Financement du PS - suite de l'affaire Urba 2/4
Ce n'est pas tout. Le PV du 5 mai sort un nouveau nom: celui de Philippe Sanmarco, député PS des Bouches-du-Rhône et adjoint au maire de Marseille jusqu'au 12 mars 1989. Celui-ci, grâce à des associations de façade, aurait financé sa campagne électorale à hauteur de 2 486 000 francs. Le juge Pierre Culié demandera, le 11 octobre 1989, l'inculpation de Sanmarco.
A ce jour, rien ne s'est passé. Sanmarco a eu plus de chance que tous ceux qui, de la gauche à la droite, se retrouvent épinglés dans le dossier du magistrat: les Pezet, Nungesser, Cordonnier Roux... Lesquels seront, au bout, du compte, sauvés par l'amnistie.
Des noms, il en défile beaucoup dans les cahiers à spirale de Delcroix. L'Express a pu consulter ses notes pour la période 1985-1989. Et disséquer ainsi l'histoire du financement du PS sur cinq ans.
Ce n'est pas tout. Le PV du 5 mai sort un nouveau nom: celui de Philippe Sanmarco, député PS des Bouches-du-Rhône et adjoint au maire de Marseille jusqu'au 12 mars 1989. Celui-ci, grâce à des associations de façade, aurait financé sa campagne électorale à hauteur de 2 486 000 francs. Le juge Pierre Culié demandera, le 11 octobre 1989, l'inculpation de Sanmarco.
A ce jour, rien ne s'est passé. Sanmarco a eu plus de chance que tous ceux qui, de la gauche à la droite, se retrouvent épinglés dans le dossier du magistrat: les Pezet, Nungesser, Cordonnier Roux... Lesquels seront, au bout, du compte, sauvés par l'amnistie.
Des noms, il en défile beaucoup dans les cahiers à spirale de Delcroix. L'Express a pu consulter ses notes pour la période 1985-1989. Et disséquer ainsi l'histoire du financement du PS sur cinq ans.
En voici, à l'état brut, quelques morceaux choisis: 25 avril 1985. Réunion du comité de coordination.
Présents: Gérard Monate, président; Jean-Louis Claustres, directeur général; Jean-Dominique Blardone, secrétaire général, ancien directeur de cabinet d'André Laignel; et, bien sûr, Delcroix lui-même, directeur administratif. Les législatives sont dans moins d'un an. Il faut y penser. Inquiétude sur les «bureaux d'études parallèles» qui voudraient concurrencer Urba-Gracco auprès des élus socialistes. Delcroix les cite: «Le GEC (Petitdemange, ancien chef de cabinet de Rocard), Socofred (Poperen), Certa (Fajardie, Maurois [sic].)»
Pas question de faire des démarches auprès des parallèles, note encore Delcroix. En bas de page: «Pour les législatives, 6,5 à 7 millions de plus sont nécessaires.» 20 juin 1986. Réunion des délégués régionaux. «GM [Gérard Monate]: nous sommes mandatés par le parti qui a pris des risques politiques pour couvrir nos sociétés. Sans le parti, nous ne serions plus rien.»
3 février 1987. Encore une réunion du comité de coordination. Delcroix note: «Trésorerie: bonnes recettes de ce matin. Améliorent la trésorerie qui se présentait critique en fin de semaine dernière.» «Congrès PS va coûter cher.» «GM voit Romant. Sec fédé Lille (59). Voit JC Colliard, Elysée, le 24/2. A reçu Beauchamp, président commission de contrôle du PS.» Georges Beauchamp, l'un des fidèles de François Mitterrand, dont il fut, sous la IVe République, le collaborateur dans divers ministères. 30 mars 1987. Comité de coordination. Atmosphère au beau rixe. Delcroix écrit: «Comme dit GM, heureusement qu'on a le congrès [de Lille], sinon on ne saurait pas comment dépenser!»... La trésorerie du PS atteint, il est vrai, la coquette somme de 6 113 000 francs. A la dernière ligne, entourée et soulignée, cette phrase: «Maintenant, il faut penser aux présidentielles.»
