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jeudi 7 juillet 2011

Affaire DSK: le procureur fuiteur est mis en cause


Le procureur Cyrus Vance doit se défendre


Procureur de la justice de classe ?


Le procureur sert-il la cause de DSK ?
Avec l'affaire DSK, Cyrus Vance Jr dispose du dossier de sa vie, qui lui permettra d'asseoir sa notoriété, à défaut de rendre justice à la victime présumée de l'agression sexuelle pour laquelle le procureur enquête sur le directeur général du FMI.
Procureur du comté de New York, Cyrus Vance Jr. est présenté comme un expert en criminalité des cols-blancs et, depuis hier, quand ses conversations avec les avocats du patron du FMI n'ont pas abouti à sa relaxe, il est devenu le tombeur potentiel de DSK.

Sa crédibilité est à son tour mise en doute
La presse nous assure désormais que ce fils d'ancien secrétaire d'État, Cyrus Vance Sr., dirige l'équipe chargée de prouver la culpabilité du patron du FMI. En charge du destin du patron du FMI, il pourrait prétendre au même niveau de notoriété que Kenneth Starr, le procureur qui a traité l'affaire Lewinsky.
Les accusations de viol pesant sur DSK l'ont propulsé sur le devant de la scène américaine et internationale. Cette attention ne devrait pas décontenancer ce militant démocrate de 56 ans. Décrit dans les années 80 comme la star montante du parquet new-yorkais, Cyrus Vance Jr est le fils de l'ancien secrétaire d'Etat de Jimmy Carter, Cyrus Vance.
En somme, le procureur serait aussi peu crédible que la femme de chambre.

Une campagne anti-Cyrus Vance se développe
Bien que fils d'un "premier ministre" du président démocrate Jimmy Carter
, le procureur est pourtant celui dont le socialiste Dominique Strauss-Kahn aurait le plus à craindre, avec le témoin, son accusatrice. Elu triomphalement au poste de procureur (district attorney de Manhattan) du comté New York fin 2009, Cyrus Vance Jr est passé du rang de procureur à celui de "protagoniste" clé de l'affaire DSK. Le système judiciaire américain reposant sur une procédure accusatoire, la plaignante n'a pas à apporter la preuve de ses accusations et c'est le rôle du procureur de rassembler les preuves et démontrer l'éventuelle culpabilité de l'accusé.
Il n'en faut pas plus, en France, pour mettre en doute sa probité.

La visibilité de son action est mise en cause
DSK n'est pas un queutard, maisla plaignante est en revanche une menteuse et le procureur un fuiteur.

Outre qu'il essayerait de tirer avantage de ce dossier pour la suite de sa carrière élective, le procureur est accusé d'avoir laissé fuiter au profit du New York Times.

Un fils de... est suspect
Cyrus Vance Jr fréquente dès son plus jeune âge les cercles du pouvoir.

En 1962, son père est nommé secrétaire d'Etat aux armées de l'administration Kennedy. Deux ans plus tard il est promu secrétaire adjoint à la défense. Cyrus Vance Jr côtoie Caroline Kennedy, la fille de JFK dont il restera proche. A la faveur d'une nuit passée à la Maison-Blanche, il croise même le président Johnson en pyjama qui lui offre un couteau suisse.
Malgré cette proximité, Cyrus Vance Jr tient à se forger un nom par lui-même. Etudiant à Yale, il ne parle pas de politique et consacre son temps libre au sport. Après avoir travaillé deux ans en Afrique occidentale pour une compagnie maritime, il s'inscrit à la fac de droit de Georgetown sur les conseils de son père, mentor et "complice" de toujours. Il obtient son diplôme en 1982 et retourne dans sa ville natale de New York, où il entre au bureau du procureur de l'époque, Robert Morgenthau. Pendant deux ans, Vance Jr. travaille sur les délits commis sur la voie publique puis il intègre le Career criminal bureau, qui s'occupe des récidivistes avant de passer au prestigieux Rackets bureau dédié au crime organisé.
Un milieu et une progression de carrière qui heurtent tout à coup nos socialistes.

L'élitisme est-il incompatible avec l'intégrité ?
Cyrus Vance impressionne ses collègues par son intelligence, sa force de travail et son sens de l'éthique. Doué pour le contact, Cyrus Vance Jr constitue des réseaux précieux.
Un détail ne manquera pas d'intéresser la défense de Dominique Strauss-Kahn dans sa stratégie. Parmi toutes les affaires traitées par Cyrus Vance, une de celles qui l'a le plus marqué est le meurtre de Susana Jimenez, une employée harcelée et tuée par son ex-fiancé. « Ce dossier est à l'origine de l'intérêt de Cyrus pour les mesures de prévention pour lutter contre la criminalité, particulièrement dans le domaine de la violence domestique et intime », explique le site web du démocrate. A la surprise générale, malgré un avenir prometteur à New York, Cyrus Vance Jr s'installe en 1988 à Seattle. Soucieux d'éviter tout soupçon de favoritisme, il entend bâtir sa propre carrière, indépendamment de celle son père, figure du barreau new-yorkais.

Militant de gauche
À Seattle, ce père de deux enfants rejoint un cabinet en tant que spécialiste de la défense des criminels en col-blanc. En 1995, il co-fonde son propre bureau d'avocats McNaul Ebel Nawrot Helgren & Vance, PLLC. En 1995, la firme défend 29.000 employées de Boeing qui accusent le géant de l'aéronautique de les discriminer parce qu'elles sont des femmes. Cyrus Vance remporte cette "class action" (ou recours collectif en association pour poursuivre une personne, souvent une entreprise ou une institution publique, et obtenir une indemnisation morale ou financière) Il décroche alors 72,5 millions de dollars de compensation. Le démocrate s'investit aussi dans la vie locale intégrant le conseil d'administration du zoo et de l'orchestre symphonique de Seattle, mais revient à New York en 2004. Le poste de district attorney de la métropole l'a toujours fait rêver, confie-t-il.

