Mais la gauche hétéroclite pointe l'unité à droite...
Ratisser bien large pour se prendre un super râteau
Lorsque le 28 février 2009, Martine Aubry écrivait à ses alliés traditionnels d'Europe Ecologie, du PCF, du PG, du PRG et du MRC, pour leur proposer une «nouvelle démarche de rassemblement», les socialistes étaient encore une fois sonnés par une nouvelle déroute, celle des Européennes qui devaient sanctionner la droite, mais plaça le PS face au chantier de la refondation du parti.
Le désarroi des socialistes s'est encore aggravé lorsque Dany-le-Rouge a renvoyé la Ch'tite Aubry à ses fourneaux de la « maison commune » où elle proposait de faire table ouverte.
Plusieurs proches de Désirdavenir Royal, Vincent Peillon, François Rebsamen, Aurélie Filippetti ou Patrick Mennucci ont notamment soutenu, pour un «rassemblement sans délai de toutes celles et de tous ceux qui estiment urgent de se retrouver dans une démarche unitaire au-delà des appareils».
Au PCF, l'«appel» de Robert Hue au rassemblement n'a guère été entendu, mais le PS fait comme si. Les socialistes ne craignent d'ailleurs aucune compromission avec l'extrême gauche, mais s'indignent si Philippe de Villiers -qualifié d'extrémiste de droite- tente un rapprochement avec l'UMP.
Il est vrai que de Villiers n'occulte ni les 18 millions de Soviétiques envoyés au Goulag par Staline, ni les Grandes Purges (1937-1938 ). Son devoir de mémoire du massacre de Katyń en mars 1940 est tout aussi intolérable. Le président du Conseil Général de Vendée serait plus fréquentable s'il comptait au nombre des révisionnistes qui appliquent la double peine aux Polonais déportés par trains entiers de septembre 1939 au 22 juin 1941 et depuis oubliés de nos vertueux extrémistes de gauche, et aussi du PS de Mitterrand et Jospin, comme de Sa Cynique Majesté Royal, qui vante aujourd'hui la justice expéditive chinoise. La peine de mort en Chine n'explique nullement le blocage de son sourire calibré.
Le courant «L’Espoir à gauche», issu de la motion Royal, a convié l’ex-leader du PCF, Daniel Cohn-Bendit et Marielle de Sarnez, à ses ateliers d’été, mais n'a pas affiché un grand empressement à la participation de l'amère Royal: ils travaillent pour elle, mais dans la discrétion. Elle se positionne en effet en recours ultime !
Le tandem Paul Quilès - Marie-Noëlle Lienemann, laquelle s'est illustrée à Hénin-Beaumont en chaperon officiel de l'illustre Gérard Dalongeville, de longue date sur le créneau unitaire, a préconisé la création d’un «comité national de rassemblement des forces de gauche et écologistes» en vue de la présidentielle.
Il faut sauver les régions socialistes, à tout prix
Les régionales de mars 2010 ont déclenché les grandes manoeuvres dans le paysage politique. Jugeant «assez logique que la question de listes communes (de la gauche) soit posée» pour 2010, mais condamnable à droite, Benoît Hamon a carrément estimé, dans Libération: «Le fait que certaines régions soient présidées par des partenaires du PS n’est pas un tabou.»
Alors que le rassemblement Europe Ecologie rêve de transformer l’essai en mars 2010, les socialistes veulent «leur couper l’herbe sous le pied en disant qu’il faut rassembler» tout en tentant de «tordre le cou à l’idée d’un PS hégémonique», explique le politologue Rémi Lefebvre.
Dans une tribune diffusée sur Rue89, l’eurodéputé Harlem Désir a prôné des listes «Gauche-Ecologie» dès le premier tour, qui permettraient au PS de phagocyter «les écologistes» et «toutes les forces de gauche» prêtes à «diriger les régions ensemble».
Et Manuel Valls a plaidé pour «une large coalition», intégrant les Verts et officialisant le ralliement du Modem. «Ne laissons pas aux écologistes le monopole du mouvement et de l’optimisme alors que nous devrions être à la pointe des idées», a intimé le député-maire d’Evry, nostalgique de la gloire passée du PS.
et >Jean-Marc Ayrault, la Voix de Son Maître Hollande, a suggéré à toute la gauche de l'Oural à Pau de «se retrouver autour d’une table» pour savoir «comment on fait pour que les 20 régions sur 22 qui sont dirigées par la gauche continuent à l’être et comment on fait pour être candidats ensemble».
Les alliances de la dernière chance
Le PS a-t-il encore une chance d’être entendu par le reste de la gauche?
«Vu le dégré d’indifférence des partis entre eux et l’absence de dialogue depuis 2002, on part de loin», admet Rémi Lefebvre. D'autant que le concert de propositions, «parfois convergentes mais portées par des individualités», réduit la lisibilité de la démarche.
L'appel du pied de la Ch'tite Aubry a été la goutte d’eau de trop qui a exaspéré le "minable" Daniel Cohn-Bendit, exigeant des socialistes qu'ils arrêtent « de nous casser les pieds».
«Ça fait un peu pétard mouillé», a pour sa part raillé Marie-George Buffet, prévenant qu’«il n’y aura pas d’appel miracle»: Robert Hue n'est manifestement pas sur la même ligne !
Quant à Jean-Michel Baylet, s’il se réjouit de «tout ce qui va dans le sens de l’unité», le président des radicaux de gauche, juge que «les socialistes doivent se retrouver» avant d’espèrer que «la gauche se rassemble».