11 mai 1987. Comité de coordination. Capital. Pour la première fois est évoqué le financement de la campagne présidentielle de 1988. Un besoin de 100 millions, dont 25 à la charge d'Urba-Gracco (à l'époque, personne ne sait qui défendra les couleurs du PS). Petit problème: la trésorerie du parti est exsangue. Aussi, le comité de direction d'Urba-Gracco demande de relancer Bouygues et la Compagnie générale des eaux. Enfin, en bas de page, ce petit rappel: «7 mai. GM a vu les impôts. Ça s'est bien passé.»
4 juin 1987. Réunion des délégués régionaux. Compte rendu sur deux pages. Delcroix évoque le congrès de Lille, qui a coûté 7,7 millions de francs. Suivent quelques notes sur la campagne présidentielle: «SVP. Elysée et trésorier cumul à 100 millions de francs. Prise en charge par GIE en un court temps.» En bas et à gauche de la première page, ce commentaire de Delcroix, plein d'espoir: «L'image du groupe s'est améliorée. Le PS nous aidera.» A la deuxième page, Delcroix évoque la création, pour une courte durée, d'une société tampon chargée de recevoir des fonds parallèlement à Urba-Gracco. «Date d'opérationalité [sic]: avant les présidentielles de 1988. Disparition: après les municipales de 1989.»
Pas question de faire des démarches auprès des parallèles, note encore Delcroix. En bas de page: «Pour les législatives, 6,5 à 7 millions de plus sont nécessaires.» 20 juin 1986. Réunion des délégués régionaux. «GM [Gérard Monate]: nous sommes mandatés par le parti qui a pris des risques politiques pour couvrir nos sociétés. Sans le parti, nous ne serions plus rien.»
3 février 1987. Encore une réunion du comité de coordination. Delcroix note: «Trésorerie: bonnes recettes de ce matin. Améliorent la trésorerie qui se présentait critique en fin de semaine dernière.» «Congrès PS va coûter cher.» «GM voit Romant. Sec fédé Lille (59). Voit JC Colliard, Elysée, le 24/2. A reçu Beauchamp, président commission de contrôle du PS.» Georges Beauchamp, l'un des fidèles de François Mitterrand, dont il fut, sous la IVe République, le collaborateur dans divers ministères. 30 mars 1987. Comité de coordination. Atmosphère au beau rixe. Delcroix écrit: «Comme dit GM, heureusement qu'on a le congrès [de Lille], sinon on ne saurait pas comment dépenser!»... La trésorerie du PS atteint, il est vrai, la coquette somme de 6 113 000 francs. A la dernière ligne, entourée et soulignée, cette phrase: «Maintenant, il faut penser aux présidentielles.»
11 mai 1987. Comité de coordination. Capital. Pour la première fois est évoqué le financement de la campagne présidentielle de 1988. Un besoin de 100 millions, dont 25 à la charge d'Urba-Gracco (à l'époque, personne ne sait qui défendra les couleurs du PS). Petit problème: la trésorerie du parti est exsangue. Aussi, le comité de direction d'Urba-Gracco demande de relancer Bouygues et la Compagnie générale des eaux. Enfin, en bas de page, ce petit rappel: «7 mai. GM a vu les impôts. Ça s'est bien passé.»
4 juin 1987. Réunion des délégués régionaux. Compte rendu sur deux pages. Delcroix évoque le congrès de Lille, qui a coûté 7,7 millions de francs. Suivent quelques notes sur la campagne présidentielle: «SVP. Elysée et trésorier cumul à 100 millions de francs. Prise en charge par GIE en un court temps.» En bas et à gauche de la première page, ce commentaire de Delcroix, plein d'espoir: «L'image du groupe s'est améliorée. Le PS nous aidera.» A la deuxième page, Delcroix évoque la création, pour une courte durée, d'une société tampon chargée de recevoir des fonds parallèlement à Urba-Gracco. «Date d'opérationalité [sic]: avant les présidentielles de 1988. Disparition: après les municipales de 1989.»
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