Le geste qu’il adresse au public en dit long par sa grossièreté, mais il est peut-être évocateur de l’idée exacte qu’il se fait de l’opinion.
Poussé vers la sortie, Robert Ménard, co-fondateur à Montpellier et secrétaire général de l'organisation Reporters sans frontières (RSF), a annoncé aujourd’hui vendredi 26 qu’il quittera ses fonctions mardi 30 septembre, "par envie de faire autre chose", a-t-il prétendu.
Lors de la réunion du Conseil international de l’organisation, il a déclaré : « Je quitte mes fonctions, mais je reste, bien entendu, militant de l’organisation. J’ai consacré 23 ans à Reporters sans frontières et je continuerai de prendre ma part dans ses combats. Mais différemment. Je ne peux envisager d’existence qui ne se conjugue avec un engagement au service de ces valeurs - la démocratie, les libertés, les droits de l’homme - qui, me semble-t-il, donnent un sens à notre vie. »
« J’ai pris cette décision au moment où tout va bien pour Reporters sans frontières : jamais notre organisation n’a été aussi présente dans le monde. Ses équipes, sa notoriété, son assise financière assurent son indépendance et son efficacité. Elle le prouve jour après jour. Je veux aujourd’hui gagner le pari d’une succession réussie. »
Robert Ménard avait pourtant été élu, pour un nouveau mandat de cinq ans, le 24 mars 2006, par les représentants des sections de Reporters sans frontières, lesquelles viennent de le nommer président d’honneur de l’organisation. Une promotion qui dissimule mal son éviction, alors que son mandat venait à expiration en mars …2011 !
A personnage ambigü, parcours tortueux ...
Lors de la réunion du Conseil international de l’organisation, il a déclaré : « Je quitte mes fonctions, mais je reste, bien entendu, militant de l’organisation. J’ai consacré 23 ans à Reporters sans frontières et je continuerai de prendre ma part dans ses combats. Mais différemment. Je ne peux envisager d’existence qui ne se conjugue avec un engagement au service de ces valeurs - la démocratie, les libertés, les droits de l’homme - qui, me semble-t-il, donnent un sens à notre vie. »
« J’ai pris cette décision au moment où tout va bien pour Reporters sans frontières : jamais notre organisation n’a été aussi présente dans le monde. Ses équipes, sa notoriété, son assise financière assurent son indépendance et son efficacité. Elle le prouve jour après jour. Je veux aujourd’hui gagner le pari d’une succession réussie. »
Robert Ménard avait pourtant été élu, pour un nouveau mandat de cinq ans, le 24 mars 2006, par les représentants des sections de Reporters sans frontières, lesquelles viennent de le nommer président d’honneur de l’organisation. Une promotion qui dissimule mal son éviction, alors que son mandat venait à expiration en mars …2011 !
A personnage ambigü, parcours tortueux ...
Après des études de philosophie, Robert Ménard, fils d'un imprimeur proche de l'OAS, il est devenu journaliste à la fin des années 70, alors qu’il était proche des milieux anarchistes, puis trotskistes : il milita à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), de 1973 à 1979, pour virer et échouer au …Parti socialiste.
Il a travaillé dans la presse écrite puis à la radio. Il a fondé - avec trois autres journalistes, Emilien Jubineau, Rémi Loury et Jacques Molénat - Reporters sans frontières, en 1985, à Montpellier. Robert Ménard en est le secrétaire général depuis 1990. Il a reçu en 2005 au nom de Reporters sans frontières le prix Sakharov décerné par le Parlement européen.
On peut être au PS, mais garder intact un engagement trotskiste sous l’ apparence d’un humanitarisme occidental
Ses prises de positions, dépassant la seule liberté de la presse, sont régulièrement critiquées. Sa défense de la liberté d'expression le porte à donner la parole à l'écrivain Alain Soral, à défendre l'humoriste Dieudonné, et à s'opposer à la loi Gayssot (PCF). Sa position en faveur de la non-interdiction sur le territoire français de la diffusion de la chaîne de télévision du Hezbollah, Al-Manar, « au nom de la liberté d'expression », a été également dérangé.
