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vendredi 29 novembre 2019

Réforme des retraites : deux Français sur trois soutiennent la grève du 5 décembre

Le sondage Odoxa-Denstu Consulting contredit celui d'Elabe pour BFMTV (lien PaSiDupes)

Les Français estiment que le mouvement du 5 décembre est justifié

Résultat de recherche d'images pour "soutien greve 5 decembre"Ils sont à la fois pour un alignement des régimes de retraites et pour la mobilisation général de jeudi 5, révèle un sondage Odoxa-Denstu Consulting pour Franceinfo et Le Figaro. Il estiment en effet qu'il s'agit d'une mobilisation contre la réforme de l'ensemble du système des retraites et non pas contre la fin des régimes spéciaux.

Dans une large coalition, syndicats, partis d'opposition et Gilets Jaunes (espèce déclarée en voie d'extinction, mais qu'on ressort aux moments opportuns) appellent à faire grève et à manifester le 5 décembre contre le projet de "système universel" de retraite censé remplacer les 42 régimes existants. 
Une mobilisation qui s'annonce très suivie, notamment dans les transports, mais qui bénéficie d'un large soutien des Français, selon ce sondage Odoxa-Denstu Consulting pour Franceinfo et Le Figaro publié jeudi 28 novembre.
66% des Français estiment que cette grève est "justifiée", selon cette étude, ce qui témoigne d'un basculement important de l'opinion
Le mois dernier, cette mobilisation était en effet considéré "pas justifiée" par 57% des sondés, mais à l'époque la question portait sur la seule annonce des syndicats de la SNCF de faire grève à partir du 5 décembre.

67% jugent cette mobilisation avant tout contre l'ensemble de la réforme du système des retraites et pas spécifiquement contre la fin des régimes spéciaux, contrairement à ce qu'ont caricaturé les membres du gouvernement ces dernières semaines. 
Jeudi 21 novembre la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait dénoncé sur Franceinfo "des revendications très corporatistes" des syndicats qui, selon elle, ne veulent pas de la réforme "parce qu'ils ne veulent pas la disparition d'un régime extrêmement avantageux".
"Les Français doivent quand même réaliser que ce sont aujourd'hui des syndicats qui défendent des régimes spéciaux extrêmement déficitaires qui sont payés par nos impôts et donc ce sont des revendications très corporatistes", avait polémiqué Buzyn. "Ce sont des gens qui ne connaissent pas la réforme et qui juste ne veulent pas d'une réforme parce qu'ils ne veulent pas la disparition d'un régime extrêmement avantageux", a-t-elle poursuivi, assurée et hautaine.
"Emmanuel Macron a perdu la bataille de la com'", conclut l'institut de sondages. 
Ce soutien à la grève est d'autant plus remarquable que 4 Français sur 10 (6 sur 10 en région parisienne) reconnaissent qu'ils seront perturbés par ce mouvement social et 65% d'entre eux sont persuadés que le gouvernement va tenir bon, "quitte à devoir subir un long conflit social". 

Sondage a été réalisé sur internet les 27 et 28 décembre auprès d'un échantillon de 1.005 Français représentatif [?] de la population.

jeudi 21 novembre 2019

Grève du 5 décembre : Buzyn dénonce "des revendications très corporatistes" des syndicats

La ministre remue le couteau de la polémique dans la plaie sociale ouverte

Les syndicats rejettent la réforme "parce qu'ils ne veulent pas la disparition d'un régime extrêmement avantageux"


Ces propos polémiques de 
la ministre de la Santé révèlent une fébrilité grandissante parmi les membres du gouvernement, jeudi matin sur Franceinfo, à deux semaines de la grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites que le pouvoir macronien veut imposer par décrets.

Alors que la grève du 5 décembre contre la réforme des retraites s'annonce très suivie, voire reconductible dans certains secteurs, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a perdu son éternel sourire de Joconde pour s'en prendre aux syndicats, dont la CFDT, réformiste qui menace de se joindre aux autres. 

