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jeudi 12 avril 2018

ZAD de NDDL : après les expulsions, le déblaiement: quels sont leurs coûts ?

Les expulsions seraient effectives, mais les opérations de déblaiement  commencent

Les forces de l'ordre ont mis encore plus de pression sur les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, mercredi 

Des écologistes radicaux mettent le feu à leurs installations illégales,
le 11 avril 2018 à Notre-Dame-des-Landes
Au quatrième jour, ils sécurisent maintenant la zone du projet abandonné d'aéroport Ayrault, jeudi matin : l'opération de déblaiement de la trentaine de "squats" détruits ou en cours de destruction devrait bientôt pouvoir être engagée.

Tôt jeudi matin, les forces de police ont fermé à la circulation les accès routiers vers l'ancienne "zone d'aménagement différé" (ZAD), rebaptisée "zone à défendre" par les activistes opposés au projet d'aéroport de Nantes abandonné en janvier.
Les escadrons de gendarmes mobiles présents sur la zone s'attachaient à sécuriser le déblaiement des "squats" détruits depuis lundi matin, selon la gendarmerie.


Des moyens militaires disproportionnés

Aucune évacuation ou expulsion n'était plus en cours jeudi matin, après une nuit "calme", avec seulement trois blessés légers dans les rangs de la gendarmerie, d'après la même source militaire. Aucun affrontement n'avait lieu non plus dans la zone, où règne une ambiance contrastant fortement avec les heurts des trois jours précédents. Quelques observateurs impliqués étaient regroupés sur des barricades autour du lieu-dit des "Vraies Rouges", théâtre mercredi de violents affrontements. 

Un hélicoptère de la gendarmerie et un drone survolaient la ZAD. 
Une vingtaine de tracteurs "vigilants" étaient positionnés dans le champ du jardin médicinal "Le Rouge et le Noir" entre les "Fosses noires" et les "Vraies Rouges".
Seul incident à signaler, une barricade de pneus a été enflammée sur la route nationale 165 vers 07h00, occasionnant des bouchons entre Nantes et Vannes dans les deux sens de circulation.

Edouard Philippe s'était engagé à éradiquer cette "zone de non droit", lorsqu'il a mis fin au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le 17 janvier.

Mercredi, les gendarmes ont lancé une charge massive contre les opposants, la plus importante depuis le début de leur intervention lundi à l'aube. Treize nouveaux habitats ont été évacués dans la journée, "soit 29 au total depuis le début de l'opération", selon la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein. Vingt-six habitats ont été détruits et trois étaient "en cours de destruction" mercredi soir, d'après la même source.

Lundi, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait évoqué une quarantaine "d'édifices" à détruire sur la ZAD et "150 à 200" militants d'extrême gauche à déloger, d'autant que les squatteurs avaient reçu des renforts d'activistes, nous disait-on, entre lundi soir et mardi matin.

Les autorités ont recensé 97 "squats" - ou "lieux de vie" selon la terminologie des zadistes. La préfète avait garanti lundi qu'aucun habitat "en dur" ne serait détruit.

Les occupants illégaux portent l'affaire au Parlement européen

Dans le bocage souvent noyé sous les gaz lacrymogènes, les opposants historiques ont battu le rappel de leurs soutiens, choqués par l'ampleur des destructions occasionnées à leurs installations.
 
Leurs élus écologistes au Parlement européen ont demandé depuis Strasbourg un "rendez-vous en urgence" au premier ministre de Macron.
Se disant "choqu(és)" par "l'intervention brutale de près de 2.500 gendarmes", les eurodéputés écologistes soulignent que "les expulsions et les destructions sans discernement créent une situation de violence dont personne ne maîtrise les conséquences potentiellement dramatiques".

La préfète servira-t-elle de fusible ?
Les activistes radicaux durcissent le ton en se justifiant par l'importance de s moyens mis en oeuvre pour cette opération en cours depuis lundi. 
Ils accusent les gendarmes de destruction de projets agricoles collectifs en rasant les lieux de vie installés autour de la D281, où se cristallisaient les tensions depuis l'abandon du projet d'aéroport.
L'intervention prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels.

La préfète a été assignée "en urgence" par un zadiste : il conteste la légalité de son expulsion, lundi, du lieu dit des "100 noms".
Une audience sur cette affaire se tenait jeudi matin devant le tribunal de grande instance de Nantes.

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