Robert Ménard publiera un ouvrage dans lequel il revient sur la campagne pour le boycott de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin. Le 7 avril 2008, Jean-Luc Mélenchon "exprime les plus nettes réserves à propos de l’action politique de monsieur Robert Ménard" concernant notamment son action pour la liberté d'expression en Chine (conformément aux engagements pris, lors de l'attribution des J. O. à Pékin), intense lors du relais de la flamme olympique 2008.
Il a travaillé dans la presse écrite puis à la radio. Il a fondé - avec trois autres journalistes, Emilien Jubineau, Rémi Loury et Jacques Molénat - Reporters sans frontières, en 1985, à Montpellier. Robert Ménard en est le secrétaire général depuis 1990. Il a reçu en 2005 au nom de Reporters sans frontières le prix Sakharov décerné par le Parlement européen.
On peut être au PS, mais garder intact un engagement trotskiste sous l’ apparence d’un humanitarisme occidental
Ses prises de positions, dépassant la seule liberté de la presse, sont régulièrement critiquées. Sa défense de la liberté d'expression le porte à donner la parole à l'écrivain Alain Soral, à défendre l'humoriste Dieudonné, et à s'opposer à la loi Gayssot (PCF). Sa position en faveur de la non-interdiction sur le territoire français de la diffusion de la chaîne de télévision du Hezbollah, Al-Manar, « au nom de la liberté d'expression », a été également dérangé.
Robert Ménard publiera un ouvrage dans lequel il revient sur la campagne pour le boycott de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin. Le 7 avril 2008, Jean-Luc Mélenchon "exprime les plus nettes réserves à propos de l’action politique de monsieur Robert Ménard" concernant notamment son action pour la liberté d'expression en Chine (conformément aux engagements pris, lors de l'attribution des J. O. à Pékin), intense lors du relais de la flamme olympique 2008.
Robert Ménard est âgé de 55 ans, marié à Emmanuelle Duverger (rédactrice en chef du magazine Médias et juriste internationaliste à la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme) et père de deux enfants (Michel 32 ans, Clara 6 ans).
Le magazine Marianne s’est déjà payé Ménard
Pour solde de tout compte ?
Robert Ménard, marchand de bien , titra Philippe Cohen
En théorie, Robert Ménard est un journaliste. D'ailleurs, il a la carte. En pratique, il est un activiste des droits de l'homme et du journalisme. Du coup, ça fait déjà vingt-trois ans qu'il n'en fait plus, du journalisme, depuis qu'il a fondé avec le journaliste-éditeur Jean-Claude Guillebaud et Emmanuelle Duverger, sa compagne, Reporters sans frontières. Sur le modèle, bien sûr, de Médecins sans frontières.
Rony Brauman figurait d'ailleurs parmi les parrains de l'association. A l'origine, RSF marchait sur deux jambes: la défense des journalistes réprimés dans le monde et la réflexion critique sur le métier de journaliste. Un second volet auquel tenait beaucoup Guillebaud. «Quand on interpelle les leaders des pays du tiers-monde sur les atteintes aux libertés de la presse chez eux, a-t-il expliqué à marianne2.fr, la question qui se pose automatiquement à nous est de savoir quel usage nous faisons de notre liberté. Or, au bout de sept ans, Robert Ménard a arrêté la critique des médias au prétexte que l'on ne pouvait à la fois tendre la sébile aux médias d'une main et leur donner des coups de bâton de l'autre.
RSF a donc remisé son bâton, et Jean-Claude Guillebaud a poursuivi ailleurs son travail de critique des médias. RSF est devenu une PME de l'humanitaire, et Ménard a repris, vingt ans plus tard, la revue Médias, un trimestriel de réflexion sur les médias, financé notamment par Stéphane Courbit. Avec le double coup d'éclat de Ménard à Athènes puis à Paris, la PME RSF prend des allures de multinationale du bien: 50000 T-shirts noirs vendus en une Journee, par ici la monnaie!