"Ce sera une mobilisation importante, nous le savons", a répondu la ministre. 
Cette grève interprofessionnelle est prévue par la CGT, FO, la FSU et Solidaires aux côtés de plusieurs syndicats de la RATP et de la SNCF, d'Air France ou encore du Conseil national des barreaux, qui représente les avocats.

Le gouvernement en tiendra-t-il compte ? 
La ministre n'a manifesté aucun signe d'ouverture:  "Nous verrons", a répondu Buzyn, rappelant que des discussions étaient en cours avec les organisations syndicales sur le futur système universel de retraites à points voulu par Macron en lieu et place des 42 régimes existants. 
Or, le système par points n’est pas une garantie contre la baisse des pensions, puisque leur montant dépend de la valeur accordée au point.

"Ils ne veulent même pas d'une réforme par points, 
Ou plus, du fait du flou entretenu
Buzyn désigne les syndicats à la la vindicte populaire. "Les Français doivent quand même réaliser que ce sont aujourd'hui des syndicats qui défendent des régimes spéciaux extrêmement déficitaires qui sont payés par nos impôts et donc ce sont des revendications très corporatistes", a estimé Buzyn, plus populiste que jamais. "Ce sont des gens qui ne connaissent pas la réforme et qui juste ne veulent pas d'une réforme parce qu'ils ne veulent pas la disparition d'un régime extrêmement avantageux", a-t-elle polémiqué.

La poudre aux yeux gouvernementale plus égalitariste qu'égalitaire 
Interrogée pour savoir si les cheminots sont du niveaux des employées de GAD, selon Macron, et ne connaissent pas la réforme, la ministre s'est esclaffée : "ils ne veulent même pas d'une réforme par points". "Ils ne veulent pas de réforme qui vise à l'universalité, c'est-à-dire que tous les Français soient traités pareil"
En vérité, tous perdants, sauf ceux et celles qui peuvent financer une mutuelle complémentaire privée, de celles qui ne redistribuent d'ailleurs que 60% de ce qu'elles collectent. 

Le gouvernement souhaite "que nous ayons un seul système de retraite unique pour chacun d'entre nous et là, avant même d'avoir un texte de loi [il serait tant en effet de savoir de quoi on parle depuis dix-huit mois], ces régimes spéciaux font grève parce qu'ils veulent garder évidemment leurs avantages acquis" a répété Buzyn en boucle. "Ils ne disent pas 'on n'est pas d'accord avec votre réforme', ils disent 'nous n'en voulons aucune'", a-t-elle caricaturé.
Syndicat réformiste favorable à un système universel à points, la CFDT, a appelé de ses vœux une réforme des retraites systémique qui soit "porteuse de progrès". Mais son patron, Laurent Berger, voit venir une réforme paramétrique et conteste le constat pessimiste sur l'aggravation du déficit des régimes de retraite d'ici 2025 et réfute toute réforme paramétrique sur la durée de cotisation ou l'âge-pivot.
"C'est une réforme porteuse de progrès et
à la condition qu'elle soit juste que soutient la CFDT" a affirmé Laurent Berger à l'issue de la réunion du bureau national de la confédération, qui s'est tenue ce jeudi. Partisane d’un système universel par points pour les retraites, la CFDT a mis la pression sur le gouvernement. Le syndicat réclame "qu'il se positionne clairement et rapidement sur le projet de réforme des retraites qui est en cours de préparation". "Nous demandons au président de la République qu'il applique son programme en mettant en oeuvre une réforme systémique sans réforme paramétrique qui serait inutile, anxiogène et source d'inégalité" a insisté Laurent Berger.
La date d'application de la réforme reste également indéterminée.
Dans cette future réforme des retraites, "tous ceux qui ont acquis des droits jusqu'à la mise en œuvre de la réforme (...), et qui sont entrés dans un système, auront leurs droits totalement préservés", a par ailleurs assuré Buzyn. La réforme des retraites "ne touche pas les retraités actuels, ni ceux qui sont à moins de 5 ans de la retraite", explique-t-elle. Cette réforme a pour but de défendre "les jeunes qui entrent dans la vie active aujourd'hui, qui vont avoir des parcours beaucoup plus diversifiés et qui ne vont pas avoir de statut pérenne toute leur vie", a-t-elle raconté. C'est pour cela qu'"il faut leur assurer un système de retraite qui leur garantisse une retraite correcte". Et on ne sait toujours pas quel système !
"Si le gouvernement veut s'en tenir à une réforme paramétrique, la CFDT s'y oppose," a déclaré Laurent Berger. "Il est grand temps que le gouvernement sorte de son 'ambiguïté. (...) On a besoin de clarté et de lisibilité", a-t-il souligné, dénonçant la "construction politique" que constitue le retour à l'équilibre financier du régime en 2025.
"Nous allons décider de la génération à laquelle" cette réforme "va s'appliquer", lâche Agnès Buzyn, visiblement dans le brouillard, alors que la "clause du grand-père" - qui signifierait que la réforme ne s'applique qu'à ceux qui ne sont pas encore entrés dans la vie active - est rejetée par Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites et porteur de la réforme en cours. "Si on fait la 'clause du grand-père' pour une profession, il faut la faire pour tout le monde, question d’équité; ça veut dire que l’on renonce à la réforme." (phrase issue d’un entretien publié dans Le Parisien, le 6 novembre). Il défend l’instauration d’un "régime universel" et on n'en sait guère plus.
Dans le rapport de Jean-Paul Delevoye, il était prévu que la réforme s'applique à ceux nés après 1963, mais la ministre n'a pas écarté la possibilité que ça puisse "être décalé dans le temps". A quel point ? 

