La gauche radicale refuse cette offre de sortie de crise
Treize formations, à l’exception de La France insoumise, ont présenté six mesures communes et des idées de financement
Elles tentent de pallier les manques dans la réforme Macron sur laquelle le candidat prétend avoir été élu.
L’adage est connu des militants : "Marcher séparément, frapper ensemble." Ce mot d’ordre léniniste est appliqué aujourd’hui concernant la réforme des retraites par presque toute la gauche parlementaire – à l’exception notable du groupe La France insoumise (LFI), le plus virulent.
Mercredi 22 janvier, une grande partie de la gauche a présenté des contre-propositions communes autour d’une plate-forme. Il serait trop long d’égrener exhaustivement les treize organisations signataires du document, mais citons pêle-mêle : le Parti socialiste (PS), le Parti communiste (PCF), Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Les Radicaux de gauche, Génération.s ; Place publique, Ensemble ! et la Gauche républicaine et socialiste (deux formations satellites de LFI), qui peinent à exister séparément.
Cette plate-forme est issue d’un mois de discussions.
"Cette initiative découle du meeting commun de Saint-Denis, en décembre, a expliqué Fabien Roussel, le patron des communistes, lors d’un point-presse, mercredi 22 janvier, à l’Assemblée nationale. Nous demandons le retrait de la réforme d’Emmanuel Macron, de véritables discussions pour étudier les propositions visant à améliorer le système actuel, sans le casser et sans mesures d’âge.
"Sandra Regol, numéro 2 d’EELV, fait écho : "On tient au système par répartition, on veut l’améliorer."
"Nous avons cherché un consensus à gauche et chez les écologistes. Il n’y a pas un seul chemin possible, il y a une autre voie que celle du gouvernement, nous présentons une alternative", a insisté, pour sa part, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, se référant au Conseil national de la Résistance. "C’est déjà significatif. C’est ce que l’on attend de nous pour qu’émerge une alternative", a abondé le communiste Pierre Dharréville.
Ces contre-propositions s’articulent autour de six axes.
L’amélioration du système par répartition ; la garantie d’un droit à la retraite en bonne santé", en refusant l’allongement de la durée de cotisation et tout âge pivot ; l’établissement d’une "règle d’or qui assure la parité du niveau de vie entre les retraités et les travailleurs, dans le public et dans le privé » ; une meilleure prise en compte de la pénibilité ; une retraite minimum au niveau du smic, et une égalité femmes-hommes effective dans les salaires et les pensions.
Sont adossées à ces mesures des pistes de financement. Les partis de gauche proposent ainsi, entre autres choses, de mobiliser les fonds de réserve des retraites ou une partie des fonds de la Caisse d’amortissement de la dette sociale. Ils veulent également "élargir l’assiette de financement aux revenus du capital, notamment les revenus financiers", ainsi que le maintien de la cotisation à 28,1 % jusqu’à 27 000 euros de revenus mensuels.
Plus petit dénominateur commun
Ce travail est une sorte de plus petit dénominateur commun entre des organisations qui sont loin de partager les mêmes options. Beaucoup de ces formations ont, d’ailleurs, publié leur propre projet de réforme. Les sujets qui fâchent sont absents (comme les régimes spéciaux ou la question de l’âge légal de départ à la retraite). Un seuil, donc, à partir duquel certains, notamment communistes et quelques socialistes, espèrent construire un programme commun. Même si cette envie n’est pas partagée par les Verts et encore moins par les "Insoumis".
Ce document arrive à un moment où la mobilisation rebondit avec de nouveaux moyens d'action dénoncés par les élus de la majorité qui stigmatisent des "séditieux" et la presse macronienne qui qualifie les grévistes d'ultras.
"Il n’est jamais trop tard ! Les Français refusent toujours majoritairement cette réforme. On donne du crédit à la possibilité d’avoir d’autres choix, explique, quant à elle, Clémentine Autain, qui était présente au nom de son parti Ensemble ! et non de La France insoumise. On est loin d’être au bout du chemin; la bataille continue."
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