Procureur social
En 2009, Cyrus Vance Jr convainc les sympathisants démocrates de lui accorder l'investiture et est élu procureur de New York pour quatre ans avec 91% des voix. Il promet aux New Yorkais « d'agir avec humilité », avec le souci que le «système judiciaire traite tout le monde de manière équitable». « Il se préoccupe particulièrement des plus démunis ». Partisan de la justice de proximité, le nouveau D.A. a réorganisé son administration en créant plusieurs unités spécialisées.

Cabale: Cyrus Vance est devenu l'ennemi n°1 de DSK !

La réunion d'hier n'a pas abouti à la relaxe de DSK

Si "constructive" qu'elle ait pu être, selon Me Ben jamin Brafman, cette réunion dont on attendait tant est un camouflet: « Il n'y a rien à ajouter ».
DSK est toujours accusé de crimes sexuels « et l'enquête se poursuit », a déclaré hier le Parquet de New York peu après la rencontre que les avocats de l'ancien directeur du FMI ont eue avec les services du procureur. Il n'empêche qu'un abandon des charges retenues contre leur client ou un accord à l'amiable a vraisemblablement été abordé et serait malgré tout envisageable à un moment où l'accusation est de plus en plus affaiblie, du fait des approximations, qualifiées de mensonges, et de la personnalité de la femme de chambre, celle de l'agresseur n'étant pas dénoncée par la presse.

Les transactions
Les services du procureur ont très certainement proposé à DSK un chef d'inculpation moins grave s'il accepte de plaider coupable sur certains points.
Mais l'ancien ministre français des Finances a toujours nié la tentative de viol dont l'accuse Nafissatou Diallo et il soutient que sa relation avec la femme de chambre guinéenne était consentie. Dominique Strauss-Kahn conteste jusqu'aux constatations médico-légales: les traces d'ADN et des griffures attestent pourtant que la plaignante a bien victime de violences et d'abus sexuels.
Me Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo, qui assure en revanche qu'il a « les moyens d'aller devant un grand jury parce que des preuves de l'agression, comme l'ADN retrouvé et les lésions relevées sur le corps de sa cliente, ne manquent pas » pour prouver la culpabilité de DSK.

Le New York Times était péremptoire; il se fait plus discret
Les fuites qui devaient servir DSK se retournent en effet contre le procureur.

Un bras de fer est donc plus que jamais engagé entre les défenseurs de DSK et le procureur accusé d'avoir laissé fuiter des informations du dossier retrouvées dans la presse.

L'avocat de la plaignante accuse le procureur de «fuites» dans la presse.
Me Kenneth Thompson a accusé le bureau du procureur Vance d'être responsable de «fuites» dans la presse nuisant à sa cliente
.
Il l'a en conséquence appelé à se dessaisir de cette affaire.
Critiqué pour sa gestion du dossier, Cyrus Vance a exclu mercredi de se retirer de l'enquête et annoncé le maintien des poursuites pour crimes sexuels contre DSK. Alors que semble s'éloigner l'hypothèse d'un tout prochain non-lieu, privilégiée jusqu'à mercredi par les medias américains bénéficiaires des fuites colportées par la presse hexagonale, l'avantage a quelque peu changé de camp depuis les accusations sur les mensonges présumés de la plaignante.

Kenneth Thompson refuse de laisser sa cliente succomber à la campagne de presse.
« Les habitants de l'Etat de New York ont le droit d'avoir un ministère public équitable et impartial dans un dossier aussi important» et « votre bureau, malheureusement, a montré qu'il était incapable de remplir ces critères», écrit le conseil de la modeste immigrée ghanéenne, employée du Sofitel, dans une lettre adressée au procureur Vance.
«Votre bureau est apparemment responsable de fuites répétées et préjudiciables dans les media la semaine dernière, qui visaient à discréditer la réputation de la victime, voire, et c'est peut-être le plus grave, à ébranler les charges qui pèsent contre M. Strauss-Kahn », poursuit Me Thompson.

Un «possible conflit d'intérêts»
Kenneth Thompson évoque le fait qu'une responsable du bureau du procureur est mariée à un associé de Benjamin Brafman, l'un des avocats de Strauss-Kahn. Selon New York Times, la femme en question, Karen Friedman Agnifilo, avait prévenu Cyrus Vance que le cabinet de son mari, Marc A. Agnifilo, allait travailler pour DSK, en vue d'être récusée de ce dossier.

Le procureur de Manhattan se défend
Il a manifesté son «désaccord profond» avec le contenu de cette lettre.
«Toute suggestion selon laquelle ce bureau devrait se retirer est complètement dénuée de fondements», a déclaré Erin M. Duggan, porte-parole du bureau du procureur.

De leur côté, après avoir appris que l'enquête se poursuivait, Dominique Strauss-Kahn et son épouse, Anne Sinclair, sont rentrés à leur luxueuse location de Manhattan peu avant 16h30. Le couple, qui s'était rendu en fin de matinée dans un immeuble de bureaux proche de Times Square, n'a pas adressé la parole aux journalistes.
La prochaine audience de DSK devant le tribunal pénal de New York est maintenue au 18 juillet.

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