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vendredi 15 mai 2020

Macron infantilise les soignants avec des médailles

Des moyens plutôt que des médailles : les "héros" se sentent humiliés par les annonces du gouvernement

"On demande juste des moyens qu’on demande depuis plusieurs mois pour faire notre travail", insistent ces personnels de santé, après des annonces jugées déplacées.

Médaille en chocolat lait de Chocolatier de Paris | Photo 8
 


Une "médaille de l’engagement" aux soignants, un hommage le 14-Juillet et même une Légion d’honneur, cadeaux pas chers de l'Etat reconnaissant.
Alors que des particuliers ou des entreprises offrent des chèques-vacances ou des jours de RTT Le gouvernement égraine depuis plusieurs semaines les annonces et les propositions pour récompenser les soignants qui luttent contre le Covid-19. Mais, pour de nombreux personnels de santé, les annonces gouvernementales sont simplement désobligeantes.

Elles sont même une "provocation", gronde le docteur Olivier Milleron, cardiologue à l’hôpital Bichat (Paris) et membre du Collectif Inter-Hôpitaux. "Nous, on ne demande pas de médaille. On a fait notre travail. On demande juste des moyens qu’on demande depuis plusieurs mois pour faire notre travail," insiste-t-il.

Cette mentalité des politiques explique comment en est-on arrivé à un tel niveau d’indigence à l'hôpital public 

Sur l’hommage national aux soignants le 14-Juillet, ce médecin est très réservé. 
Annoncé par la porte-parole Sibeth Ndiaye, c'est déjà peu valorisant en soi: "Le 14-Juillet, c’est un défilé militaire, qu’est-ce qu’on va y faire ? s’interroge-t-il. On va défiler avec les sacs-poubelles qu’on a été obligés de mettre dans les services parce qu’on n’avait pas de protection, et qu’on n’a pas été capable de nous en donner ?"

La prime pour les soignants le laisse également de marbre, comme un pansement sur une jambe de bois.
"On demande clairement une revalorisation des salaires, on ne veut pas de prime", assène-t-il, notant au passage que "les infirmières [françaises] gagnent 500 euros en moins par mois par rapport à la moyenne dans l’OCDE." 
"On veut une modification du mode de financement de l’hôpital qui a conduit au fait qu’il y a 60 % des hôpitaux qui sont en déficit."

"L’hôpital public n’est pas du tout considéré"
Pour Sophie Crozier, cofondatrice du Collectif Inter-Hôpitaux et neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), c’est la "consternation" et le " désespoir" qui priment : "C’est consternant d’imaginer qu’on puisse considérer qu’une revalorisation des carrières, salariale, passe par des primes et des médailles, assène-t-elle sur LCI. C’est très inquiétant."

"Ce qui est dit, c’est que l’hôpital public n’est pas du tout considéré par nos responsables politiques, continue-t-elle, voire même méprisé par des ministres issus de ses rangs. Et sans moyens suffisants, il faut être très clair, l’hôpital public ne tiendra pas."

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