En fait, Delevoye et Buzyn évoquent des mesures qui ne sont pas arbitrées.
Mais ils sont à fond pour la réforme que décidera Macron, quelle qu'elle soit! 
Quant aux députés de la majorité, n'en parlons même pas...

lundi 15 avril 2019

L'abattement fiscal des journalistes est-il équitable ou discriminant ?

Faut-il supprimer l'avantage fiscal les journalistes ?


L'Assemblée a adopté un article limitant le bénéfice de l’abattement fiscal des journalistes à ceux gagnant moins de ...6.000 euros nets par mois !
 

Résultat de recherche d'images pour "nuit des privilèges"
Août 1789-Avril 2019 : Macron peut faire de son allocution du 15 avril
une nouvelle "nuit d'abolition des privilèges"
Encore un petit effort, mesdames et messieurs les parlementaires ! Ce seuil reste extrêmement indécent, à la limite de la provocation: le fixer à 2.000 euros nets aurait été tout aussi insupportable. Quelle autre profession s'accommoderait sans honte d'un tel niveau de discrimination ? Pour beaucoup, pas seulement parmi les Gilets Jaunes, réclament sa suppression totale.

1. Très peu de professions en profitent

Cette mesure date de 1934, rappelle Le Parisien: les terribles "années 30", que Macron évoque volontiers pour faire peur aux Français. Les journalistes faisaient partie d'une liste de 110 professions à bénéficier d'un abattement sur leurs revenus, de 30% dans leur cas. Des métiers pour beaucoup disparus. C'était une déduction de 30 % des revenus bruts, pour les titulaires de la carte de presse.

