Le coup de grâce au MoDem ?
Phoenix renaissant de ses cendresL'inéquité du traitement de l'informationL'occultation des universités d'été des partis défavorisés, telle que celles du Parti de Gauche (PG) ou du Nouveau Centre (NC), par la presse libre de faire de la rétention démocratique, aura privé les Français d'une information majeure, qui vaut bien celle privilégiée par les journalistes partisans: l'annonce de primaires socialistes « ouvertes » qui sont fermées au reste de la gauche !
Nous avons certes le droit de savoir que le Nouveau Centre (NC) a tenu pendant trois jours son université d'été à Agen. Mais pourquoi devrions-nous accepter d'aller chercher l'information au fond d'une page de gauche de journal et de veiller jusqu'au bulletin d'information de minuit pour obtenir des détails partisans de la presse socialiste
Les électeurs n'auront pas manqué de mérite pour apprendre que le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, a annoncé son intention de réunir la famille centriste de l'ex-UDF qui rejette le rapprochement du MoDem avec la gauche, pour exister face au géant UMP au sein de la majorité présidentielle. Il faut PaSiDupes pour y revenir ensuite.
Le MoDem tend le bâton
L'UDF est un parti "qui avait fait de nous la première force politique territoriale de France et nous avait conduits à la quasi égalité avec le RPR", a rappelé dimanche le président Hervé Morin dans son discours de clôture.
Or, le bradage du centre par la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, au profit de la gauche -du PS à Europe-Ecologie- a créé une urgence au NC: sauver le centre menacé de dilution dans la gauche. La nécessité d'une renaissance, d'une refondation de la famille centriste, telle qu'elle existait au temps de l'UDF, est devenue urgente.
Il faut sauver l'espèce centriste en voie de disparition
Le ministre de la Défense a donc annoncé qu'il souhaite que le NC se réapproprie le nom de la formation giscardienne, détenu par une association avec un bureau majoritairement MoDem.
Une annonce très symbolique, selon un député NC, qui vise surtout à rappeler que le NC reste l'héritier idéologique du grand parti, et à redonner espoir aux fidèles du centre véritablement au centre. Durant le week-end, les militants présents à Agen, près d'un millier, ont arboré des tee-shirts proclamant: "le NC, c'est l'UDF d'aujourd'hui".
"On a devant nous, pour la première fois, un espace politique dégagé au centre. Je ne vois pas pourquoi on ne serait pas capable de l'occuper. La seule chose qui nous empêche encore de le faire, c'est notre dispersion. Cette dispersion, il va falloir y mettre un terme", a expliqué à la presse Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du NC.
Pour le député de Seine-Saint-Denis, "la plupart des militants et des élus de l'ex-UDF sont dans la nature. Ils n'ont pas adhéré au MoDem et ne sont pas chez nous. Ils attendent ce regroupement".
Désir centriste d'unité
La présence aux universités d'été de l'ancien trésorier du Modem, le ministre de l'Aménagement du territoire Michel Mercier, aujourd'hui en quête d'une famille centriste recomposée, et celle du sénateur Jean Arthuis, qui a récemment créé le parti de l'Alliance centriste, a conforté l'espoir d'un possible rassemblement.
Des personnalités invitées n'ont pas interféré avec cette réunion de famille: Alain Juppé, Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture ou François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale. Leur appartenance à la majorité présidentielle pouvait en effet troubler le débat.
François Sauvadet a expliqué qu'il souhaitait que la position du NC soit "reconnue et confortée" également au sein de la majorité présidentielle.
Il estime que, malgré son à-coup de santé, le départ du gouvernement d'André Santini (qui avait le portefeuille de la fonction publique) "n'est pas un très bon signal", pas plus que l'abscence de concertation au comité de liaison de la majorité présidentielle concernant l'arrivée du souverainiste Philippe de Villiers et des chasseurs de CPNT.
"On ne peut exister vis-à-vis de l'UMP qu'à partir du moment où on est ensemble. Sinon, on laisse Sarkozy faire ses courses", a expliqué à la presse Jean-Christophe Lagarde. "Sans doute la clarification de notre relation avec l'UMP sera une des conditions de la réunion des centristes".
Pour les régionales, le président exécutif du NC a souhaité des alliances "à la carte": listes communes avec l'UMP ou candidature autonome au premier tour, selon les régions.
Hervé Morin espère quant à lui faire naître, à l'occasion de cette "élection intermédiaire", une nouvelle génération politique capable de porter les couleurs du parti aux législatives.
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