La « maison commune » de l'unité à droite
Au PS, on sent déjà le piège et on admet que «la droite a une stratégie intelligente, celle du rassemblement au premier tour », selon Michel Sapin sur France Info. « Ça avait été une des causes, peut-être même la cause principale, de notre très grande victoire» aux régionales de 2004.
Le désir d'avenir, l'oeil mouillé au rétroviseur...
Ratisser bien large pour se prendre un super râteau
Lorsque le 28 février 2009, Martine Aubry écrivait à ses alliés traditionnels d'Europe Ecologie, du PCF, du PG, du PRG et du MRC, pour leur proposer une «nouvelle démarche de rassemblement», les socialistes étaient encore une fois sonnés par une nouvelle déroute, celle des Européennes qui devaient sanctionner la droite, mais plaça le PS face au chantier de la refondation du parti.
Le désarroi des socialistes s'est encore aggravé lorsque Dany-le-Rouge a renvoyé la Ch'tite Aubry à ses fourneaux de la « maison commune » où elle proposait de faire table ouverte.
Plusieurs proches de Désirdavenir Royal, Vincent Peillon, François Rebsamen, Aurélie Filippetti ou Patrick Mennucci ont notamment soutenu, pour un «rassemblement sans délai de toutes celles et de tous ceux qui estiment urgent de se retrouver dans une démarche unitaire au-delà des appareils».
Au PCF, l'«appel» de Robert Hue au rassemblement n'a guère été entendu, mais le PS fait comme si. Les socialistes ne craignent d'ailleurs aucune compromission avec l'extrême gauche, mais s'indignent si Philippe de Villiers -qualifié d'extrémiste de droite- tente un rapprochement avec l'UMP.
Il est vrai que de Villiers n'occulte ni les 18 millions de Soviétiques envoyés au Goulag par Staline, ni les Grandes Purges (1937-1938 ). Son devoir de mémoire du massacre de Katyń en mars 1940 est tout aussi intolérable. Le président du Conseil Général de Vendée serait plus fréquentable s'il comptait au nombre des révisionnistes qui appliquent la double peine aux Polonais déportés par trains entiers de septembre 1939 au 22 juin 1941 et depuis oubliés de nos vertueux extrémistes de gauche, et aussi du PS de Mitterrand et Jospin, comme de Sa Cynique Majesté Royal, qui vante aujourd'hui la justice expéditive chinoise. La peine de mort en Chine n'explique nullement le blocage de son sourire calibré.
Le courant «L’Espoir à gauche», issu de la motion Royal, a convié l’ex-leader du PCF, Daniel Cohn-Bendit et Marielle de Sarnez, à ses ateliers d’été, mais n'a pas affiché un grand empressement à la participation de l'amère Royal: ils travaillent pour elle, mais dans la discrétion. Elle se positionne en effet en recours ultime !
Le tandem Paul Quilès - Marie-Noëlle Lienemann, laquelle s'est illustrée à Hénin-Beaumont en chaperon officiel de l'illustre Gérard Dalongeville, de longue date sur le créneau unitaire, a préconisé la création d’un «comité national de rassemblement des forces de gauche et écologistes» en vue de la présidentielle.
Il faut sauver les régions socialistes, à tout prix
Les régionales de mars 2010 ont déclenché les grandes manoeuvres dans le paysage politique. Jugeant «assez logique que la question de listes communes (de la gauche) soit posée» pour 2010, mais condamnable à droite, Benoît Hamon a carrément estimé, dans Libération: «Le fait que certaines régions soient présidées par des partenaires du PS n’est pas un tabou.»
Alors que le rassemblement Europe Ecologie rêve de transformer l’essai en mars 2010, les socialistes veulent «leur couper l’herbe sous le pied en disant qu’il faut rassembler» tout en tentant de «tordre le cou à l’idée d’un PS hégémonique», explique le politologue Rémi Lefebvre.
Dans une tribune diffusée sur Rue89, l’eurodéputé Harlem Désir a prôné des listes «Gauche-Ecologie» dès le premier tour, qui permettraient au PS de phagocyter «les écologistes» et «toutes les forces de gauche» prêtes à «diriger les régions ensemble».
Et Manuel Valls a plaidé pour «une large coalition», intégrant les Verts et officialisant le ralliement du Modem. «Ne laissons pas aux écologistes le monopole du mouvement et de l’optimisme alors que nous devrions être à la pointe des idées», a intimé le député-maire d’Evry, nostalgique de la gloire passée du PS.
et >Jean-Marc Ayrault, la Voix de Son Maître Hollande, a suggéré à toute la gauche de l'Oural à Pau de «se retrouver autour d’une table» pour savoir «comment on fait pour que les 20 régions sur 22 qui sont dirigées par la gauche continuent à l’être et comment on fait pour être candidats ensemble».
Les alliances de la dernière chance
Le PS a-t-il encore une chance d’être entendu par le reste de la gauche?
«Vu le dégré d’indifférence des partis entre eux et l’absence de dialogue depuis 2002, on part de loin», admet Rémi Lefebvre. D'autant que le concert de propositions, «parfois convergentes mais portées par des individualités», réduit la lisibilité de la démarche.
La « maison commune » de l'unité à droite
Au PS, on sent déjà le piège et on admet que «la droite a une stratégie intelligente, celle du rassemblement au premier tour », selon Michel Sapin sur France Info. « Ça avait été une des causes, peut-être même la cause principale, de notre très grande victoire» aux régionales de 2004.
Le désir d'avenir, l'oeil mouillé au rétroviseur...
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