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lundi 6 février 2017

Police nationale d'Aulnay-sous-Bois : le maire dénonce la requalification du "viol" en "violences volontaires"

Le viol n'est plus avéré, selon le Parquet 

Ce dimanche 5 février, le maire d'Aulnay-sous-Bois a pris position pour la paix civile



Un homme de 22 ans a été blessé par les matraques de policiers, le jeudi 2 février. Il s'était interposé au côté de jeunes soumis à un contrôle d'identité à la cité des 3.000 d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). 
Le jeudi 2 février, à Aulnay-sous-Bois, dans la Cité des 3 000, vers 17 heures, "quatre fonctionnaires de police procédaient à un contrôle de l’identité d’une dizaine de personnes après avoir entendu les cris caractéristiques des guetteurs de points de vente de stupéfiants, annonça le Parquet. Au cours de cette opération, ces fonctionnaires tentaient de procéder à l’interpellation d’un homme de 22 ans."D’après le journal Le Monde, des images de vidéosurveillance ont permis de cerner plus précisément le déroulé des faits. "On est sur un contrôle d’identité qui dégénère; il y a des échanges de mots, mais on ignore ce qui se dit", précise la source du journal.
Les
quatre policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST), police nationale à Aulnay-sous-Bois, se seraient scindés en deux binômes. Deux agents "tentent de maîtriser l’individu" pendant que leurs deux collègues se placent dos à la scène, en sécurisation. "Assez rapidement, ils font usage de gaz lacrymogène", ce qui aurait eu pour effet de gêner un des policiers interpellateurs, au point qu’il se baisse au sol. "Son collègue est seul, il sort sa matraque télescopique et porte des coups au niveau des jambes de l’individu dans l’idée, on pense, de faire fléchir ses genoux." La source ajoute : "D’après les images, le pantalon de la personne interpellée semble glisser tout seul." Celle-ci n'aurait pas hésité plutôt à accuser les policiers de lui avoir volontairement baissé.
 
"Sur la vidéo, on voit un coup de matraque télescopique, à l’horizontale, vers la victime. Le coup traverse le caleçon. Nous pensons que c’est celui-ci qui entraîne la blessure."
L'homme, âgé de 22 ans, toujours hospitalisé dimanche soir, présente une section du sphincter anal et une lésion du canal anal de dix centimètres de profondeur, selon le médecin de l'hôpital Robert-Ballanger d'Aulnay. Une blessure qui lui vaut, à ce stade, soixante jours d’interruption totale de travail.

"Bien sûr qu’on est énervés ! (…) C’est vraiment dégueulasse." Omar, un habitant qui a assisté à la scène (ou une partie !) a également fait part de sa colère au journal Le Parisien et expliqué ce qu’il a vu :

"Ils sont arrivés sur place; ils ont giflé un petit. Par la suite, le petit Théo [sic] a voulu s’interposer pour défendre son pote (…) et les flics n’ont pas aimé. Par la suite, il a été violemment agressé par la police." [Agresser en douceur, ça existe, ça?] 
Or, voici, ci-contre, la photo du "petit Théo"... 
Et son identité a été révélée par France 2, chaîne de télévision du service public vertueux qui possède des redresseurs de torts très médiatisés, telle Elise Lucet, harceleuse exemplaire des ses cibles...

Ces journalistes délicats sont respectueux de la personne, sachant que les détails des blessures sont exposés par la presse.

Les blessures de Théo, 22 ans, ont depuis été constatées par le corps hospitalier, les quatre policiers présentés à la justice. Une enquête avait d'abord été ouverte pour viol.
Un des policiers a été mis en examen pour viol et les trois autres pour violences volontaires en réunion, a annoncé vendredi le Parquet de Bobigny. 

Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, a suspendu les quatre policiers mis en cause "immédiatement et à titre conservatoire". Dès samedi, dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur a de son côté souhaité "que toute la lumière soit faite sur les accusations d'une extrême gravité portées à l'encontre de ces fonctionnaires", prévenant que des "sanctions" seraient prises "s'il était avéré que les règles déontologiques, éthiques et de droit n'ont pas été scrupuleusement respectées".

Depuis la déclaration du pouvoir politique, les quatre fonctionnaires de la police nationale ont été placés sous contrôle judiciaire et trois d'entre eux se sont vus interdire d'exercer l'activité de fonctionnaire de police, indique le parquet dans un communiqué, sans plus de précision.

Mais, dimanche soir 5 février, trois jours après les faits, le Parquet de Bobigny a annoncé avoir requalifié les chefs d'accusation en "violences volontaires" avec circonstances aggravantes".

Le maire dénonce la requalification et l'allègement du chef d'accusation visant les policiers

Des affrontements ont eu lieu samedi soir, vers 20h30, dans la cité de la Rose des Vents, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Samedi soir, vers 21h00, de brefs incidents ont éclaté dans la vaste cité des 3.000, où une voiture a été brûlée et une tentative d'incendie constatée sur un bus. Des abribus ont également été cassés, et le quartier plongé dans l'obscurité après le sabotage de l'éclairage public. Une compagnie de CRS a été appelée en renfort dans le quartier, selon une source policière.
Les habitants font évidemment le lien avec le contrôle de Theo, jeudi. "80 personnes, encagoulées ou encapuchonnées déambulant dans la cité ont été vues," indique une source anonyme.

La qualification de viol n’a pas été retenue car il n’y a pas l’élément intentionnel de la pénétration : si la violence est bien volontaire, le policier n’aurait toutefois pas eu l’intention de frapper à cet endroit au cours du corps à corps. 

Mais cette requalification avait néanmoins été vivement critiquée par Bruno Beschizza, le maire LR de la ville, lui-même ancien officier de police, qui a dénoncé "un détournement de vérité".
"Nous, les Aulnaysiens, ne pouvons pas comprendre cette requalification. Elle est vécue comme un détournement de vérité", explique dimanche le maire, Bruno Beschizza dans une tribune publiée sur sa page Facebook.
La vidéo de l'interpellation, par la vidéosurveillance de la police municipale et des témoins, a provoqué un vif émoi.

Loin de convaincre, les divers récits ont provoqué un mouvement d'indignation autour de cette affaire, amplifié par les détails apportés par "une source proche de l'enquête". Et quand une source est floue, c'est qu'il y a un loup...


L’avocat de Théo, Eric Dupond-Moretti, a réclamé "une véritable exigence vis-à-vis de la justice".
 
Lundi matin sur France Inter, le conseil a indiqué que le jeune homme n’était pas connu des services de police.

La famille du jeune homme a refusé dimanche de rencontrer le ministre de l'Intérieur, B. Le Roux
, a précisé Me Dupond-Moretti : "La famille n’a pas besoin pour le moment d’être reçue par le ministre de l’Intérieur; elle a besoin de réponses aux questions qu’elle se pose et elle veut que la justice traite ces policiers comme serait traité n’importe quel justiciable."

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