Le Monde, stupéfait que Fillon lui résiste
Fillon a refusé les conditions d'entretien imposées par le quotidien socialiste
La presse accoutumée à voir accourir les élus au premier claquement de doigt n'est pas revenue de la résistance du candidat à la présidence. Ce signe d'indépendance de l'ancien premier ministre a en revanche séduit le corps électoral au-delà de ses sympathisants, car il ne se trouve plus guère que les militants socialistes pour supporter cette presse aux mains de groupes financiers engagés au service de Hollande, sans préjuger de leur revirement d'après élections.
A quelques jours du premier tour de la présidentielle, les 11 prétendants à l'Élysée doivent éviter les derniers écueils et soigner leur communication. Les media font les frais de cette rigueur précautionneuse, contraints de renoncer à leurs habitudes hégémoniques: les candidats dictent désormais leurs conditions lors de leurs entretiens, singulièrement François Fillon qui n'a vraiment aucune raison de complaire à ses harceleurs, puisque ses chances de succès sont à nouveau entières…
Les organes de presse sont des facilitateurs et non des décideurs
Fillon garde le contrôle. "Ils n'ont pas à décider," fait-il savoir, sûr d'avoir le soutien de la population lasse d'une aussi longue campagne, ainsi que des rumeurs, comme des insultes, de la démagogie et des hommages divers et variés.
En effet, comme le révèle aujourd'hui France Info, le candidat de la droite et du centre était convié à un entretien avec le journal Le Monde, le 19 avril. Or, François Fillon a maintenu ses conditions estimant que le temps est passé de revenir sans cesse aux affaires présumées que la presse a montées et livrées à la justice, en même temps qu'à l'opinion.
Le quotidien socialiste a refusé de plier et de renoncer à son dessein, une ultime tentative de déstabilisation, preuve que les favoris ne sont plus assurés de rien, à défaut de le servir, puisqu'en définitive son favori est Macron, à défaut de Hamon, candidat officiel du PS, descendu à moins de 10% des intentions de vote.
Profondément blessé par la fin de non recevoir du candidat, Luc Bronner, le directeur de la rédaction utilise le journal des hommes d'affaires Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse pour décider de ce qui est important et accuser : "Nous avons refusé parce qu'il nous semblait indispensable d'interroger François Fillon sur la moralisation de la vie publique. C'est un sujet essentiel du débat démocratique en cours. Il nous semble évident, par ailleurs, que les hommes et femmes politiques n'ont pas à décider des questions qui leur sont posées". Clairement, Le Monde est vexé, mais surtout frustré que soit déjoué son coup monté, aussi malveillant que transparent. Pas de diktat de la presse.
Présent le 11 avril sur France 2, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre avait prévenu : "Je ne dirai plus jamais un mot sur ces questions-là".
Il y a quelques jours, c'était à Marine Le Pen d'opposer de la fermeté sur un sujet similaire. La présidente du Front National avait exigé que l'on retire le drapeau européen présent en fond lors d'un entretien accordé au 20h00 de TF1.
A droite, pas d'insultes à la façon d'un Mélenchon que la presse a braqué, mais une remise des media à la place qu'ils n'auraient jamais dû quitter.
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