Des dizaines de milliers d'islamistes égyptiens ont investi le centre du Caire
Vendredi 29 juillet, les fondamentalistes religieux ont provoqué de vives tensions avec les manifestants laïcs qui sont rassemblés depuis trois semaines place Tahrir. Des slogans religieux, comme " il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu " ou " l'Égypte est islamique ", ont été scandés par les Frères musulmans et les salafistes, qui avaient participé à une grande manifestation le 8 juillet pour réclamer l'accélération des réformes, mais s'étaient désolidarisés ensuite du mouvement contestataire. Un dirigeant des Frères musulmans a parlé de "vendredi de l'unité de toutes les forces politiques", mais cette déclaration d'intention ne masque pas de profondes divergences entre contestataires sur la place de la religion et le type de pression à exercer sur l'armée au pouvoir, à cinq jours du début du procès d'Hosni Moubarak.
De nombreux manifestants présents vendredi sur la place Tahrir appartenaient à des mouvements fondamentalistes salafistes. Certaines banderoles proclamant "la loi islamique est au-dessus de la Constitution " ont ravivé l'inquiétude des libéraux et des laïques qui craignent que les islamistes ne cherchent à imposer un État religieux s'ils remportent les élections législatives de l'automne prochain. Selon le calendrier fixé par l'armée et validé en mars par référendum, le Parlement désignera une assemblée constituante qui sera chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Les libéraux plaident pour l'adoption d'un État "civil" et moderne, mais ils ont peu de chances d'être entendus.
Un sentiment grandissant d'oppression islamiste
" Il y a tellement de barbes (islamiques). On se sent clairement oppressés ", souligne Sami Ali, un étudiant présent sur la place Tahrir, selon lequel les salafistes ont essayé de séparer les hommes et les femmes qui campent sur la place depuis trois semaines. " Il y a des signes préoccupants qui laissent penser que le vendredi de l'unité va se transformer en vendredi de la division. Espérons que ce ne soit pas le cas ", ajoute Shadi Hamid sur Twitter. Les tensions entre salafistes et laïcs ont gagné d'autres villes du pays, notamment Suez (est), où le parti libéral Wafd et la Coalition révolutionnaire de Suez ont quitté la manifestation. " Nous avons décidé de ne pas y participer quand il est devenu évident que les groupes religieux tenaient à scander des slogans qui sèment la division ", a expliqué Ali Amin, un membre du Wafd, cité par l'agence officielle Mena.
Tous les mots d'ordre lancés vendredi sur la place Tahrir n'étaient cependant pas religieux.
" L'armée et le peuple, main dans la main ", ont scandé certains manifestants en reprenant un slogan de la "révolution du Nil" tombé en désuétude, les jeunes révolutionnaires accusant le Conseil suprême des forces armées (CSFA) de ne pas avoir rompu assez franchement avec le régime d'Hosni Moubarak. Maîtres du jeu, les islamistes disent vouloir laisser du temps à l'armée, alors que les libéraux, comme le mouvement du 6 Avril, entendent maintenir la pression pour obtenir une accélération des procès des symboles de l'ancien régime, la purge des institutions étatiques ou la fin des procès devant des tribunaux militaires. " Nous sommes heureux que les forces politiques montrent leur unité à ce stade critique de la révolution ", a déclaré Mohamed Adel, porte-parole du 6 Avril, dans un souci d'apaisement.
Egypte: un manifestant égyptien brandit un Coran,
place Tahrir, le 29 juillet 2011
Radicaux, les libéraux veulent effacer les traces de Moubarak
Après les violents affrontements qui ont émaillé le week-end dernier, lors d'une marche des manifestants en direction du ministère de la Défense, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du CSFA, a accusé des "acteurs étrangers" de fomenter des troubles en manipulant les manifestants. Le 6 Avril a rejeté ces accusations. "Les récentes tentatives de nous marginaliser ont échoué, car l'opposition sait très bien que si un groupe est diabolisé, cela affectera tous les autres groupes qui veulent protéger les acquis de la révolution", a dit Mohamed Adel. Mohamed Beltagui, un dirigeant du parti Liberté et justice créé par les Frères musulmans, a apporté vendredi son soutien au mouvement du 6 Avril. "La confrérie refuse que l'on discrédite toute force révolutionnaire qui choisit de manifester pacifiquement", a-t-il assuré.