En tout bien tout honneur, rétorquera Ménard en ex-trotskiste roué. Et il aura raison. Car ce n'est pas un garçon intéressé. Critiqué par les « alters » pour son « antichavisme primaire », Ménard développe une conception absolue de la liberté de penser. Sauf que la transparence s'arrête là où commence le sponsoring: à leur demande, il ne cite pas le nom des entreprises qui le subventionnent pour ne pas gêner leur business en Chine...
Il est également permis de lire la réponse d’Emmanuelle Duverger (ci-contre, ne ressemble-t-elle pas au professeur de droit Maurice Duverger -à droite-, dont le parcours de droite à gauche rappelle celuide ... François Mitterrand) aux attaques du fielleux Marianne 2 contre RSF, sous la plume de Philippe Cohen : lien
RSF n'a pas connu la crise
« RSF est financé par la CIA », dénonce Maxime Vivas, auteur de « la Face cachée de Reporters sans frontières », écrit au vitriol. Une accusation qui amuse Ménard: « Et pourquoi pas le KGB ? » rétorque-t-il. Une galipette…
D'où vient l'argent, alors?
Rosalie Lucas apporte des éléments dans Le Parisien, le 13 avril 2008, p. 8,
Mais qui finance Reporters sans frontières?
L'organisation fondée en 1985 dispose d'un budget de près de quatre millions d'euros, et c'est sur la question de ses fonds que les détracteurs de Robert Ménard attaquent
La moitié du financement de RSF (58 %) provient de ses ressources propres.
Neuf pour cent viennent des cotisations et dons, et la même proportion de financement public.
Le mécénat compte pour 24 %. Le grand groupe pharmaceutique Sanofi Aventis soutient l'organisation depuis sa création en 1985.
« C'est un lien historique, explique Jean-Marc Podvin, chargé de presse chez Sanofi. Notre premier centre de recherche se trouvait à Montpellier, où se trouvait également Robert Ménard » quand il co-fonda RSF sur le modèle de MSF. Le « French doctor » Kouchner lui a d’ailleurs remis la Légion d’Honneur. Le laboratoire continue chaque année ce mécénat, comme Benetton, «sans intervenir dans les campagnes de RSF », faut-il le préciser ?....
Mais l'ONG, comme on peut le lire sur son site, reçoit aussi des fonds du National Endowment for Democracy (NED, fondation nationale pour la démocratie) et du Center for a Free Cuba.
Connaître les ressources et les mécènes de RSF ? Lien
La même chose, plus et mieux encore, par Denis Touret ( lien )
La moitié du financement de RSF (58 %) provient de ses ressources propres.
Neuf pour cent viennent des cotisations et dons, et la même proportion de financement public.
Le mécénat compte pour 24 %. Le grand groupe pharmaceutique Sanofi Aventis soutient l'organisation depuis sa création en 1985.
« C'est un lien historique, explique Jean-Marc Podvin, chargé de presse chez Sanofi. Notre premier centre de recherche se trouvait à Montpellier, où se trouvait également Robert Ménard » quand il co-fonda RSF sur le modèle de MSF. Le « French doctor » Kouchner lui a d’ailleurs remis la Légion d’Honneur. Le laboratoire continue chaque année ce mécénat, comme Benetton, «sans intervenir dans les campagnes de RSF », faut-il le préciser ?....
Mais l'ONG, comme on peut le lire sur son site, reçoit aussi des fonds du National Endowment for Democracy (NED, fondation nationale pour la démocratie) et du Center for a Free Cuba.
Connaître les ressources et les mécènes de RSF ? Lien
La même chose, plus et mieux encore, par Denis Touret ( lien )
N.B.
L'article suivant est dédié à son successeur, Jean-François Julliard
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