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lundi 26 août 2013

Pétition pour sauver la Sécu: acceptez-vous de payer plus pour être protégé ?

La "gauche sociale" veut se décharger sur les mutuelles et les assurances privées

Les plus démunis face à une dépense supplémentaire ?


Le professeur André Grimaldlance une pétition en forme de cri d’alarme.
Le texte de ce diabétologue est sobrement intitulé "Pour un débat public sur la santé". Signé par plus de 140 personnalités de gauche, comme de droite, professeurs, économistes et autres élus (dont le Dr Irène Frachon, le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, le député Bernard Debré (UMP), l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, le député vert Noël Mamère, le député communiste André Chassaigne ou l'économiste Didier Tabuteau), il est initié par un farouche défenseur des hôpitaux publics et vise à provoquer un débat salutaire sur la part respective occupée dans notre système de soins par la Sécu d’un côté — régie selon le principe de solidarité — et de l’autre par les mutuelles et les assureurs, la prise en charge dépendant alors directement du risque assuré.
Aujourd’hui, la Sécurité sociale ne rembourse plus qu’environ 50% des soins courants et bien moins encore pour les soins d’optique, dentaires et d’audio-prothèses.

Une crainte sous-tend la pétition
Le risque d'une privatisation rampante de l’assurance maladie a resurgi avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. A terme, la Sécurité sociale rembourserait de moins en moins les médicaments, cures thermales, séances de kiné et consultations chez un médecin: le risque porte surtout ce que les signataires appellent les "soins courants".

Lien vers la PETITION


Réinventer un système français fragilisé

Certes, le moment choisi pour diffuser cet appel peut de prime abord sembler étrange : l’an dernier, François Hollande a annoncé son intention de généraliser l’accès à une couverture santé complémentaire d’ici à 2017. Les media y avaient vu une avancée: les salariés avaient cru  à ce parachute que beaucoup appelaient de leurs vœux. Et, depuis le 1er juillet, le plafond de revenus permettant de bénéficier d’une aide à la complémentaire santé (ACS) a été relevé, sans le début d'un financement : 350.000 Français supplémentaires y sont désormais éligibles, une autre avancée de taille. Six semaines plus tard, l'exécutif assure qu'il appartient aux salariés de payer, puisqu'ils sont les bénéficiaires... 

Mais le diable se niche dans les détails, alertent  les signataires
Non seulement le projet gouvernemental de "complémentaire santé pour tous " reste flou, mais surtout, aucune réflexion digne de ce nom n’a été menée ces dernières années sur l’avenir de notre Sécurité sociale [depuis que la crise est apparue], comme cela s’est fait récemment pour les retraites, par exemple. Tout juste chaque déremboursement (médicaments, etc.), mené sous la pression de la disette budgétaire, s’est-il accompagné d’une "incitation" à souscrire une complémentaire santé…

Pour les auteurs de cette pétition, seul un véritable débat public permettra de rassurer les Français sur la pérennité de notre système de soins solidaire, alors que la Sécu rembourse de plus en plus de maladies graves ou chroniques à 100%. Il s’agit de conduire une vraie campagne d'enfumage pour persuader que la généralisation des complémentaires santé n’est, en rien, le prélude à une vaste opération de torpillage de la Sécu

Depuis le 14 mars 1995 et Simone Veil, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville au gouvernement Balladur de Jacques Chirac, toute personne résidant en France peut désormais être affiliée, à titre provisoire, à l'assurance personnelle et bénéficier à ce titre sans délai des prestations du régime général de la Sécurité sociale. 

Le projet de Hollande serait, non pas un changement ou un recul, mais un coup dur porté à l'accès aux soins des plus démunis. Un coulage des budgets des ménages et une aggravation des conditions de soins et des pathologies des plus exposés.

Devoir de mémoire


Le président Hollande devait être cité comme témoin lors du procès du sénateur socialiste René Teulade, son ancien suppléant en Corrèze. 
Le 15 mai, l'ancien patron de la puissante mutualité française était en effet poursuivi en justice dans le procès en appel du scandale de la Mutuelle de retraite de la fonction publique (MRFP). Ancien ministre des Affaires sociales du gouvernement Bérégovoy, René Teulade avait été condamné en première instance à 18 mois de prison pour avoir profité d'avantages indus
La proximité entre Teulade et Hollande est telle que le 20 octobre 2012, lors de son discours de clôture de la Mutualité française, le président de la République lui a rendu un hommage appuyé avec ces mots : "René Teulade auquel je suis lié par une fidélité corrézienne."

Hollande a-t-il une telle dette envers la mutualité qu'il n'a de cesse que d'engraisser les mutuelles (et les assurances privées)?

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