En 1996, le premier ministre Alain Juppé choisit de supprimer cette exonération. Les journalistes contre-attaquent : une manifestation réunit 2.000 professionnels à Paris et une dizaine de titres de presse lancèrent une opération “homme invisible”, relata Libération. L'Association des journalistes parlementaires s'était enflammée, affirmant que cela "aboutirait à augmenter de façon importante, jusqu'à 35% l'impôt sur le revenu" des journalistes, selon les chiffres du ministère des Finances. "Il serait paradoxal qu'au moment où le gouvernement annonce son intention de réduire la pression fiscale sur les salariés, argumenta le communiqué, les journalistes soient les seuls à ne pas bénéficier de telles mesures". Il fallait déjà rappeler aux geignards qu'il s'agissait d'un privilège archaïque.
La véhémence corporatiste des journalistes suscita la sidération des honnêtes gens. Ainsi, Michel Péricard, président du groupe RPR à l'Assemblée nationale, ne supporta pas que des journalistes fassent pression sur les parlementaires pour s'opposer à la suppression de leur abattement fiscal professionnel de 30%. "C'est inadmissible, c'est une atteinte à la Constitution, qui interdit d'exercer des pressions sur les parlementaires", a dit Michel Péricard au cours d'un point de presse. Exprimant son "indignation devant les menaces" exercées, il a affirmé: "Des poursuites vont être engagées contre ceux - nous avons la liste et les noms - qui se sont crus autorisés à faire cela." Il évoqua ceux qui travaillent dans l'audiovisuel public et qui seraient tentés par des actions de représailles, qualifiant ces menaces "d'atteinte inadmissible et donc de faute professionnelle grave qui doit entraîner des licenciements". Le député des Yvelines avait le matin même demandé à Philippe Séguin "d'user de son autorité en la matière".
Pourquoi cette charge brutale contre les journalistes ? s'interrogea Libération. Après une première journée d'action le 18 septembre dernier, l'intersyndicale des journalistes SNJ, CFDT, CGT, CFTC, FO et CGC avait appelé à une grève nationale le 15 octobre, pour faire obstacle à une mesure de justice fiscale une mesure fiscale correspondant à une diminution du revenu annuel équivalent à un mois de salaire, un treizième mois que la pénibilité de la profession ne justifie nullement.
Certaines rédactions radicales, notamment dans la presse départementale comme dans l'Aude, l'Eure-et-Loir et la Dordogne, ont envisagé la mise en oeuvre d'une opération "homme invisible" contre les parlementaires qui voteraient cette mesure. Avec une dizaine de titres régionaux, la rédaction de Var-Matin avait choisi le boycottage photographique. Quant aux journalistes de La Montagne, ils avaient publié un éditorial intitulé "L'information sous contrôle fiscal" se livrant à un chantage sur la fragilisation des entreprises qui auraient été placées "en situation de dépendance par rapport au double pouvoir politique et financier".Le SNJ-CGT condamna comme "honteuses" et "scandaleuses" les dénonciations des détracteurs des nantis, appelant "la profession et les autres syndicats à y réagir immédiatement"...
Dans un courrier adressé mercredi au Premier ministre Alain Juppé, le député RPR du Rhône Marc Fraysse a proposé de compenser la suppression de l'abattement par une "hausse des salaires" financée par une réduction des charges sociales des entreprises de presse. Mardi, le ministre de la Culture Philippe Douste-Blazy avait pour sa part évoqué la nécessité d'une "table ronde sur les aides à la presse pour élaborer un véritable plan de sauvetage de la presse écrite". Quel rapport entre un abattement fiscal individuel et un sauvetage de la presse écrite ? 

L'Intersyndicale des journalistes (SNJ, CFDT, CGT, CFTC, FO, CGC) resta déterminée à ne pas céder tant que le gouvernement se limiterait à proposer des aides conjoncturelles à la presse. François Boissarie, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ), précisa que ce genre d'initiative "constituerait un hold-up sur le mouvement, nierait les syndicats de journalistes et profiterait encore une fois aux organisations patronales, qui bénéficient déjà d'un régime fiscal privilégié"... Quant aux travailleurs, apprécièrent-ils la lutte insensée des syndicats pour leurs avantages acquis, si inéquitables soient-ils encore.
La gauche populiste rétablit finalement cet abattement en 1998.
Il fut rétabli sous une forme allégée - fixé à 7.650 euros pour tous. "Un avantage fiscal conséquent, selon l’association de critique des media, Acrimed. Prenons l'exemple d'un journaliste célibataire gagnant 2.500 euros par mois. Sans cet avantage fiscal, il payerait 2.534 euros d'impôt sur le revenu. Avec, il ne paye que 1.477 euros”. D’autant "qu’avec un revenu mensuel brut moyen de 3.200 euros, un journaliste ferait partie des 15 % de Français les mieux lotis, voire les plus riches".

