©couvert ces courses en 2003, lors du marathon des dromadaires de Douz, en Tunisie. Depuis, les camĂ©lidĂ©s, câest son dada, et les Glerches, le troisiĂšme hippodrome français que ses troupes investissent. Ils n'ont pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s Ă Poitiers...
Ramadan, temps fort pour l'assimilation du Français moyen
A La Chartre, six femelles et deux mĂąles ont animĂ© la piste. Aucun nâa dĂ©passĂ© les 40 km/h, alors que leurs homologues qataris ou tunisiens atteignent les 70 km/h. La cause ? "Il faut les dresser dĂšs le plus jeune Ăąge. Ceux-lĂ sont durs Ă manĆuvrer ", explique Pierrick Montanes, le bras bandĂ©, qui a dĂ©clarĂ© forfait aprĂšs une chute. " Câest un animal adorable, mais il peut pĂ©ter un cĂąble comme un cheval, et lĂ , câest le rodĂ©o. " On en sait quelque chose dans les banlieues...
Peu dâhippodromes ont paru intĂ©ressĂ©s par la proposition de Philipponneau
Le dĂ©lit de faciĂšs n'est pas Ă©voquĂ©. Jean Baudry, prĂ©sident de la sociĂ©tĂ© des courses des Glerches, lui, a de l'humour : " Je pouvais faire venir madame de Fontenay et ses pouliches Miss. Jâai prĂ©fĂ©rĂ© les dromadaires, et je nâai aucun regret. Finalement, les dromadaires sont plus vendeurs que les Miss France. " Les fĂ©ministes n'ont pas encore relevĂ© l'amalgame machiste: peut-ĂȘtre ne sont-ce pas les chameaux qu'ont dit.
Introduction du dromadaire dans nos campagnes. Sérieux !
" Notre objectif, câest de dĂ©mocratiser le dromadaire. Et ça nâa rien dâun cirque, je suis trĂšs Ă dromadaire lĂ -dessus ", avoue l'irrĂ©sistible Sylvain Thenault GuĂ©rain, membre de lâassociation Dromas. Le but, Ă terme, de lâassociation Dromas serait de crĂ©er un Championnat de France avec des " hippodromes-Ă©tapes ".
Lâassociation DROMAS est une association loi 1901 (sic), crĂ©e en juin 2005, et a pour objectif de faire dĂ©couvrir lâaspect social et culturel associĂ© aux compĂ©titions sportives de courses de dromadaire. Elle sâengage Ă promouvoir les Ă©changes internationaux.
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