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dimanche 11 novembre 2012

11 novembre 2012: Hollande fait l'amalgame de "tous les morts pour la France"

Hollande fait peu de cas des morts de la Grande guerre

Le 11 novembre de Hollande rend accessoirement hommage aux morts de la Grande Guerre

"Le 11 novembre c'est l'évocation de la Grande Guerre, nous ne devons jamais oublier tous ceux qui se sont sacrifiés (...) Beaucoup ont en souvenir ce que leur ont dit leurs parents ou leurs grands-parents, c'est mon cas. Donc nous n'oublierons jamais les soldats de 14-18", a-t-il simplement dit dans une brève déclaration sur France3.

Pour ce premier 11 novembre du quinquennat, le président socialiste   est revenu à des cérémonies "normales", sans allocution publique, contrairement à ce qu'avait instauré son prédécesseur à l'Elysée.


Le gouvernement crée un problème pour l'organisation des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale  à  partir de 2014

Il a en effet annoncé en octobre la création d'une mission interministérielle qui  associera  notamment le 100ème anniversaire de 1914 et le 70ème du débarquement allié de 1944 et de la libération de la France.  

Les cérémonies de commémoration du 94e anniversaire de l'armistice de 1918 ont mêlé " tous les morts pour la France" à  l'Arc de triomphe dimanche pour la première fois.
La continuité avec Nicolas Sarkozy a pour autant été assumée, avec un hommage rendu aux treize militaires morts en Afghanistan depuis le 11 novembre 2011, derniers soldats en date "morts pour la France" - et la liberté dans le monde - , mais Hollande leur a aussi associé les victimes de Mohamed  Merah.
Entouré de deux enfants de soldats tués au combat, il s'est recueilli devant la tombe du soldat inconnu pendant qu'étaient cités les noms des militaires disparus, avant de s'entretenir brièvement avec certains des membres de leurs familles. A l'issue des commémorations à l'Arc de triomphe, le chef de l'Etat a déposé une gerbe devant la plaque honorant les étudiants résistants de 1940, qui avaient bravé l'interdiction des autorités allemandes de commémorer l'armistice. Il a ensuite décoré à l'Elysée dans l'ordre de la Légion d'Honneur quatre anciens déportés et résistants, dont Pierre Daix et Daniel Cordier.

Hollande suscite une nouvelle polémique 

Huit millions de Français, les fameux "poilus", ont été mobilisés, et 1,4 million d'entre eux tués, durant les combats contre les envahisseurs allemands . Il paraissait difficile de passer aux oubliettes un total de  près de 10 millions de morts, mais le 20 février, le Parlement avait cependant entériné ce choix, en précisant que "cet hommage ne se substitue pas aux autres journées de commémoration nationale".

Une décision susceptible de créer la confusion dans l'esprit des Français entre les deux conflits, alors que l'enjeu des commémorations est au contraire de clarifier les idées des jeunes,  selon des historiens et des tentent de faire comprendre des élus et des historiens.
Lors d'une cérémonie à Rethondes (Oise), sur les lieux où a été signé la reddition allemande en 1918, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, un ancien professeur d'allemand,  a voulu faire croire à la mobilisation de l'Etat pour "commémorer à sa juste mesure le centenaire". Or, ce que la gauche présente comme "juste" est, comme chacun sait, l'annonce d'une injustice et d'un manque de respect de plus. Les socialo-écolo-communistes préfèrent toujours occulter les actes de bravoure et caricaturer les héros.  

Jean-François Copé, chef de file des députés UMP et maire de Meaux (Seine-et-Marne), estime en revanche que les deux conflits doivent être "dissociés" lors des commémorations. 

Les tensions restent vives en France à propos des célébrations des conflits, comme l'a montré la semaine dernière le débat passionné au Sénat sur la date de l'hommage aux victimes du conflit franco-algérien, finalement fixée au 19 mars, date qui célèbre les Accords d'Evian et ignore les victimes "pieds noirs "et Harkis massacrés par le FLN.

A Ampuis (Rhône), plus des manifestants d'extrême gauche ont rendu hommage à un soldat fusillé pour désertion en 1914, et réhabilité vendredi par la France. 

A Bésingrand, près de Pau, une stèle a été inaugurée en mémoire de l'unique enfant de la commune victime de la Grande Guerre, dont on a retrouvé la trace récemment. 

Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, candidat du PCF, a choisi cette date pour politiser clairement le débat.
Cet ancien ministre délégué du trotskiste Lionel Jospin a estimé que "quand on combine une grande crise du capitalisme et l'arrogance d'un gouvernement allemand, ça finit mal", et que la chancelière Angela Merkel "ferait bien d'y réfléchir"

Le père d'Abel Chennouf, l'un des militaires tués par Mohamed Merah, a enfin regretté que François Hollande n'a pas cité les trois soldats assasinnés par Merah dans son hommage "aux morts pour la France."
Les noms des trois soldats victimes de Merah, Imad Ziaten, Abel Chennouf -24 ans, dont la compagne était enceinte de 7 mois - et Mohamed Legouad "n’ont pas été cités, alors qu’ils ont été tués parce qu’ils étaient des cibles militaires", s’est indigné Albert Chennouf. "Je m’élève contre cette discrimination raciale, a-t-il ajouté. Si nos enfants étaient d’origine gauloise, ils auraient été honorés".

Il a de nouveau demandé, comme l’ont fait toutes les familles des victimes militaires de Merah depuis les meurtres de mars 2012, que l’Etat reconnaisse que leurs enfants sont "morts pour la France".



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