2. Un abattement qui n’est plus vraiment justifié

Officiellement, cet abattement fiscal est censé financer les frais professionnels importants de cette profession. A l’époque de sa création, "la profession avait des frais professionnels très élevés, pour l'habillement, la location de bureaux... les rédactions étaient déjà bien structurées mais les journalistes fonctionnaient plus individuellement", explique François Boissarie, ancien secrétaire du Syndicat national des journalistes, cité par LCI
Difficile de justifier ce type d'avantage aujourd’hui, la plupart des journalistes étant sédentaires. Sans compter que ces frais "ne peuvent donner lieu à aucune vérification de la part de l'administration", précise le Syndicat National des Journalistes (SNJ). "Tout le monde admet que l’argument des frais professionnels ne tient plus”, soutient également Eric Brunet, essayiste et chroniqueur dans Valeurs Actuelles et pour BFM TV depuis rentrée 2018. Quand un journaliste fait une note de frais pour écrire un article, "il est remboursé par l’organe de presse qui l’emploie. Les titulaires de la carte de presse cumulent donc les remboursements effectués par leur entreprise et la ristourne fiscale octroyée par l’Etat", dénonce-t-il encore.

3. L'abattement fiscal ne bénéficie pas qu'aux bas revenus de la profession

Selon les données issues de la Commission nationale de la carte de presse, la profession connaît une forte précarité, surtout dans les premières années d’exercice, mais ni plus ni moins que dans la plupart des professions. 73,7% des journalistes sont en CDI, 18,7% sont pigistes et 3,2% sont en CDD. Chez les 26-34 ans, ils sont encore 33,7% de pigistes, mais seulement 8,5% en CDD. Les moins de 26 ans sont les plus précaires : 41,5% sont pigistes et 36,6% en CDD. Depuis que l'abattement a été fixé à 7.650 euros plutôt qu'à 30%, la niche profite mécaniquement beaucoup plus aux revenus les plus précaires de la profession : "Il s'agit des pigistes, des CDD, de tous ceux qui n’ont pas une rédaction derrière eux qui rembourse leurs frais, et qui représentent un quart de la profession", justifie François Boissarie, SNJ.
Ces odieux arguments corporatistes méprisent les réalités actuelles : selon les chiffres du deuxième trimestre publiés par l’Insee le 14 août 2018, le taux de chômage des 15-24 ans s’établit à 20,1%, son plus bas niveau pourtant depuis 2009. 

4. Ce privilège ne coûte "presque" rien à l'Etat...

Résultat de recherche d'images pour "Nuit du 4 août 1789"
Ces dernières années, le coût de cette "allocation" pour frais d’emplois a été estimé "entre 50 et 70 millions d’euros par an". La prime Macron à deux millions de Français, mise en place pour répondre à la crise sociale incarnée par les Gilets jaunes, s'élève à 450 euros en moyenne, défiscalisés... 

Elle coûte plutôt "40 millions par an à l'Etat", minimisent certains. Par comparaison,  "la niche [sociale]  "Scellier outre-mer" (réductions d'impôt pour la construction ou la réhabilitation de logements dans les DOM), qui touche 43.700 ménages, a coûté, en 2012, 355 millions d'euros”, conclut ainsi Le Monde. 

