Le service public n'échappe pas aux soupçons
Le service public et éthique débine volontiers ses confrères et désigne souvent TF1 comme le parangon de l'horreur journalistique. Or, les reportages sur les incendies en Corse il y a deux semaines auraient été bidonnés ?
Par un courrier envoyé vendredi à France 2 et TF1, le CSA somme le service public et la chaîne privée de leur «donner une explication sur la manière dont les reportages ont été réalisés et sur le fait que la mention "reconstitution" n’est pas présente» dans les sujets, a indiqué vendredi une porte-parole du CSA.
Le Canard Enchaîné destinataire de fuites
Le canard a révélé mercredi 5 les fuites de bidonnage présumé dont il a bénéficié concuramment depuis les deux chaînes de télévision. Il accuse les deux chaînes d’avoir, chacune de leur côté, bidonné, c’est-à-dire truqué, un reportage.
Le 27 juillet, dans leurs 20 heures, TF1 et France 2 diffusent toutes les deux un sujet sur le travail d’enquête menée par des gendarmes d’Ajaccio, occupés sur une scène de crime un peu particulière : un départ de feu. «Les deux media nous ont sollicités pour réaliser un reportage sur la façon dont on procède sur ce genre d’enquête judiciaire», explique le lieutenant-colonel Pierre Bouquin, chef du bureau média du Service d’information et de relation publique des armées (Sirpa).
La scène se déroule à Peri, en Corse-du-Sud, au bord d’une route. Les journalistes suivent sur place les agents en train de traquer les indices pouvant mener aux incendiaires : on tire un ruban jaune, on dispose des flèches au sol pour expliquer comment le feu a pris, on récolte des échantillons qui seront analysés en laboratoire. Problème, il s’agit d’une reconstitution et à aucun moment cela n’est précisé : ni dans les lancements des présentateurs, ni dans les commentaires des journalistes, ni en incrustant une mention «reconstitution» comme cela se fait généralement pour ce genre de sujet.
France 2 et TF1 travaillent de concerve ?
Ainsi, la gendarmerie d’Ajaccio a-t-elle du temps à consacrer aux journalistes qui, pas plus que 52% des Français, ne prennent de vacances. Impromptu, elle a donc organisé un « stage » estival d'initiation à l'investigation judiciaire en matière d'incendies au profit des « jeunes » stagiaires de service dans l'Ile de Beauté calcinée ...
«Nous leur avons expliqué d’entrée de jeu qu’il n’était pas possible de réaliser ce type de reportage sur une scène de crime avec des gendarmes en train d’enquêter», souligne Pierre Bouquin. Pas question de s’embarrasser de journalistes et de prendre le risque de voir des indices piétinés. D’où la proposition, comme cela se fait régulièrement , d’une «démonstration à caractère pédagogique», sur le site de Peri, où les «experts» de la gendarmerie d’Ajaccio avaient déjà enquêté deux ou trois jours plus tôt. [fonction pédagogique et opération … séduction des « flics SS », briseurs de caméras ?] «C’était une vraie scène de crime avec le même gendarme qui avait travaillé au même endroit quelques jours avant», insiste le lieutenant-colonel. [Réalisme assuré...]
«Précaution»<br>A TF1 et France 2, on a décidé de ne plus communiquer sur le sujet. Notre bonne information, objective et complète, a ses limites... Les journalistes ont la prétention de tout nous expliquer, mais côté pédagogie, ils ont donc encore des leçons à prendre auprès de la gendarmerie qui est pourtant déjà fait tout ce qu'elle a pu -au-delà de ce qui est permis. Les élèves seraient-ils particulièrement rétifs? Cette information sur France Info nous a échappé: une brève, sans doute...
Le service public et éthique débine volontiers ses confrères et désigne souvent TF1 comme le parangon de l'horreur journalistique. Or, les reportages sur les incendies en Corse il y a deux semaines auraient été bidonnés ?
Par un courrier envoyé vendredi à France 2 et TF1, le CSA somme le service public et la chaîne privée de leur «donner une explication sur la manière dont les reportages ont été réalisés et sur le fait que la mention "reconstitution" n’est pas présente» dans les sujets, a indiqué vendredi une porte-parole du CSA.
Le Canard Enchaîné destinataire de fuites
Le canard a révélé mercredi 5 les fuites de bidonnage présumé dont il a bénéficié concuramment depuis les deux chaînes de télévision. Il accuse les deux chaînes d’avoir, chacune de leur côté, bidonné, c’est-à-dire truqué, un reportage.
