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jeudi 5 avril 2018

Cheminots, étudiants et personnels soignants accueillent Macron à Rouen

Macron va-t-il devoir fuir à Varennes ?

Le président ne peut plus sortir de l'Elysée sans se faire huer

Emmanuel Macron sifflé et hué à son arrivée au CHU de Rouen

Cheminots, étudiants et personnels soignants en colère ont accueilli Macron plutôt fraîchement à Rouen, "les yeux dans les yeux",
 à l'appel de plusieurs syndicats pour la défense du service public.
Emmanuel Macron a été "sifflé et hué" ce jeudi 5 avril par plus de 150 manifestants rassemblés devant le centre hospitalier de Rouen (Seine-Maritime) qui héberge un service spécialisé dans la détection précoce des enfants autistes. Il était de passage sur le thème de l'autisme à la veille de la présentation par le Premier ministre Edouard Philippe du 4e plan autisme.

Accompagné de trois femmes, son épouse maternante engagée de fraîche date dans l'accompagnement des autistes qui ne lui sont pas proches, de la ministre de la Santé Agnès Buzyn et de la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel - que l'AFP cite après l'épouse -, le chef de l'État qu'on dit bon communicant, mais dans le déni systématique, a fait la démonstration de ses difficultés psychologiques d'apprentissage social et de communication, avec des comportements stéréotypés.

"Macron on t'attend" ont scandé des cheminots, des personnels soignants, des retraités et des étudiants en colère, réunis à l'appel des syndicats, sans avoir la certitude que le président de la République vienne à leur rencontre. 
Ironie de la situation, dans un CHU traitant l'autisme, le chef de l'Etat a exposé ses propres troubles de la communication. 

44% des Français approuveraient la mobilisation des cheminots et 41% y seraient opposés, selon un sondage pour BFMTV qui note que la tendance s’est inversée en deux semaines. 

La direction de la SNCF fait de l'intox, relayée par la presse alignée sur l'Elysée, en annonçant "un retour progressif à la normale" de la circulation des trains jeudi, après les deux premiers jours de grève des cheminots: trois trains sur quatre sont prévus pour les "trains du quotidien". 
Sauf que cette presse participe à la désinformation du pouvoir, puisque le nouveau mode de grève, dite "scandée", consiste à donner du répit aux usagers et aux entreprises quatre jours sur sept : la mise en place, puis la reprise - à propos de laquelle les agences de presse entretiennent la confusion en suggérant un fléchissement de la grève ce jeudi - rognent sur les jours où les usagers peuvent officiellement circuler à nouveau sans entraves sur le réseau dit public.

L'exaspération des Français est palpable

"Moi, je ne vous serrerai pas la main" 
les échanges entre Emmanuel Macron et des infirmières était tendus aujourd'hui encore à Rouen.


"Les budgets sont en hausse", assène le comptable Macron, en dépit du ressenti des professionnels, après quelque six années que Macron est au pouvoir, sous Hollande et en autonomie.

Au détour de sa représentation, le président a été confronté à la réalité  par des infirmières qui protestaient contre la baisse des moyens des hôpitaux. "Il y a 3-4% d'augmentation de croissance d'activité et -2% de budget pour la santé cette année", a dénoncé l'une.
"L'activité des hôpitaux en France a baissé de 2%, alors qu'on augmente les budgets", a rétorqué Agnès Buzyn, mettant le président en difficultés. "Ce n'est pas vrai, il n'y a pas moins d'activité, y a des patients qu'on ne peut pas" suivre, s'est indignée l'infirmière.

"Les budgets sont en hausse", a interrompu Jupiter courroucé. "Je peux vous le dire les yeux dans les yeux, j'assume ces choix," a-t-il insisté, sans renouveler son langage et sans qu'on sache ce que "assumer" signifie dans sa bouche qui mettrait davantage en confiance que par le passé. "Mais ce serait faux de dire qu'on peut dépenser l'argent, comme ça, sans regarder. Il faut le dépenser intelligemment et efficacement", a-t-il ajouté. Une variante du "pour dépenser, il faut d'abord créer de la richesse," qui serait effectivement malvenu dans ce milieu des services hospitaliers...

Le président accuse à nouveau ses interlocutrices pour reprendre le dessus.

"Moi je suis courtois, vous non !", a-t-il reproché, vindicatif sous ses airs doucereux, au personnel soignant qui est "là tous les jours à cinq heures du matin" et à qui celui qui sait tout dit - courtoisement ? - "c'est pas vrai !" ...


"Des postes, des postes, parce qu'on manque de personnel !", s'est écrié l'autre infirmière.
"Il y a des catégories de postes où il faut le faire (...) et des réorganisations à faire", a répété le président, à l'hôpital comme dans les usines qu'il visite. Ce à quoi l'infirmière a objecté que "les réorganisations, c'est des fermetures et des suppressions de postes".
"Non, on en est loin aujourd'hui", dément Emmanuel Macron, ajoutant : "Vous parlez, je vous écoute, et j'ai la courtoisie -alors que vous ne m'avez pas serré la main- de vous répondre et de parler avec vous". "Moi, je ne vous serrerai pas la main, pour moi vous êtes ...." "Non parce que moi je suis courtois", la coupe  Macron, cassant et donneur de leçons, "vous non !".

VOIR et ENTENDRE le ton melliflu du banquier dans le rôle de Tartufe se donnant en spectacle avec des intonations de fausset, sur fond de musique classique guillerette, prenant les petits des autres dans les bras et sous les caméras de l'Elysée. 
Le gestionnaire obstiné n'accepte pas la critique des personnels de terrain.
Il écoute mais n'entend pas : autiste ? 

"La dette, c'est pas vous qui la paierez, c'est nos enfants !"

Parole d'un quadragénaire sans enfants qui parle de lui avec la conviction d'agir "intelligemment" et bien"...

VOIR et ENTENDRE les dégâts opérés par Hollande sur Macron :  

Devant les journalistes, le technocrate déconnecté et obtus a ensuite balancé quelques chiffres du prochain plan sur les hôpitaux prévu cet été. "Le tarif à l'activité a montré ses limites; on souhaite l'abandonner. On doit répondre à ces situations critiques. Nous serons au rendez-vous", a-t-il assuré, rappelant que le gouvernement a lancé cet automne des "états généraux de l'hôpital".

Il n'a toutefois pas échappé aux questions courtoises des journalistes sur la grève à la SNCF. A nouveau en terrain miné, il s'est brièvement exprimé, avec prudence, dans le style pauvre en "il y a des ...qui/ que" de Hollande. "Il y a toujours des inquiétudes, parfois légitimes. Il y a des sujets sur lesquels le gouvernement a fait des annonces et qui font l'objet de réactions, de protestations qui sont totalement légitimes et qui supposent un travail d'explication continu de la part du gouvernement". Travail en direction des "illettrés"...

Les journalistes ont ensuite semblé se satisfaire de quelques éléments non pas spécifiques du prochain plan sur les hôpitaux prévu cet été, mais de considérations généralistes, passe-partout en langue de bois, transposables à la plupart des situations. "Le tarif à l'activité a montré ses limites, on souhaite l'abandonner. On doit répondre à ces situations critiques. Nous serons au rendez-vous", a-t-il assuré, gratuitement, rappelant que le gouvernement a lancé cet automne des "états généraux de l'hôpital".

Mais les mouvements sociaux "ne doivent pas empêcher le gouvernement de gouverner", a conclu l'autiste de l'Elysée.

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