Mais cette disposition peut aussi être considérée comme un doublon de la subvention de l'Etat avec une aide indirecte aux patrons de presse, leur permettant d’embaucher leurs salariés moins cher. Et si cette aide est préservée, c’est aussi "une forme de soutien au secteur de la presse écrite, de nature à encourager la pluralité et la liberté de la presse", admet le député LREM Joël Giraud, un ex-administrateur des PTT et rapporteur général du budget, sans le moindre embarras.

A la presse détenue par huit hommes d'affaires multi-millionnaires, l'Etat français a versé 1,8 milliard d'euros pris aux contribuables en 2010.

mardi 25 juillet 2017

APL : vive réaction d'une députée LREM contre la "corporation des étudiants"

Les étudiants n'ont pas la cote dans le parti du président

Alors que les Français ont misé sur la jeunesse du président, les mesures de Macron rompent avec la priorité de Hollande aux jeunes


Un mythe parmi d'autres
La députée de l'Eure  Claire O'Petit (La République en Marche, parti du président)s'est emportée contre les étudiants qui protestent contre la baisse de 5€ des APL. 
Son manque de qualification a conduit cette commerçante retraitée à occuper de nombreux emplois différents depuis l'âge de 17 ans : vendeuse de chaussures sur les Champs-Élysées, toiletteuse, ambulancière, VRP, patronne d'une boutique de lingerie, démonstratrice de robots de cuisine...

Ex-présidente d'un collectif de commerçants et d'artisans, le tribunal de commerce de Bobigny l'a condamnée le 2 novembre 2016 à "une interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler directement ou indirectement toute entreprise commerciale ou artisanale [...] pour une durée de cinq ans", le tribunal la jugeant coupable de fautes de gestion ayant contribué à la liquidation de la SARL ADCP. Elle a fait appel de ce jugement.

Au plan politique, en 2000, Claire O'Petit était élue municipale socialiste à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Elle démissionna au bout de six mois à la suite de l'accord passé entre le PS avec les communistes.
Elle adhéra ensuite à l'UDF et au MoDem (2007-2015) à Saint-Denis. Qui sait si, dans cinq ans, elle ne sera pas au FN. Ou dans six mois.

La retraitée demande aux étudiants "d'arrêter de pleurer"


"Les étudiants qui touchent les APL touchent aussi une bourse normalement, et c'est très bien", a ajouté Claire O'Petit, comme pour mieux faire passer son message. Mais les étudiants qui perçoivent les APL ne sont pas nécessairement boursiers. 

Le plus important pour elle, c'est que la "corporation" des étudiants participe à l'effort collectif pour redresser le pays et éponger la dette. "C'est ou ça, ou on augmente les impôts", a-t-elle aussi prévenu.

Les étudiants s'accrochent à ces 5€ d'APL.
Résultat de recherche d'images pour "APL"Ils sont 800.000 à bénéficier de cette aide, parfois la seule à laquelle ils ont droit, si on ne prend pas en compte les gros avantages attachés à la carte d'étudiant : des réductions dans les transports collectifs (50% à Lyon ou voyager toute l'année pour seulement 100 euros, pour les moins de 26 ans), ainsi qu'à la SNCF pour les élèves, les étudiants et les apprentis et sur certains logiciels souvent onéreux et sur les photocopies et de nombreux sites internet recensent les enseignes signalant aux étudiants des tarifs réduits (www.tarif-etudiant.com ou www.bons-plans-etudiant.fr, etc), les entrées à tarifs réduits dans les théâtres, les cinémas, les musées et les salles de sport, un sandwich supplémentaire dans certaines enseignes de fast-food, tout cela sans réelle obligation de réussite aux examens.

Le gouvernement a annoncé une baisse nette de 5€ pour tous dès la rentrée prochaine. 
Résultat de recherche d'images pour "dessin APL"
De nombreux syndicats étudiants ont d'ores et déjà appelé à la mobilisation. Pourtant, dans la majorité, cette baisse est perçue comme nécessaire et quasiment indolore. 