L'une des principales revendications des manifestants est l'accélération du procès d'Hosni Moubarak, renversé le 11 février et hospitalisé dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh depuis qu'il a été placé en détention provisoire en avril. Les autorités judiciaires ont annoncé jeudi que son procès ainsi que celui de ses deux fils, Alaa et Gamal, et celui de l'ancien ministre de l'Intérieur, Habib al Adly, tous poursuivis pour meurtres de manifestants, se dérouleraient au Caire, et non à Charm el-Cheikh. Mais une source proche de Moubarak a confié que son avocat dirait au tribunal que le président déchu est trop affaibli pour assister à l'audience inaugurale du procès, programmée le 3 août. Hosni Moubarak, 83 ans, refuserait de s'alimenter, selon des sources médicales, mais beaucoup d'Égyptiens soupçonnent l'armée de ne pas vouloir infliger une humiliation publique à son ancien commandant en chef.
De nombreux manifestants présents vendredi sur la place Tahrir appartenaient à des mouvements fondamentalistes salafistes. Certaines banderoles proclamant "la loi islamique est au-dessus de la Constitution " ont ravivé l'inquiétude des libéraux et des laïques qui craignent que les islamistes ne cherchent à imposer un État religieux s'ils remportent les élections législatives de l'automne prochain. Selon le calendrier fixé par l'armée et validé en mars par référendum, le Parlement désignera une assemblée constituante qui sera chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Les libéraux plaident pour l'adoption d'un État "civil" et moderne, mais ils ont peu de chances d'être entendus.
Un sentiment grandissant d'oppression islamiste
" Il y a tellement de barbes (islamiques). On se sent clairement oppressés ", souligne Sami Ali, un étudiant présent sur la place Tahrir, selon lequel les salafistes ont essayé de séparer les hommes et les femmes qui campent sur la place depuis trois semaines. " Il y a des signes préoccupants qui laissent penser que le vendredi de l'unité va se transformer en vendredi de la division. Espérons que ce ne soit pas le cas ", ajoute Shadi Hamid sur Twitter. Les tensions entre salafistes et laïcs ont gagné d'autres villes du pays, notamment Suez (est), où le parti libéral Wafd et la Coalition révolutionnaire de Suez ont quitté la manifestation. " Nous avons décidé de ne pas y participer quand il est devenu évident que les groupes religieux tenaient à scander des slogans qui sèment la division ", a expliqué Ali Amin, un membre du Wafd, cité par l'agence officielle Mena.
Tous les mots d'ordre lancés vendredi sur la place Tahrir n'étaient cependant pas religieux.
" L'armée et le peuple, main dans la main ", ont scandé certains manifestants en reprenant un slogan de la "révolution du Nil" tombé en désuétude, les jeunes révolutionnaires accusant le Conseil suprême des forces armées (CSFA) de ne pas avoir rompu assez franchement avec le régime d'Hosni Moubarak. Maîtres du jeu, les islamistes disent vouloir laisser du temps à l'armée, alors que les libéraux, comme le mouvement du 6 Avril, entendent maintenir la pression pour obtenir une accélération des procès des symboles de l'ancien régime, la purge des institutions étatiques ou la fin des procès devant des tribunaux militaires. " Nous sommes heureux que les forces politiques montrent leur unité à ce stade critique de la révolution ", a déclaré Mohamed Adel, porte-parole du 6 Avril, dans un souci d'apaisement.
place Tahrir, le 29 juillet 2011
Radicaux, les libéraux veulent effacer les traces de Moubarak
Après les violents affrontements qui ont émaillé le week-end dernier, lors d'une marche des manifestants en direction du ministère de la Défense, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du CSFA, a accusé des "acteurs étrangers" de fomenter des troubles en manipulant les manifestants. Le 6 Avril a rejeté ces accusations. "Les récentes tentatives de nous marginaliser ont échoué, car l'opposition sait très bien que si un groupe est diabolisé, cela affectera tous les autres groupes qui veulent protéger les acquis de la révolution", a dit Mohamed Adel. Mohamed Beltagui, un dirigeant du parti Liberté et justice créé par les Frères musulmans, a apporté vendredi son soutien au mouvement du 6 Avril. "La confrérie refuse que l'on discrédite toute force révolutionnaire qui choisit de manifester pacifiquement", a-t-il assuré.
