Paradoxe: le rapport Gallois fait 22 propositions visant à répondre à l'urgence de la situation, mais qui seront étalées
Le redressement industriel n'est pas une urgence: il " prendra du temps ". La priorité est l'investissement et la montée en gamme. " Je propose 22 mesures principales pour arrêter la glissade, arrêter le décrochage, soutenir l'investissement ". C'est ainsi que Louis Gallois a résumé son rapport dans la foulée de sa remise officielle au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Vingt-deux mesures portant à la fois sur des facteurs dits de compétitivité coûts et hors coûts et visant à parer à " l'urgence " de la situation et à engager une reconquête de la compétitivité industrielle qui « prendra du temps, nécessitant méthode et persévérance ", a reconnu l'ex-patron d'EADS.
Le rapport part d'un diagnostic "assez sévère", selon ses propre termes
" La cote d'alerte est atteinte ", souligne le titre alarmiste de la première partie pour qui " l'industrie française atteint aujourd'hui un seuil critique, au-delà duquel elle est menacée de destruction ".
Pour étayer ses propos, plusieurs chiffres sont rappelés, comme le faible poids de l'industrie dans la valeur ajoutée totale (12,6 %) ou encore la perte de 2 millions d'emplois dans le secteur depuis trente ans, toutes administrations confondues.
Pour Louis Gallois, l'industrie hexagonale est " prise en étau ", entre d'un côté des pays " haut de gamme", comme l'Allemagne qui " ont su se différencier par l'innovation, la qualité, le service, la marque " et, de l'autre côté, " des pays émergents ", mais aussi certains pays d'Europe du Sud ou de l'Est qui bénéficient de coûts de production plus faibles ".
" L'ambition industrielle est la montée en gamme "
Le nouveau concept-car Renault Alpine
A110-50 sera présenté au Mans
|
Mais encore faut-il que les entreprises en aient les moyens
C'est là qu'intervient la proposition la plus emblématique du rapport et la plus embarrassante pour le gouvernement : celle d'un " choc de compétitivité" visant à réduire les cotisations sociales de 30 milliards d'euros. " Il s'agit, dans une période critique, d'apporter un 'ballon d'oxygène' aux entreprises pour l'investissement et d'amorcer la montée en gamme ", indique le rapport. " Ce qui m'intéresse est l'impact direct, rapide, sur la capacité des entreprises à investir ", martèle Louis Gallois.
L'auteur souligne que son rapport ne parle " pas une seule fois " du coût du travail en tant que tel : " Ce choc de compétitivité est en fait un choc de confiance ", annonce-t-il, très politiquement correct...
Qu'en retiendra l'exécutif ?
Le rapport fait siennes les préconisations du rapport Attali sur la croissance
Nos handicaps structurels sont clairement désignés : le " millefeuille administratif " ou encore le " culte " de la réglementation et son instabilité.
Les mesures se concentrent spécifiquement sur les faiblesses de l'industrie, à savoir des appareils de recherche et de formation mal articulés avec les préoccupations du secteur, des flux de financement mal orientés, un tissu industriel insuffisamment structuré et solidaire, ou encore un dialogue social " insuffisamment productif " et un marché du travail qui " fonctionne globalement mal ".
Pour Louis Gallois, il faut saisir l' "occasion historique de renouveler le pacte sociale de 1946" que constituent les trois discussions en cours sur le financement de la protection sociale, l'entrée des salariés au conseil d'administration et la sécurisation de l'emploi.
Lire également : L'intégralité du Rapport Gallois
François Hollande a déjà prévenu que le "choc de compétitivité" sera un "pacte de compétitivité."
" C'est un rapport désagréable pour nos prédécesseurs et qui est engageant pour le gouvernement d'aujourd'hui ", a polémiqué Arnaud Montebourg. Le gouvernement a toutefois déjà exclu de rouvrir le dossier du gaz de schiste et s'oriente vers une autre piste concernant les allégements de charges. Mais sur les 22 mesures, de nombreuses seront reprises ou l'on même déjà été.
La présidente du MEDEF, Laurence Parisot a, elle, salué une " étape décisive vers un big bang économique salvateur " et jugé " extrêmement regrettable " que Matignon ait écarté la piste sur le gaz de schiste.
De son côté, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a " approuvé totalement " les mesures préconisées par le rapport, incitant François Hollande d'avoir "le courage " de les " appliquer dès maintenant ".
VOIR et ENTENDRE J.-F.Copé dénoncer toutefois les crédits d'impôts, une usine à gaz, le "gag" de l'augmentation de la TVA, malgré la promesse de Hollande de ne pas y toucher :
Savoir maintenant quelle est la faisabilité des mesures complexes annoncées en matière de crédits d'impôts.
Et quel soutien le gouvernement socialo-écolo va obtenir du Front de gauche, Pierre Laurent (PCF) et Mélenchon (PG).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):