Valls, alors Premier ministre, l'avait déjà inscrite dans ses projets. Une lettre de cadrage, préparée par Christian Eckert alors en charge du Budget , datée du 25 juillet 2016 et adressée à Emmanuelle Cosse (ex-EELV), alors ministre du Logement, opportunément arrivée entre les mains de BFMTV qui l'a publiée, détaille, entre autres, les ambitions du gouvernement pour faire des économies.
Ainsi, la députée Claire O'Petit, connue pour ses nombreuses polémiques - elle avait notamment décrit les enseignants habillés de "jeans dégueulasses" et aux "cheveux pas possibles" dans les Grandes Gueules de RMC - s'agace d'entendre les étudiants protester. 
"Faites bien le calcul quand vous êtes étudiant. C'est quand même aussi avec nos impôts, faut pas l'oublier, a-t-elle lancé. Il y a les transports moins chers, il y a la carte étudiant, il y a l'APL, il y a les bourses. Ça ne suffit pas, vous avez beaucoup d'étudiants qui sont obligés de travailler encore, c'est vrai. Mais bon sang, regardez un petit peu ailleurs ! Si à 18, 19 ans, 20 ans, 24 ans, vous commencez à pleurer pour 5 euros... Qu'est-ce que vous allez faire de votre vie ?" a déclaré au Huffington Post cette 'self-made woman' comme les aime le banquier Macron.
Résultat de recherche d'images pour "APL"L'aide personnalisée au logement (APL) s'élève en moyenne à 225 euros par mois. 
Le versement de cette aide représentait un chèque de 20 milliards d'euros pour la solidarité nationale des contribuables, l'année dernière. 
Une baisse de 5 euros par mois et par ménage représenterait une économie mensuelle de 32,5 millions d'euros, soit plus de 350 millions d'euros sur une année pleine.



Le 2 novembre 2016, Claire O'Petit fut condamnée par le tribunal de Commerce de Bobigny à "une interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler directement ou indirectement toute entreprise commerciale ou artisanale [...] pour une durée de cinq ans" le tribunal la jugeant coupable de fautes de gestion ayant contribué à la liquidation de la SARL ADCP. 

Delevoye a sélectionné une condamnée en appel. Le président trentenaire a validé la candidature de cette femme de 68 ans et les électeurs de la REM l'ont jugée apte à 'gérer' la législation de la France.

dimanche 9 octobre 2016

Assez d'avantages fiscaux pour les journalistes partisans et donneurs de leçons d'exemplarité

Mettons fin aux privilèges fiscaux des journalistes
     
TOUS LES FRANÇAIS SONT CENSÉS ÊTRE "ÉGAUX" DEVANT L’IMPÔT. L’ARTICLE 13 DE LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN RAPPELLE QUE LES IMPÔTS "DOIVENT ÊTRE ÉGALEMENT RÉPARTIS ENTRE TOUS LES CITOYENS EN RAISON DE LEURS FACULTÉS". VOILÀ, LE PRINCIPE INSCRIT DANS NOTRE CONSTITUTION, MAIS EN RÉALITÉ, CERTAINS BÉNÉFICIENT DE PASSE-DROITS TRÈS AVANTAGEUX. C’EST LE CAS DES JOURNALISTES, LESQUELS BÉNÉFICIENT ENCORE AUJOURD’HUI D’UNE "NICHE FISCALE" CRÉÉE EN 1934.
Une déduction d’impôt corporatiste coûteuse pour les contribuables !

Inscrite à l’article 81 du code général des impôts, cette disposition permet aux journalistes de déduire directement 7.650 euros de leur revenu imposable pour "les frais inhérents à leur fonction": un flou peu artistique cachant un gros méchant loup goulu. Peu importe que l’activité de journaliste soit exercée à temps plein ou à temps partiel ! Peu importe que le journaliste soit détenteur d’une carte de presse ou non, contrairement à ce qui est communément véhiculé.

