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samedi 19 décembre 2009

Sommet de Copenhague: le climat, victime du G.77

Quand Tuvalu lança la révolte contre "l’Accord de Copenhague"Tuvalu, c'est qui ?

En fait, c'est un micro-état polynésien indépendant du Royaume Uni ( depuis 1978, dominion de 26 km2 et 12.000 habitants), situé dans l'hémisphère sud, au centre de l'océan Pacifique et proche des Kiribati. Le souverain de cette monarchie constitutionnelle est la reine Élisabeth II. Malgré l'inquiétude des Tuvaluans face à la submersion de leur archipel, l'explosion démographique a également provoqué la fuite d'un millier de Tuvaluans vers la Nouvelle Zélande, les îles Fidji ou la Polynésie française.

Le premier ministre et ministre des Affaires Etrangères
, Apisai Ielemia (2006) s'estime laissé pour compte dans les négociations de Copenhague. « Nous ne sommes pas contents de la façon dont les discussions sont conduites", a-t-il confié. "Des accords à huis-clos ont été passés entre quelques pays sélectionnés. Ce n'est pas comme cela que l'ONU fonctionne". En revanche, il ne nous dit pas quel a été le rôle de la Chine et du G-77.
"Cette réunion nous laissera un goût amer. Les vraies victimes du changement climatique n'ont pas été entendues ici".

L'archipel de 1.200 îles a poussé, avec une centaine de pays - dont la coalition des petits états insulaires et les pays les moins avancés - en faveur d'un accord permettant de limiter le réchauffement à 1,5°C supplémentaire par rapport aux niveaux pré-industriels.
Cependant, l'objectif visé par la conférence des Nations Unies privilégie la limite de 2°C. "Cette conférence concerne notre avenir", insiste M. Ielemia, prévenant qu'il ne transigera pas sur son objectif, seul capable de protèger son île des impacts les plus dévastateurs, dont la montée des océans. "Nous avons subi une pression considérable pour accepter un accord fondé sur la limite des 2°C. Nous n'allons pas y céder, ce n'est pas négociable. Tuvalu ne changera pas de position".
"Nous n'avons nulle part où aller, assure-t-il. Nous aurons juste à subir quand les énormes cyclones nous frapperont. Nous n'avons aucune montagne sur laquelle nous réfugier. »
Cette révolte a été relayée par les media et les organisations citoyennes militant contre l'ONU et les responsables politiques. La Chine fédère les mécontentements des états émergents et, en les instrumentalisant, a créé les conditions de l'échec du sommet de Copenhague. En abondant dans le sens de la Chine et du Groupe des 77 (G77) , des ONG -et media alignés- participent de ce qu'ils désignent comme un fiasco international. Ainsi, des organisations de l'Ultimatum climatique, tel la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme) , qui a soutenu le Tibet contre la Chine, se retrouve aujourd'hui aux côtés des Chinois. En revanche, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, n'était pas présent à la cérémonie d'ouverture de JO 2008 de Pékin.

Le Groupe des 77
Le G-77 fut créé le 15 juin 1964 par 77 pays signataires de la Déclaration des 77 pays qui conclut la première réunion de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement à Genève. Le premier Conseil des ministres du G-77 s’est tenu du 10 au 25 octobre 1967 à Alger et a adopté la Charte d’Alger.
Aujourd’hui, le G-77 comporte plus de 130 pays, mais le nom original a été conservé en hommage aux membres historiques.

C’est le rassemblement le plus large de pays membres des Nations Unies. Son objectif est de fournir aux pays du Sud les moyens de la défense de leurs intérêts partagés, notamment face aux pays du Nord. Par ailleurs, le G-77 vise à promouvoir le co-développement Sud-Sud.

La Conférence préparatoire G-77/Chine

Le 6 décembre 2009, la Chine a réuni autour d'elle les membres du G.77 en réunion préparatoire au Sommet de Copenhague. Or, cette association est écologiquement contre nature, car la Chine est l'un des premiers pollueurs de la planète, alors que ses associés sont les plus touchés et les plus vulnérables. En juin 2008, lors du 12ème Sommet du groupe des pays en développement en Côte d’Ivoire, site africain titrait : «La présence de la Chine au G77 rassure les pays pauvres ».

Le double jeu de la Chine

La semaine précédente à Pékin, des représentants de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, du Brésil et du Soudan s’étaient déjà accordés sur une position commune.

Les pays du G-77 recherche en fait la protection de la Chine, car, au moment où ils sont en pleine transition démographique et subissent le changement climatique déclenché par les pays fortement industrialisés, dont la Chine, une élévation de quelques petits degrés risque de diminuer le rendement des récoltes, de créer des tensions sur le marché des produits alimentaires, voire des émeutes de la faim qui pourraient devenir permanentes.
Mais l'invraisemblance de cette acceptation par les 77 d'une mise sous tutelle par la Chine n'est possible que pour des raisons idéologiques et de la promesse chinoise d'assistance dans le redressement de leurs économies ruinées par plusieurs siècles d’exploitation coloniale. A noter que des voisins de La Réunion, Madagascar et les Comores, font partie du groupe des pays moins avancés (PMA).

La Chine s'oppose à un accord au Sommet de Copenhague

Les Chinois refusent de se laisser limiter dans leur développement industriel pour des raisons écologiques. Elle entend rattraper son retard économique sans entraves, aussi louables soient-elles, que d'autres états plus avancés sont mieux aptes à supporter. Ils s'entourent donc d'une nébuleuse d'états vulnérables.
Partout dans le monde, sont expérimentées des technologies visant à remplacer des outils polluants et la Chine a déjà plusieurs fois répété qu’elle inscrit dans sa politique le transfert de mécanismes de développement propre vers les pays du Sud.

Les ONG font le jeu de la Chine contre l'Europe.

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