Au service de l’opposition, Le Monde en fait une affaire d’état
Comment le PS va-t-il se justifier ?
Deux sièges supplémentaires reviennent à la France
Le mercredi 13 janvier 2010, l'Assemblée nationale doit désigner deux députés qui iront siéger à titre d'observateurs au Parlement européen, afin de pourvoir les deux sièges supplémentaires qui reviennent à la France depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne.
Le Premier ministre, François Fillon avait demandé au président de l'Assemblée nationale de les désigner, un dans la majorité, l'autre dans l'opposition, une parité qui aurait avantagé la gauche, mais Bernard Accoyer a préféré s’en laver les mains et passer par un vote.
La conférence des présidents de groupe est d’ailleurs tombée d’accord sur les modalités. Les candidatures devront être présentées sous la forme d'une liste de deux noms, un titulaire et un suppléant. Et, pour arriver au résultat souhaité - une place à la majorité, l'autre à l'opposition -, le scrutin s'effectuera à la proportionnelle au plus fort reste.
Un accord n’exclut pas une polémique
La gauche lance une controverse de plus.
Alors que les élus -de la majorité comme de l’opposition- s’étaient jusqu’ici désintéressé de ces deux députés, l’opposition refuse aujourd’hui de pallier ce qu’elle appelle l' "imprévoyance" de l'exécutif.
Super « citoyens vigilants », Jean-Marc Ayrault et Jean-Claude Sandrier, les présidents des groupes de l’opposition, estiment que le gouvernement aurait dû anticiper cette situation avant le scrutin européen du mois de juin. Alors, les groupes Socialiste, Radical et Citoyen (PS et radicaux de gauche) et de la Gauche démocrate et républicaine (PCF, Verts et Parti de gauche) ont décidé, mardi 22 décembre, qu’ils n’exerceraient pas leur pouvoir, qu'ils ne présenteraient pas de candidats et qu'ils bouderaient donc le scrutin.
Malgré cette brillante illustration de refus volontaire de l’exercice du devoir civique par des élus, « cela change la donne, car l'UMP, elle, n'a guère d'états d'âme», commente Patrick Roger, journaliste au Monde … Les professeurs d’histoire de terminale S en auront-ils davantage lorsqu’ils aborderont la question du civisme avec leurs élèves. Sujet de devoir : “Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique”. Commentez.
La majorité présidentielle pour sa part ne bafouera pas la démocratie et manifestera au contraire son respect du Parlement Européen en procédant, le mardi 12 janvier, à une élection interne pour désigner ses deux candidats.
Cela a valu une discussion entre le président du groupe UMP, Jean-François Copé, et celui du Nouveau Centre, François Sauvadet. Ce dernier aurait pris comme "une bonne manière" que le deuxième nom sur la liste - appelé à suppléer le titulaire en cas de défaillance - revînt à un élu centriste. Le parti majoritaire lui a d'une part fait observer que le désistement de l'opposition règle la question.
L'UMP a d'autre part donné la priorité aux députés dont la circonscription sera supprimée à l'occasion du redécoupage -le premier depuis 1986- auront le droit de postuler. 33 circonscriptions sont supprimées et sont compensées par la création de 22 circonscriptions en métropole et dans les collectivités d’Outre-mer et de 11 circonscriptions pour les Français de l’étranger (6 pour l’Europe, 2 pour les Amériques, 2 pour l’Afrique et 1 pour l’Asie-Océanie). Selon le secrétaire d’État à l’Intérieur et aux Collectivités territoriales, Alain Marleix, parmi les 33 circonscriptions supprimées, 18 sont détenues par un député de gauche et 15 par un député de droite.
Plusieurs députés ont fait acte de candidature. Aucun des 18 députés d’opposition, mais trois sur les quinze de la majorité se sont manifestés : Pascal Clément (Loire), Marie-Anne Montchamp (Val-de-Marne), Jean Roatta (Bouches-du-Rhône).
Le président du groupe Nouveau centre (NC) à l'Assemblée nationale, François Sauvadet, a jugé que "le redécoupage s'est fait dans des conditions de transparence totale". "Je regrette pour ce qui nous concerne que dans le Tarn, le redécoupage ne corresponde pas (...) aux recommandations de la commission et aux recommandations du Conseil d'Etat", a-t-il toutefois observé. Le groupe votera le texte, a déclaré François Sauvadet, tout en précisant que deux amendements allaient être défendus par des députés NC, Michel Hunault (Loire-Atlantique) et Philippe Folliot (Tarn).
Concernant les deux nouveaux députés-observateurs, le Nouveau Centre devrait tout naturellement obtenir un poste d'observateur. Si l'opposition boycotte le scrutin, la règle prévoit en effet que, s'il n'y a pas plus de deux listes, il n'y a pas lieu de procéder à un vote. Le premier candidat de chaque liste sera proclamé élu.
Beaucoup de bruit pour rien à gauche
La presse militante s'efforce d'une part de présenter en conflit dans la majorité ce qui n'a aucune raison d'être, et d'autre part de maquiller en une rebellion de la gauche l'échec annoncé de l'opposition dans un scrutin à la proportionnelle , au risque d'apparaître toujours plus caractérielle.
Le droit de vote aux immigrés devrait davantage motiver la gauche…
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