Concrètement, si un journaliste gagne 3.000 euros par mois, il verra, grâce à ce dispositif, le montant de ses impôts divisé par près de deux. Il ne paiera que 2125 € d’impôts par an, alors qu’avec les mêmes revenus que lui un autre contribuable sera imposé à hauteur de 4 153 euros. Le manque à gagner pour l’Etat est, dans cet exemple, de 2028 € par journaliste.

Un privilège que rien ne justifie

A l’origine, cette mesure pouvait s'expliquer en raison de l’impossibilité pour la plupart des journaux français d’après guerre de disposer des ressources financières suffisantes pour rembourser l’intégralité des frais professionnels. Dans ce contexte, l’Etat a accepté d’assumer ces défraiements. Et ça dure ! On comprend ainsi pourquoi cette presse claironne que nous sommes en guerre contre l'Etat islamique...

Cependant, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les conditions salariales des journalistes ont évolué. Désormais, les frais professionnels de la plupart d’entre-eux sont pris en charge par leurs journaux et la publicité (que les organes de presse nous forcent à payer pour eux, péage obligé pour avoir accès à leurs sites). Les journalistes peuvent donc cumuler les remboursements effectués par leur entreprise et celui de l’Etat ! Sans compter que cette presse est mal gérée, avec pléthore de journalistes pour que chacun gagne plus en travaillant moins.

Une garantie anti-contrôle fiscal

Ce double remboursement est d’autant plus scandaleux que l’article 81 du Code général des impôts précise que les frais professionnels des journalistes "sont toujours réputés utilisés conformément à leur objet et ne peuvent donner lieu à aucune vérification de la part de l’administration". Bercy ne demande aucun justificatif... Cela veut donc dire que les défraiements de journalistes ne peuvent faire l’objet d’aucun contrôle fiscal !
"Les gens" qui choisissent l''option déduction des frais réels sont, comme les journalistes, des salariés. Mais s'ils peuvent déduire le montant exact de leurs dépenses professionnelles plutôt que la déduction forfaitaire de 10% (déplacements, repas, double résidence, formation, matériels professionnels...) tous les frais inhérents à l'emploi sont déductibles, les salariés doivent fournir les justificatifs. Or, les journalistes ne subissent pas cette contrainte.
Et les journalistes en veulent plus : -40% d’impôts pour usage de... mascara !
Ruth Elkrief, femme libre,
entretenue par le fisc
Dernièrement, les journalistes de l’audiovisuel ont réclamé le droit à un abattement fiscal de 40 % de leur revenu, dont 10% au titre du remboursement des "frais esthétique". Pour reprendre l'exemple d’un journaliste gagnant 3.000 euros par mois, si cette mesure était appliquée, il ne paierait plus que 1.180 euros d’impôts soit 2.973 euros de moins qu’un autre contribuable disposant des mêmes revenus... 

Les stars du JT apprécieront cette attention. 
Les mieux payés de nos "stars du petit écran" profiteront d’un cadeau fiscal pouvant atteindre 80.000 euros.

Signez la pétition !

Recevant des représentants syndicaux de journalistes durant sa campagne présidentielle, le candidat Hollande n’a écarté aucune de leurs revendications. Cela explique sans doute la bienveillante présentation de sa campagne par une grande partie des media.

Le gouvernement Valls prévoit des cadeaux fiscaux à l'approche des élections présidentielle et législative de 2017, après que Hollande et Ayrault ont matraqué les travailleurs et a aussi supprimé de nombreuses "niches fiscales" dont certaines bénéficient aux familles, nous exigeons de Michel Sapin, le nouveau patron de Bercy, Economie, Finances et Commerce extérieur, qu’il mette fin aux privilèges exorbitants et archaïques bénéficiant aux seuls journalistes.

Si vous pensez donc qu’en période de crise il est anormal que les membres d’une corporation hautaine et donneuse de leçons en matière d'exemplarité et de solidarité bénéficient d’une niche fiscale aussi avantageuse qu'injuste, votez contre les candidats dont le programme n'y met pas le holà.