Le sondeur Elabe va-t-il faire grimper la popularité de l'exécutif d'autant
pour ce haut-fait de concussion présumée ?
Le premier secrétaire du PS a dénoncé une nomination "tout sauf anecdotique"
Les critiques s'amoncellent après le choix d'Edouard Philippe, en charge de la réforme Macron des retraites, de récompenser le président pour la France du géant américain de gestion de fonds de pensions et pas que : BlackRock est devenu le plus important gestionnaire d'actifs au monde, avec près de 6.960 milliards USD fin septembre 2019. En effet, le bras droit de Macron a aussitôt nommé son patron pour la France (depuis 2015), ainsi que la Belgique et le... Luxembourg, Jean-François Cirelli, à l'Ordre de la Légion d'honneur, bien que membre du Conseil de surveillance de Vallourec (depuis 2009), une promotion, alors qu'est débattu le passage d'un système de retraite solidaire à un régime par points sur le modèle américain.
Plus que la réforme des retraites en France, ce qui intéresse BlackRock au plus au point et pour dire vrai, c'est la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi PACTE, supposée améliorer la performance des TPE et des PM. Au final, et quelle que soit le coeur de cible du géant américain, la présence du banquier Macron à l'Elysée est une bonne affaire pour BlackRock. Et inversement ? La succession de Cirelli serait pour Macron un poste de choix pour Macron en fin de présidence, si elle n'est pas précipitée...
Plus que la réforme des retraites en France, ce qui intéresse BlackRock au plus au point et pour dire vrai, c'est la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi PACTE, supposée améliorer la performance des TPE et des PM. Au final, et quelle que soit le coeur de cible du géant américain, la présence du banquier Macron à l'Elysée est une bonne affaire pour BlackRock. Et inversement ? La succession de Cirelli serait pour Macron un poste de choix pour Macron en fin de présidence, si elle n'est pas précipitée...
Jeudi 2 janvier 2020, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a dénoncé une nomination "tout sauf anecdotique".
Olivier Faure a estimé sur France 2 que la Légion d'honneur du patron de BlackRock France, révèle le "côté obscur de la réforme des retraites" et, selon lui, le choix du "camp des fonds de capitalisation". "Que feront les 300.000 Français qui gagnent plus de 10.000 euros par mois et qui cotisent aujourd'hui pour 3 milliards d'euros dans le système solidaire ? Ils s'échapperont vers un système différent qui sera le système par capitalisation", a pronostiqué le député de Seine-et-Marne. Cirelli n'est-il pas pourtant membre du Club des juristes, association présidée par le socialiste Bernard Cazeneuve ?
C'est "un nouveau coup de poignard dans le dos des Français parce que c'est un système que nous avons voulu solidaire" et "c'est ce système là qu'on est en train de détruire progressivement avec la complicité de BlackRock", a insisté le patron du PS. "Je vois le Canard Enchaîné qui révèle à quel point BlackRock a été depuis l'élection du président Macron l'invité permanent de ce pouvoir-là, et qui aujourd'hui est décoré, donc c'est tout sauf une anecdote, c'est effectivement le choix d'un camp, celui des fonds de capitalisation", a-t-il encore dénoncé.
Une critique venue de tous les camps politiques, hormis LR
La promotion du chevalier Cirelli au rang d'officier a également été vivement critiquée par le PCF, l'ONG Attac France, ainsi que Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France.
Agnès Pannier-Runacher, en charge de la basse besogne, casquette sur les yeux
La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, un chiraquien, comme Jean-François Cirelli, a défendu cette nomination, arguant laconiquement que Jean-François Cirelli "rend service à notre pays". Invitée de BFMTV et RMC, la secrétaire d'État auprès du ministre du très effacé Bruno Le Maire à Bercy a défendu jeudi cette décoration. Réagissant aux critiques suscités par sa nomination, Agnès Pannier-Runacher a jugé "pas correct" que Jean-François Cirelli (i-dessus) fasse l'objet d'un tel discrédit. "Ça fait 40 ans qu'il travaille pour le public, il a été l'un des collaborateurs les plus proches de M. Raffarin. (...) C'est quelqu'un qui a travaillé au FMI, qui a travaillé au ministère de l'Économie et des Finances, qui a été collaborateur du Premier ministre, qui a été dirigeant d'une grande entreprise qui s'appelle GDF-Suez et qui, aujourd'hui, sert la cause de la France, justement, en disant que la France est un pays où il fait bon investir", a-t-elle affirmé.
Agnès Pannier-Runacher (ci-contre) n'a pas non plus hésité à avancer que, selon les chiffres de Bercy, la France est depuis deux ans la "première destination pour les investissements étrangers" dans l'industrie et dans les centres de recherche et développement. "A ce titre, le monsieur qui représente en France BlackRock et qui parle en termes positifs de la France, comme un endroit où on peut investir, où on peut créer des activités, a une valeur pour notre pays. Il rend service à notre pays", a estimé la secrétaire d'Etat aux oeillères qui n'évoque pas les accusations de pressions douces et continues sur la réforme des retraites en devenir.
Jean-François Cirelli, ancien dirigeant de GDF-SUEZ, puis d'Engie, et actuel président de la branche française de BlackRock, après avoir conseillé Jean-Pierre Raffarin (un rallié à Macron), a été nommé officier par l'Edouard, premier ministre droit dans ses bottes tenues à bouts de bras par BlackRock, qui l'a couché sur son contingent au Journal officiel pour le 1er janvier: en macronie, le Père Noël du pouvoir trouve des cadeaux sous son propre sapin.
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