Le 27 juillet, dans leurs 20 heures, TF1 et France 2 diffusent toutes les deux un sujet sur le travail d’enquête menée par des gendarmes d’Ajaccio, occupés sur une scène de crime un peu particulière : un départ de feu. «Les deux media nous ont sollicités pour réaliser un reportage sur la façon dont on procède sur ce genre d’enquête judiciaire», explique le lieutenant-colonel Pierre Bouquin, chef du bureau média du Service d’information et de relation publique des armées (Sirpa).
La scène se déroule à Peri, en Corse-du-Sud, au bord d’une route. Les journalistes suivent sur place les agents en train de traquer les indices pouvant mener aux incendiaires : on tire un ruban jaune, on dispose des flèches au sol pour expliquer comment le feu a pris, on récolte des échantillons qui seront analysés en laboratoire. Problème, il s’agit d’une reconstitution et à aucun moment cela n’est précisé : ni dans les lancements des présentateurs, ni dans les commentaires des journalistes, ni en incrustant une mention «reconstitution» comme cela se fait généralement pour ce genre de sujet.
France 2 et TF1 travaillent de concerve ?
Ainsi, la gendarmerie d’Ajaccio a-t-elle du temps à consacrer aux journalistes qui, pas plus que 52% des Français, ne prennent de vacances. Impromptu, elle a donc organisé un « stage » estival d'initiation à l'investigation judiciaire en matière d'incendies au profit des « jeunes » stagiaires de service dans l'Ile de Beauté calcinée ...
«Nous leur avons expliqué d’entrée de jeu qu’il n’était pas possible de réaliser ce type de reportage sur une scène de crime avec des gendarmes en train d’enquêter», souligne Pierre Bouquin. Pas question de s’embarrasser de journalistes et de prendre le risque de voir des indices piétinés. D’où la proposition, comme cela se fait régulièrement , d’une «démonstration à caractère pédagogique», sur le site de Peri, où les «experts» de la gendarmerie d’Ajaccio avaient déjà enquêté deux ou trois jours plus tôt. [fonction pédagogique et opération … séduction des « flics SS », briseurs de caméras ?] «C’était une vraie scène de crime avec le même gendarme qui avait travaillé au même endroit quelques jours avant», insiste le lieutenant-colonel. [Réalisme assuré...]
«Précaution»<br>A TF1 et France 2, on a décidé de ne plus communiquer sur le sujet. Notre bonne information, objective et complète, a ses limites... Les journalistes ont la prétention de tout nous expliquer, mais côté pédagogie, ils ont donc encore des leçons à prendre auprès de la gendarmerie qui est pourtant déjà fait tout ce qu'elle a pu -au-delà de ce qui est permis. Les élèves seraient-ils particulièrement rétifs? Cette information sur France Info nous a échappé: une brève, sans doute...
"Pas vu, pas pris"
Ca peut marcher !
«Faire répéter à des professionnels leurs gestes pour avoir des images arrive tous les jours, avait avoué sur le site Internet du Figaro, le responsable du service public, concédant qu’«appuyer les images par un commentaire indiquant qu’il s’agissait d’une démonstration aurait été une bonne chose». Mais la prestation est-elle bénévole et gracieuse ?
Même son de cloche à TF1 : «Effectivement, nous aurions dû prendre une précaution de langage», a reconnu un porte-parole de la chaîne sur 20 minutes.fr. La Toquée Royal sera épargnée: inutile qu'elle se décarcasse en « pardons »; elle peut continuer à parfaire son bronzage.
La position ambigüe de France 3
Le jour de la séance de tournage collectif et festif, une équipe de France 3 Corse était aussi de la partie.
Or, les incendies étant pourtant maîtrisés, et pensant encore couvrir une enquête en cours et non une simulation, «les journalistes ont choisi de ne pas le diffuser car il ne correspondait pas à l’angle qu’ils avaient choisi», bredouille-t-ON à France 3, sans convaincre. De quel angle original France 3 Corse se targue-t-elle donc ? Motus ! Elle se fend d'un complément d'explications qui est aussi peu convaincant: ce type de sujet avait déjà été réalisé par la rédaction régionale, avance-t-elle, sans risque, considérant que la Corse est chaque année une zone à risques particulièrement chaude. Mais ils étaient pourtant sur place.
Bref, ce déploiement de justifications jette la suspicion sur le rôle exact de France 3 dans la vendetta confraternelle qu'elle livre aux journalistes continentaux. D'aucuns imaginerait même que la station régionale aurait
En fonction des explications livrées par TF1 et France 2, le CSA décidera, à la rentrée, par l’intermédiaire d’un groupe de travail chargé de la déontologie des contenus, s’il y a nécessité d’instruire ou non un dossier sur le sujet. France3 Corse n'est pas inquiétée.
depuis longtemps, dans Charlie Hebdo
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