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samedi 13 août 2011

Société générale: un titre trompeur de France Info


Alarmer le public est-il la fonction du service public d'information ?

France Info participe à la désinformation


La rumeur spéculative

En une après-midi, Frédéric Oudéa a vu sa banque [sic] perdre jusqu’à un quart de sa valeur à la Bourse de Paris. L’action a finalement clôturé en net recul de 14,74%. En cause : des spéculations sur la note souveraine de la France mais surtout des rumeurs de marché liées à la solidité financière de l’établissement mais aussi à un plan de sauvegarde du système bancaire français qui serait actuellement en discussion.
Pas de quoi mobiliser la presse solidairement.

France Info est-elle plus respectable que la presse à sensation
?
"A l’origine, notamment, de ces rumeurs : The Daily Mail.
[Il faut noter que, pour la circonstance, ce quotidien populiste n'est pas stigmatisé...] Trois jours après avoir décrit la Société générale comme étant "au bord du désastre", le tabloïd s’est finalement excusé. Mais le mal est fait [sic]. Le patron de la Société générale tente [sic, selon France Info] donc de rassurer les investisseurs sur France Info." Mais c'est sans compter sur la perversité du journaliste invitant et le titre affiché sur la page internet de la chaîne.

"Le patron de la Société générale l’assure : ce n’est pas le moment de vendre. Reste que depuis le 22 juillet, son titre a perdu plus de 41%. Et les autres banques françaises liées au plan de sauvetage de la Grèce ne sont pas en reste : Crédit agricole perd -35,63% et la BNP Paribas chute de 27,05%." Cette formulation de France Info suggère que les assurances du PDG invité ne sont pas fiables.

"La Société générale dans le rouge : Frédéric Oudéa appelle au calme"
Tel est le titre de la chaîne de radio en continu. Toutes les 7 minutes, elle aura martelé cette information mensongère.

L'information en France se fait, pourquoi pas, sur la base de rumeurs.
France Info avait invité Frédéric Oudéa qui comptait sur la loyauté de la chaîne publique et croyait y dénoncer " les rumeurs qui ont provoqué la chute du titre de près de 15% ce mercredi à la Bourse de Paris." Pourquoi France Info n'a-t-elle pas privilégié la parole du PDG de la Société générale, Frédéric Oudéa, contre les rumeurs dont il assure sur France Info qu'elles sont "complètement infondées ?" Malgré ce titre, non pas racoleur mais trompeur et dangereux pour l'économie nationale, la chaîne n'accorde guère de crédit à la parole de Frédéric Oudéa.

Exploitation tendancieuse de la déclaration du PDG

L'article contredit le PDG et accrédite ainsi la tendance dans un climat financier pourtant reconnu délétère et spéculatif.

" Le patron de la Société générale l’assure ['certifie' ou 'donne à croire' ?] : ce n’est pas le moment de vendre. Reste que [formule qui annonce des réserves] depuis le 22 juillet, son titre a perdu plus de 41%. Et les autres banques françaises liées au plan de sauvetage de la Grèce ne sont pas en reste : Crédit agricole perd -35,63% et la BNP Paribas chute de 27,05%.

Absence de commentaires quand il faudrait
Le PDG annonce qu'il réclame une enquête auprès de l’Autorité des marchés financiers. Pour en savoir plus, il faut ouvrir le podcast. (0'50")

Le journaliste ne se donne pas davantage la peine de décrypter les assurances du PDG
Pourtant, " la Société générale a les reins solides", assure Frédéric Oudéa . Mais pour apprécier son argumentaire, il faut prendre la peine d'ouvrir le second podcast de 1'19".

Et pourquoi le sensationnalisme du Daily Mail n'est-il pas villipendé ?

Frédéric Oudéa a pris la succession de Daniel Bouton en mai 2009, suite à l'affaire Kerviel et il ne faut pas remuer le passé du PS.

L'affaire de la Société générale
Devenu Premier ministre (1992-1993), le socialiste Pierre Bérégovoy fut confronté à la persistance des difficultés économiques des gouvernements socialistes et au mécontentement de la gauche, qui voyait en lui le symbole du ralliement des socialistes au libéralisme économique. Outre les incitations fiscales au développement des stock options, et la privatisation sous la présidence de François Mitterrand (mai 1981-mai 1995) de TF1 en 1987 et la création de Canal+ (chaîne cryptée et ... payante) et de M6 (chaîne privée), la Société Générale est en effet l'une des trois banques privatisées en 1987 (avec la BNP et le Crédit commercial de France, CCF).
C'est au gouvernement socialiste de Jospin (juin 1997-mai 2002) que nous devrons ensuite la privatisation partielle de France Télécom (octobre 1997), du CIC (avril 1998), les privatisations totales de Thomson CSF et de Thomson Multimédia, et d'Aérospatiale, ainsi que la cession du GAN et du CIC, de l’UIC (1998), de la CNP "assurances", d'Air France (1999), et du Crédit Lyonnais(6/1999).

Bérégovoy se fit en outre le chantre socialiste de la lutte contre la corruption affairiste et politique.
=> Mais fut au coeur de l'un des plus grands scandales politico-financiers des années Mitterrand.

Ce sont les grands noms de la finance française et ceux de plusieurs hommes politiques du Parti socialiste, dont celui de Pierre Bérégovoy, alors ministre des Finances de François Mitterrand qui étaient cités.

=> Dans le même temps, éclate l'affaire du prêt Pelat , du nom de Roger-Patrice, un ami personnel de Mitterrand, en février 1993.
Il s'agit d'une affaire de délit d'initié dans l'affaire Pechiney-Triangle qui implique son directeur de cabinet, Alain Boublil.En 1986, Pierre Bérégovoy avait reçu un prêt d’un million de francs, sans intérêt, de Roger-Patrice Pelat, un richissime ami intime de Mitterrand, pour l’achat d'un appartement dans le ...16e arrondissement, à Paris. Le juge Thierry Jean-Pierre, qui instruisit cette affaire complexe, découvrit non seulement le prêt Pelat, mais aussi les nombreuses libéralités accordées à la famille Bérégovoy : ainsi la prise en charge financière par Roger-Patrice Pelat de vacances du couple Bérégovoy, entre 1982 et 1989 ; les versements d’argent effectués à Lise Bérégovoy, l’une des filles du Premier ministre, pour qui Pelat se portait également caution auprès des banques pour des emprunts répétés ou encore des billets d’avion gracieusement offerts à la jeune femme. Le juge Jean-Pierre met également en lumière la persistance de découverts bancaires jugés « faramineux» accordés par la SDBO, la filiale du Crédit Lyonnais, aux membres de la famille Bérégovoy. Apparaît ainsi un découvert de 199.737,20 F au mois d’avril 1993. Puis, de nouveau, on trouve la trace de prêts d’argent aux membres de la famille Bérégovoy, notamment à sa fille Lise, de cadeaux à son épouse Gilberte, ainsi que des aides ponctuelles consenties à Pierre Bérégovoy entre 1986 et 1988.
Un mois après avoir quitté Matignon, Pierre Bérégovoy se suicide près de Nevers, le 1er mai 1993.

La vertu socialiste ne serait-elle pas un mythe ?

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