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lundi 4 mai 2020

Martine Wonner (LREM) n'a plus confiance dans le gouvernement

"La gestion de la crise sanitaire est catastrophique", estime la seule députée LREM 

Elle est la seule députée de la majorité présidentielle à avoir voté contre le plan de déconfinement 

Au sein de LREM, le combat solitaire de la députée Martine Wonner
Martine Wonner est médecin, députée LREM et bon juge. Or, elle n’a "plus confiance” dans le gouvernement pour gérer la crise sanitaire. Dans un entretien avec France 3 Grand-Est dimanche 3 mai, Martine Wonner met les pieds dans la fourmilière des "savants".

Le premier ministre ne l'a pas convaincue avec son plan de déconfinement présenté à l’Assemblée nationale, le 28 avril.
Et elle dit pourquoi.  "Si j’ai voté contre le plan de déconfinement, c’est d’abord parce que le gouvernement ne propose aucune stratégie thérapeutique. La gestion de la crise sanitaire est catastrophique. ‘Protéger, tester, confiner’, c’est très bien, il faut continuer comme ça. Sauf que dire aux gens, ‘si vous avez des symptômes, vous restez chez vous et vous prenez du doliprane’, au XXIe siècle, c’est totalement indigne”, explique cette psychiatre, élue en 2017 comme la plupart de ses collègues.

"On a perdu du temps et des vies," accuse-t-elle ensuite. Elle est en effet de ceux qui défendent l'hydroxychloroquine, notamment au début des symptômes de la maladie. Avec l’ancien ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy ou l’urgentiste Patrick Pelloux, elle a d'ailleurs signé une pétition pour réclamer au gouvernement de laisser les médecins prescrire la molécule préconisée par le Pr Raoult, en association avec un antibiotique. "On a perdu du temps et des vies; on aurait pu épargner énormément de décès. Parce que les médecins connaissent leurs patients et qu’ils connaissent les effets secondaires de cette molécule, utilisée depuis longtemps. C’est la première fois en France qu’on limite la libre prescription des médecins, ça ne s’est jamais vu", dénonce-t-elle encore sur France 3.

Suite à son vote, elle a été convoquée par le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale qui la recevra mercredi 6 mai avec les 8 "whips" coordinateurs ou "gardes chiourme", députés LREM responsables de chacune des commissions qu'ils mènent à la trique et dont elle livre à France 3 une définition de "cornac" : " 'Whip', ça veut dire 'fouet' en anglais, c’est eux qui nous appellent avant un vote, pour nous dire la conduite à adopter sur tel ou tel texte. Ils sont là pour discipliner les députés de la majorité", gronde-t-elle. Ce sont aussi des chauffeurs de salle: ils leur disent quand applaudir et se lever dans les travées... 
A l'origine, parmi les huit "salopards", on trouvait Aurélien Taché à la commission des Affaires sociales, Amélie de Montchalin à la commission des Finances, Jean-Baptiste Djebbari, à la commission du Développement durable, Gabriel Attal à la commission des Affaires culturelles, main dans la main avec Riester, et Valérie Oppelt, à la commission des Affaires économiques, mais elle a préféré rendre son fouet. Reste Naïma Moutchou, whip de la commission des Lois, Bénédicte Peyrol, à la commission des Finances, et, depuis 2019, Anne Genetet, à la Commission des affaires étrangères. Une majorité de femmes...
M. Wonner assume pleinement son vote et ne se dit “pas du tout inquiète” par cette convocation.
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La crise sanitaire aura ébranlé Macron, vivement critiqué pour sa gestion des événements par de nombreux responsables politiques. Cette députée LREM du Bas-Rhin n'est pas la seule que Jupiter a désenchantée.

Elle a pu observer que les velléiteïres du "Collectif social-démocrate", groupe d'une vingtaine de députés de l'aile gauche de LREM, auquel elle appartient, ont eu les genoux qui ont tremblé, parmi lesquels constitué en juin 2019, ont eu les genoux qui ont tremblé : Delphine Baggary (Alpes-de-Haute-Provence) et Albane Gaillot (Val-de-Marne) ou Hubert Julien-Laferrière (Rhône.

Six députés LREM se sont abstenus, dont Perrine Goulet, députée de la Nièvre, et l'ex-socialiste Patrick Vignal (Herault).

Le fragile binôme Macron-Philippe ne tient pas la mer

Les élus LREM de la "société civile" sont stupéfaits, a fortiori lorsqu'ils ne sont pas juppéistes.
Médecin de profession, la députée s'est également indignée des solutions proposées aux citoyens. "C’est la raison pour laquelle, quand il y a des traitements possibles, j’ai voté contre ce plan de déconfinement. Parce qu’on ne peut pas en toute sécurité dire aux gens de reprendre leurs activités, les enfants l’école et dès qu’on vous aura dépisté positif, vous serez confinés avec une boîte de dolipranes."

Pédant, zigzagant et creux, Macron prête le flanc à la critique, restant dans le verbe et le paraître. Depuis quelques semaines, les rumeurs de tensions avec son premier ministre, Edouard Philippe, s'intensifient, alors que plusieurs proches du gouvernement disent le premier ministre menacé, comme si son largage allait sauver le pilote effaré.

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