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vendredi 27 avril 2018

Chômage : petit recul, mais nette hausse de la précarité

Un tour de passe-passe dont les demandeurs d'emploi ne sortent pas indemnes

Le nombre de demandeurs d'emploi en France métropolitaine aurait reculé de 0,9 % au premier trimestre 2018
 


Les premiers chiffres trimestriels fournis par la Dares, l'institut de statistiques du ministère du Travail et publiés par le gouvernement mercredi, sont établis par rapport aux trois derniers mois de l'année 2017 consécutifs au quinquennat Hollande.
Les chiffres de l'Insee sont considérés comme plus significatifs. Ce sont eux qui sont utilisés pour les comparaisons internationales. Ils ne tiennent pas compte des personnes inscrites à Pôle emploi, mais uniquement des critères d'absence d'emploi, de disponibilité et de recherche.

Un chiffre qui concerne la catégorie A, celle des chômeurs sans aucune activité salariée. Le nombre des demandeurs d'emploi dans cette catégorie s'établit à 3.435.900 personnes en France métropolitaine, et à 3.695.400, en prenant en compte les départements et régions d'Outre-mer (hors Mayotte !).
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A Mayotte, selon l'INSEE en 2016, le taux de chômage s'élevait à ...27,1% et 26% en février 2018, en majorité dans le secteur public...Le taux de chômage des jeunes de moins de 30 ans est de l'ordre de 43% à Mayotte, contre 16% en métropole.
Au total, le nombre de personnes inscrites - en métropole - à Pôle emploi, toutes catégories confondues, s'établit pour ce premier trimestre à 5.621.000. Le recul du chômage en catégorie A semble donc se confirmer puisque le nombre de chômeurs est en baisse de 1,4 % sur un an.

Dans le même temps, le recul du chômage s'est accompagné d'une hausse du nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité (+ 1,5 %), qui a atteint 2,23 millions. Résultat : le nombre de demandeurs d'emploi, avec ou sans activité, est resté stable (+ 1.900, + 0,0 %) sur le trimestre, à 5,93 millions. Sur un an, le chômage a baissé de 1,2 %, mais le nombre de demandeurs d'emploi, petite activité comprise, a augmenté de 2,1 %.

Autre préoccupation, le chômage de longue durée a fortement augmenté au 1er trimestre : en incluant les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité, 2,74 millions étaient inscrits depuis plus d'un an. Un chiffre en hausse de 1,9 % sur le trimestre et de 6,5 % sur l'année.
Sur le trimestre, toutes les régions ont profité de la baisse du chômage, à l'exception de l'Île-de-France (stable), de la Corse (+ 0,2 %) et de La Réunion (+ 1,3 %).

Si on ne veut considérer que les seuls chômeurs (sans activité), toutes les classes d'âge ont profité de la baisse trimestrielle. En métropole, le chômage a décru de 0,6 % pour les jeunes comme pour les seniors. 
En revanche, si les "moins de 25 ans" ont vu leur situation s'améliorer fortement (- 3,9 %), sur un an, la situation des "50 ans ou plus" s'est détériorée (+ 0,4 %).

Travail précaire en hausse sensible

Mieux vaut un travail précaire que rien ?
 
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En septembre 2012, deux tiers des demandeurs d'emploi qui exerçaient un petit boulot (moins de 110 heures par mois) en même temps qu'ils recherchaient un emploi stable le décrochaient quelques mois plus tard, selon une étude de l'Unedic. La moitié obtenait un CDI.
"Au cours du quinquennat de François Hollande, chaque fin de mois était devenue très souvent comme un supplice chinois pour ...les ministres du Travail [sic] lorsqu'il s'agissait d'annoncer officiellement les chiffres du chômage, écrivit La Dépêche"... On plaindra donc Michel Sapin, François Rebsamen, puis Myriam El Khomri.

Cette baisse que la presse des macroniens béats salueest quelque peu factice.
Elle s'accompagne en parallèle d'une hausse du travail précaire, dénoncée hier par plusieurs syndicats. Une situation qui rappelle ainsi ce qui s'est passé en Allemagne après les réformes du travail introduites par Gerhard Schröder en 2003. Il y a 15 ans : la marche en avant de Macron serait-elle virtuelle ?
Alors que plusieurs clignotants (croissance, embauches en CDI), sont au vert, notamment chez nos voisins européens, cette ombre au tableau  français va modérer l'enthousiasme du gouvernement et des fats de la majorité présidentielle. De fait, hier, le président du groupe LREM à l'Assemblée, Richard Ferrand, a assuré le service minimum, mentionnant plutôt sobrement "un signal positif dans la lutte contre le chômage." Un signal clignotant...

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