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vendredi 13 avril 2018

Le groupe Kering Kering aurait soustrait des milliards au fisc

La famille Pinault, des amis embarrassants

Le groupe dirigé par François-Henri Pinault aurait soustrait  environ 2,5 milliards d'euros au fisc italien, français et britannique

"La plus grosse affaire d’évasion fiscale mise au jour pour une entreprise française," selon l'enquête de Mediapart publiée à la mi-mars 2018. Le groupe français de luxe Kering aurait soustrait depuis 2002 environ 2,5 milliards d'euros d’impôts, "pour l’essentiel au préjudice du fisc italien", au profit de Gucci, mais aussi de la France et du Royaume-Uni. 

Fleuron du groupe dirigé par François-Henri Pinault, la marque italienne Gucci fait l’objet d’une enquête de la justice italienne qui a mené des perquisitions dans les bureaux de la griffe à Florence et Milan en novembre dernier. Le parquet de Milan soupçonne Gucci d’avoir pendant plusieurs années déclaré en Suisse des activités menées en Italie, faisant échapper jusqu’à 1,3 milliard d'euros au fisc italien, selon un montant avancé par le quotidien La Stampa. Le tout grâce à un montage financier passant par le Luxembourg et les Pays-Bas.  'Ce chiffre n’est que la partie émergée de l’iceberg. 

Des documents confidentiels obtenus par Mediapart et transmis au réseau de media European Investigative Collaborations (EIC), montrent qu’il ne s’agit pas seulement d’une affaire Gucci, mais d’une affaire Kering, plus colossale encore", affirme Mediapart. 
Le site d’information indique également avoir obtenu un document dans lequel "le procureur de Milan écrit que Kering a mis en œuvre un montage "occulte" pour évader l’impôt". 

Kering aurait fait siennes les pratiques de Gucci

Après le rachat de Gucci en 1999, Kering aurait perpétué un accord fiscal limitant à 8 % son taux d’imposition sur les sociétés et négocié avec le canton du Tessin. C’est là où se trouve LGI, société "concentrant les profits du groupe". "Kering a étendu le système conçu par le groupe italien à toutes ses marques de luxe (hors joaillerie), dont les françaises Balenciaga et Yves Saint Laurent, propriété du socialiste Pierre Bergé - comme du groupe Le Monde, conjointement avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse, de 2010 à sa mort en 2017 - et après son re-mariage avec le paysagiste américain Madison Fox. 

Si socialiste, vertueuse et solidaire que soit la maison Saint Laurentà elle seule, elle a soustrait le paiement d’environ 180 millions d'euros d’impôts en France", assure le média.
 
Comme le rappelle Mediapart, Yves Saint Laurent et Gucci connaissent pourtant depuis plusieurs années une très forte croissance. 
Et Kering, avec 15,48 milliards d’euros de recettes et un profit de 2,95 milliards d’euros l’an dernier, pourrait largement payer ses impôts. 

Une vingtaine de cadres de Gucci "transférés fictivement" 

Le groupe ne conteste pas le montant avancé par Mediapart, mais assure par communiqué qu’il "a mis en place une gouvernance d’entreprise visant à assurer une conformité totale avec les réglementations fiscales dans les pays où il est présent"
Kering indique ainsi que sa société suisse LGI "est un 'hub' stratégique majeur notamment pour la distribution et la logistique centralisées des marques de Kering", qu’il a été "créé en Suisse dans les années 1990" et qu' "il emploie aujourd’hui plus de 600 salariés". 
"Chacune des sociétés du groupe implantées en Suisse exerce une activité économique effective. A ce titre, le groupe s’acquitte en Suisse des impôts dus, en conformité avec la loi et le statut fiscal de la société. Ce modèle d’exploitation est connu des autorités fiscales françaises et des autres autorités fiscales compétentes", soutient Kering. 

Mediapart assure également que, "afin de tenter de justifier qu’il paye ses impôts en Suisse, Kering n’a pas hésité à transférer fictivement une vingtaine de cadres de Gucci dans le pays, alors même qu’ils travaillaient en réalité en Italie ". 

Le site d’information cite aussi les noms de "deux sociétés boîtes aux lettres" qui "opèrent le montage", "Kering Holland et sa filiale Kering Luxembourg", et qui, selon ses informations "rapatrient les énormes bénéfices engrangés par sa tirelire suisse". 
De son côté, le groupe de luxe affirme que, "en ce qui concerne les sociétés Kering Holland NV et Kering Luxembourg SA, leur existence ne procure pas d’avantage fiscal au groupe Kering".

La famille Pinault

Le président-directeur général du groupe Kering depuis mars 2005 et président d'Artémis depuis mai 2003 est François-Henri Pinault
, 56 ans, fils de François Pinault, 82 ans, fondateur-dirigeant du groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute).
En 2011, PPR fusionne avec sa filiale Gucci Group qui réunit les marques Gucci, Yves Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Boucheron, Alexander McQueen, Stella McCartney. Puis Puma en 2007 et Volcom en 2011.

François-Henri Pinault vit lui-même à Londres depuis 2014 : selon Mediapart, pour ne pas payer l’impôt sur le revenu à 75 % pour les très hautes fortunes qu'envisage alors François Hollande, mais, selon l'homme d'affaires lui-même, "pour faciliter la carrière de sa femme, […] plus à l'aise pour tourner des films en anglais que dans la langue de Molière", explique Challenges (propriété de L'Obs, détenu à 66 % des actionnaires du Groupe Le Monde, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, ainsi que Pierre Bergé, du temps de son vivant). Or, en 2015,  il affirme au journal Le Monde qu'il paie toujours ses impôts en France.

Le "milliardaire favori" de Hollande, celui qui disait ne pas aimer les riches...
François Pinault est aussi propriétaire de l'hebdomadaire Le Point dont le centre de gravité est au centre-droit et de tradition libérale.
En 2012, François Pinault fit connaître son intention de voter pour François Hollande. Il s'associa même avec Julie Gayet - concubine de Hollande et productrice de cinéma du seul fait de son talent - et Charles Gillibert (49 % des parts chacun) dans la société de production cinématographique Cinémaphore en juillet 2013. 
Le 10 février 2014, le Canard Enchainé leva le voile sur le lien unissant François Hollande et son "milliardaire favori". Leur amitié daterait de 2011. Pour la promotion de Pâques 2017, la dernière du quinquennat de François Hollande, François Pinault est élevé à la plus haute distinction française grand-croix de la Légion d'honneur.

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