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lundi 6 janvier 2020

La CFDT réclame "une conférence de financement" sur les retraites

La patate chaude est entre les mains de Macron

Le secrétaire général de la CFDT a fait des propositions en attente

Réforme des retraites : un faux calme avant une semaine cléLaurent Berger a de nouveau demandé dimanche le retrait de l’âge pivot, mesure "injuste" et "inutile", tandis que l'intersyndicale (FO, CGT, Solidaires, FSU, CFE-CGC) des opposants demande le retrait pur et simple de l'ensemble du projetLors de son discours du 12 juin 2019, le premier ministre a annoncé un " âge d’équilibre" ou "âge pivot" (64 ans) qui, sans remettre en cause l’âge légal de départ à 62 ans (65 ans en Belgique, en Italie, en Allemagne et en Espagne), inciterait les Français à partir plus tardivement à la retraite, via un système de décote (malus).
En 2018, l’âge moyen de départ à la retraite était déjà de 62,7 ans : 62,4 ans pour les hommes et 63 ans pour les femmes. En excluant les retraites anticipées, l’âge moyen était 63,3 ans, pour les femmes comme pour les hommes.
"C’est une mesure qui est d’abord injuste car cela va faire payer plus ceux qui ont commencé à travailler jeune, au bénéfice de ceux qui ont commencé à travailler plus tard", a estimé Laurent Berger, lequel ne prend pas en considération les étudiants qui ont fait des études longues et devront aller à 67 ans, sans que leur vie professionnelle ait été nécessairement un "long fleuve tranquille". 

C’est une mesure inutile et cela ne se justifie pas", a martelé Berger.
L’âge pivot à 64 ans, en dessous duquel il ne sera pas possible de partir avec une retraite à taux plein, est présenté par le gouvernement comme une manière de garantir l’équilibre financier du système. Si l'âge légal de départ à la retraite à taux plein est actuellement fixé à 62 ans (réforme de 2010), la moyenne des salariés n'obtient déjà pas ses 43 annuités avant l'âge de 63,3 ans...

La CFDT est favorable à un régime universel de retraites par points, mais ne veut pas de mesure "budgétaire". 
"Il faut retirer cet âge pivot du projet", a insisté Laurent Berger. Est-ce le préalable à toute discussion ? "Oui", a-t-il répondu, alors qu’une concertation doit se tenir mardi au ministère du Travail sur la pénibilité et l’emploi des seniors.

Sur la proposition de "malus temporaire", Laurent Berger a répondu : "tout se discute, mais pas dans ce projet de loi". 
"Si le gouvernement met l’âge pivot dans ce projet, ça veut dire qu’il mélange des choux et des carottes", a-t-il dit. Et Laurent Berger de proposer de " continuer à travailler sur le contenu du système universel des retraites", sur la " pénibilité" et "la pré-retraite progressive".


Les lignes bougent

Vendredi 3 janvier, l
e premier ministre Edouard Philippe a réuni plusieurs ministres concernés par le processus - les ministres du Travail Muriel Pénicaud, de la Transition écologique Élisabeth Borne, et de la Santé Agnès Buzyn, et les secrétaires d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari et aux retraites Laurent Pietraszewski. Objectif, selon son entourage : "faire le point sur la situation dans les transports publics" et un "état des lieux sur l’avancée des négociations".

Trop rigide et piètre négociateur, l'Edouard passe la main à Muriel Pénicaud.
Les discussions se poursuivront au ministère du Travail sous l’égide de la ministre, absente jusqu’alors de ce dossier. Sa présence s’explique par la nécessité de "discuter aménagement de la fin des carrières et emploi des seniors", explique une source gouvernementale anonyme.

Vers "une conférence de financement" du système de retraite distincte du projet de loi en préparation ?
Dans le même temps, sur la question financière, "on convoque une conférence de financement des retraites qui jusqu’à fin juillet travaille à des propositions sur l’équilibre du régime à moyen et long terme," a lancé L. Berger.


Lundi matin,
le ministre de l'Economie,
Bruno Le Maire, s'est dit favorable à la "conférence de financement" du système de retraite proposée par le leader de la CFDT Laurent Berger. Son homologue aux Relations avec le parlement, Marc Fesneau, a pour sa part assuré que le gouvernement allait examiner cette proposition. C'est "une très bonne proposition", a déclaré le ministre sur France Inter, ajoutant qu'il fallait "saisir la main qui a été tendue par la CFDT". Vers un report en février ?

Il a par ailleurs dénoncé un "vrai problème " et une "conception du dialogue très particulière" du nouveau Monsieur retraites du gouvernement.

Laurent Pietraszewski a en effet fermé la porte dimanche à toute réintégration des quatre critères de pénibilité retirés au début du quinquennat, une des demandes de la CFDT.
"Avec les critères reconnus, aujourd’hui c’est 180.000 personnes concernées, si on met les quatre autres critères (manutention de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques) c’est 800.000 personnes et là ca commence à avoir du sens", a-t-il expliqué.

La CFDT fait dépendre de la réaction du pouvoir sa décision de mobilisation, le samedi 11 janvier, a-t-il fait comprendre sur France 2, sachant que le 1er syndicat de France avait appelé à manifester le 17 décembre et que l'intersyndicale (FO, CGT, Solidaires, FSU, CFE-CGC) l'a déjà prise. Une pétition sera lancée pour demander le retrait, a-t-il annoncé.

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