L'une des principales revendications des manifestants est l'accélération du procès d'Hosni Moubarak, renversé le 11 février et hospitalisé dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh depuis qu'il a été placé en détention provisoire en avril. Les autorités judiciaires ont annoncé jeudi que son procès ainsi que celui de ses deux fils, Alaa et Gamal, et celui de l'ancien ministre de l'Intérieur, Habib al Adly, tous poursuivis pour meurtres de manifestants, se dérouleraient au Caire, et non à Charm el-Cheikh. Mais une source proche de Moubarak a confié que son avocat dirait au tribunal que le président déchu est trop affaibli pour assister à l'audience inaugurale du procès, programmée le 3 août. Hosni Moubarak, 83 ans, refuserait de s'alimenter, selon des sources médicales, mais beaucoup d'Égyptiens soupçonnent l'armée de ne pas vouloir infliger une humiliation publique à son ancien commandant en chef.
L’Egypte referme sa frontière avec Gaza pour des raisons de sécurité
Samedi, les autorités égyptiennes ont refusé l’entrée sur le territoire national de 450 gazaouis qui tentaient de traverser le passage de Rafah.
“ Cinq personnes ont été tuées lors d’affrontements entre l’armée et les Islamistes à El Arish ” explique le ministère de l’intérieur. “ Nous devons faire la lumière sur ces événements et comprendre pourquoi les gens de Gaza sont impliqués dans tous les troubles du Sinaï.”
Le ministère de l’Intérieur du Hamas a, pour sa part, publié un communiqué où il explique que “ toute personne qui a voulu sortir de Gaza et qui en a été empêchée par les forces égyptiennes pourra retourner au point de passage dans les prochains jours pour passer en Égypte.” “Espérons que les malades pourront attendre jusqu’à jeudi pour passer de l’autre côté de la frontière” ajoute t-on du côté de Gaza.
Le point frontière de Gaza a été partiellement ouvert il y a quelques mois pour faire croire que l’”Égypte avait changé” mais les considérations sécuritaires demeurent importantes pour le Caire puisque le gouvernement considère les gazaouis comme des “trafiquants illégaux” et des “dangers publics” (voir communiqué du Premier Ministre égyptien le 11 juillet).
Le PS et Mediapart ont pris le risque de l'islamisme en soutien des libéraux
La presse française a sacrifié la population égyptienne aux idées
Tandis que PaSiDupes refusait le choix de la peste contre le choléra (lien PaSiDupes d'avril), le PS et Mediapart demandaient à voir !
Le 8 juillet encore, la rédaction de Mediapart (A l'affût des révolutions - 14/16) écrivait: " Voilà que le monde arabe se réveille, et n’en déplaise aux sceptiques − ceux qui n’y voient que des complots « impérialistes » ou qui agitent le spectre des islamistes −, c’est une bonne nouvelle pour tous les Arabes en quête de liberté et de dignité."
Et puis nous ne résistons pas au plaisir de citer ce pauvre Nono Montebourg qui écrivait dans son blog, avec la perspicacité aveuglée par la haine socialiste qu'on lui connaît: " Les nouvelles jeunesses arabes ou la défaite de l’islamisme: A force d’instrumentaliser la peur de l’islam et de l’islamisme, on finit par ne plus voir la réalité de la jeunesse arabe. Lorsque Moubarak est tombé, le Président de la République a mis en garde contre l’islamisme. Mais en Tunisie, en Egypte, en Jordanie, au Yémen et même en Libye, ce ne sont pas les islamistes qui mènent les révolutions, ce sont les jeunes et internet." Et il est candidat à la primaire socialiste... Vraiment de la graine de président ...
Mais puisqu' "une vague de démocratisation parcourt le monde arabo-musulman ", n'est-ce pas...
Ce n'est pas le printemps, c'est l'apocalypse .....Le pire est à venir sous les applaudissements de cette gauche française irresponsable et imbécile soit disant au nom d'un idéal.... Prêt à tout pour le pouvoir rien que le pouvoir....
RépondreSupprimerL'islam n'est pas une religion, c'est un parti politique totalitaire ni plus ni moins.
Tant que les hommes politiques continueront à nier cette réalité .....
D'accord avec Anonyme. Les Egyptiens ont tout gagné. Et après eux la Tunisie et... les autres.
RépondreSupprimerC'est ce que notre " Goche " appelle la démocratisation des Pays Arabes. Franchement, je redoûte 2012.