L'Etat reprendra la dette à partir du 1er janvier 2020: une charge fiscale nouvelle
La réforme de la SNCF contribuera faiblement à l'assainissement de l'entreprise nationale
![]() |
Double peine : achat du billet et reprise de la dette |
Si 56% de Français approuvaient la réforme, ils vont déchanter. Emmanuel Macron a en effet précisé dimanche que l'Etat reprendra progressivement une partie de la dette, "de manière substantielle", de la SNCF, quand le groupe sera réformé, répétant que sa réforme était "indispensable".
C'est pas cher, c'est l'état qui paie, nous dit encore Macron
"Oui, à partir du 1er janvier 2020, l'Etat reprendra progressivement de la dette" de SNCF Réseau, qui devrait alors atteindre une cinquantaine de milliards d'euros, a déclaré le président de la République dans son entretien-spectacle sur BFMTV, RMC et Mediapart.
"Quand on dit 'l'Etat la reprend', ce sont (les) contribuables", a-t-il finalement admis.
Quel est le montant de cette reprise par 50% des Français ?
"Ce sont les débats avec les organisations syndicales des prochaines semaines qui le diront", a-t-il confirmé. Il s'est ainsi refusé à donner un quelconque "chiffre magique", quand les spécialistes évoquent 30 à 35 milliards, mais est resté dans le flou sur la part de l'Etat, qualifiant le montant de sa prise en charge de "substantielle, parce qu'une entreprise ne peut pas la porter elle-même".

"On voit bien la folie de cette dette", a commenté Macron, rappelant que la SNCF paie chaque année 1,5 milliard d'euros de frais financiers.
"Moi, je suis favorable à ce qu'on [un Français sur deux] reprenne le maximum de dette possible

"La SNCF, chaque année, elle perd 1,5 milliard parce qu'elle n'est pas suffisamment efficace, et parce qu'il y a un statut", a-t-il relevé. "Nous sommes face à une SNCF qui est 30% moins performante que ses grands voisins, c'est ça la réalité", a d'ailleurs taclé Emmanuel Macron.
Mais, tout en soulignant le lien avec le statut des cheminots, dont le gouvernement souhaite l'extinction, "existe" et "est factuel", selon lui, il a pointé le manque de polyvalence, "des règles de temps de travail qui ne sont pas conformes au reste de la société" ou des règles d'avancement et de gestion de carrière trop avantageuses.
"C'est largement plus de 700 millions d'euros par an que l'on peut obtenir si l'on modernise ce statut", a-t-il conclu.
Sa réforme permettra, selon lui, de rendre la SNCF "plus forte"

"Rien n'est fait contre les cheminots", a-t-il prétendu, ajoutant que les syndicats "auront à inventer le système de demain",
alors que des négociations vont s'ouvrir sur les conditions de travail à la SNCF.
"Il y a énormément de choses a négocier", même si la réforme "va s'achever", a souligné le président, à cet égard.
Attention à la gaffe... |
Mais la réforme structurelle du système ferroviaire, "indispensable", est, pour lui, un coup parti.
"Est-ce que je peux faire l'économie de cette réforme? Non!"
Le président fait du chantage aux syndicats. "Oui, plus on aura une réforme ambitieuse collectivement, plus l'Etat la reprendra (...) Et derrière, la clef, c'est qu'on arrive à moderniser cette entreprise publique (la SNCF), pour notre pays, et c'est ainsi qu'on pourra continuer à investir, et investir au bon endroit", a-t-il conclu, sur le sujet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):