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dimanche 3 mai 2020

Polémique des "stocks" de masques "cachés" par la grande distribution

Le gouvernement tente de remettre de l'ordre dans le bazar

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a nié samedi toute existence de "stocks cachés"
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Les acteurs politiques vigilants de l'opposition et des professionnels de santé les ont dénoncés ces derniers jours. Dans la majorité, ils n'ont encore rien vu.

Alors que la pénurie de masques est dénoncée depuis l'origine de l'épidémie, leur production, leur commande et leur livraison auraient dû aboutir. Mais, d'abord déclarés inutiles par les "sommités" scientifiques de ce pays, par les perroquets de la macronie, puis déclarés inutilisables par le commun des mortels français, aux dires d'une fine connaisseuse de la France profonde, la porte-parole du gouvernement, une Française de la 11e heure (elle est Franco-sénégalaise depuis 2016, ce qui lui confère l'autorité de quatre années de pratique), ils sont devenus indispensables mais introuvables, bien que régulièrement annoncés depuis le début de la crise sanitaire,  mais, après sept semaines, ils ne sont toujours pas là pour les "derniers de cordée", notamment ceux qui prennent le métro collés-serrés.

Homme d'Etat aux pieds plats que les photo-journalistes ont l'interdiction de filmer en marche, le ministre de la Santé a assuré qu'à défaut de comprendre ses semblables, il comprend "l'émotion du monde de la santé", car Véran s'est gonflé en quelques semaines à l'échelle de la planète. 
Politicien comme les autres, il a voulu les rassurer de mots, rappelant que si la France se trouvait à manquer de masques - ce qu'à Jupiter ne plaise - à destination (encore et toujours) des soignants et des personnes malades ou vulnérables, et non pas des Français qui ne se sont pas encore exposés au virus tueur, l'exécutif aurait recours à la réquisition. L'objectif est clairement de faire grimper la courbe de la circulation du virus et d'atteindre les 60 à 70% requis d'"immunité collective dans les meilleurs délais, selon le principe à haut risque qui veut que plus les personnes sont infectées par la maladie, plus elles développent des anticorps contre ce virus, et moins l’épidémie se propage dans la population.
Au final, entre tous ceux qui seront habilités à verbaliser et tous ceux qui seront convoqués aux réquisitions, les Français seront-ils encore assez nombreux pour aller travailler au redressement de l'économie? Ou même à porter assistance aux confinés des Ehpad ? 

Indignation à l'annonce de mise en vente massive de masques par la grande distribution 

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenté samedi de désamorcer cette nouvelle colère de la population et des professionnels de santé qui ont "bien compris" et "clairement" à leur tour que des stocks avaient été gelés pour accélérer l'"immunité de groupe". 
Macron a donc donné l'ordre à ses gens de faire distribuer du pain des millions de masques de protection à compter de lundi.

Olivier Véran nie l'existence de "stocks de masques"

L'affaire est remontée au Conseil des ministres du 2 mai 2020 et le ministre de la Santé a reçu d'en haut l'ordre d'éteindre la polémique sur les masques vendus par la grande distribution, alors même que certaines professions de santé sont toujours en manque.
A l'échelle de la douleur provoquée par l'annonce de ventes de masques chirurgicaux en supermarchés, les médecins libéraux ont atteint le seuil de l'insupportable.

"La grande distribution a annoncé non pas des stocks de masques, mais des commandes de masques", a raconté Véran, surnommé Véreux, lors d'un point de presse à l'Elysée. "La grande distribution me dit disposer en pratique aujourd'hui de l'équivalent de 5, voire 10 millions de masques [en stock], a minimisé cet observateur que se présente en acteur. Et de tenter d'éteindre l'incendie en recourant une comparaison: l'évocation des 45 millions de masques qui sont consommés chaque semaine en France pour les hôpitaux et médecins de ville. "Donc on est très, très loin des 500 millions dont on a cru comprendre que la grande distribution disait disposer", a-t-il commenté, misant à nouveau sur la sottise de ses confrères.

"Les masques tombent", dénoncent les présidents des ordres professionnels de la santé.
La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) avait aussitôt démenti l'existence de "stocks cachés". «Les chiffres annoncés par les enseignes concernent les commandes effectuées, qui ne vont être livrées que très progressivement, avec une disponibilité plus rapide des masques à usage unique que des masques en tissu réutilisables," a expliqué cette fédération connue pour son lobbying intense à l'Assemblée nationale et accusée de conflits d'intérêts puisqu'elle dispose d'un budget global de 7.210.000 euros, dont 550.000 euros de financement public, alors qu'elle avoue seulement des coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement n’excédant pas 10.000 euros. 

L'hypocrite ministre de la Santé a ajouté qu'il comprend "l'émotion du monde de la santé" 
Puisque ça ne coûte pas cher, il a tenu à le rassurer en rappelant que si la France se trouve à manquer de masques pour les soignants et les personnes malades ou vulnérables, l'exécutif aura recours à la manière forte, la réquisition. "Je comprends la polémique, j'espère aussi y mettre un terme", a-t-il dit.

Une lettre ouverte publiée jeudi sous le titre "Les masques tombent" a retenti comme le tonnerre

Les présidents des ordres professionnels de la santé se sont déclarés stupéfaits par la capacité des acteurs de la grande distribution à annoncer la mise en vente de "chiffres sidérants" de masques de protection à compter de lundi, quand ils manquaient tant jusqu'alors. 
"Toute guerre a ses profiteurs. C’est malheureusement une loi intangible de nos conflits. Comment s’expliquer que nos soignants n’aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution", écrivaient-ils. 
Comment "comprendre que ce qui n'existait pas hier tombe à profusion aujourd'hui", ajoutaient les présidents des conseils nationaux de l'ordre des médecins, des pharmaciens, des sages-femmes, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes, des masseurs-kinésithérapeutes et des pédicures-podologues.

Le président de l'Association des régions de France demande des preuves
A Marseille, Renaud Muselier, le président de la région PACA, également président de l’Association des régions de France, a relayé leur incompréhension samedi en donnant trois jours aux enseignes de la grande distribution pour prouver qu’elles n’ont pas constitué de stocks secrets de masques de protection et menace de déposer plainte si c’était le cas.
"J’ai demandé la justification complète de l’achat de ces masques, date de commande et surtout date de livraison à l’appui. Je donne trois jours à la grande distribution pour prouver qu’elle n’avait pas de stocks secrets de masques pendant la crise !», écrit celui qui s'est fait voler un chargement de masques sur un tarmac d'aéroport, dans un communiqué.
"S’il était avéré que ces commandes et ces
livraisons sont très antérieures à la mise en vente ce lundi, dans les établissements de ces enseignes, cela signifierait une chose très claire: pendant que notre pays subissait une pandémie mondiale et sans précédent, ces entreprises ont stocké des produits de première nécessité et ne les ont pas mis en circulation, dans un but commercial et de communication." Muselier s'est dit prêt, dans ces conditions à déposer plainte pour "mise en danger de la vie d’autrui" et "non assistance à personne en danger". Leclerc a sursauté, associant un autre vertueux, Système U.
Pour l'extrême gauche, Mélenchon se dit "écoeuré", quand le patron de Leclerc, insultant, parle de "scénario de débiles"...

Malgré les promesses de l'exécutif, sur le terrain, les équipements n'arrivent qu'au compte-gouttes. Comment en est-on arrivé là ?

Système D à Nice : des pharmaciens en sont réduits à
dresser des panneaux de plastique pour protéger personnel et clients
La polémique face au déblocage inattendue de de masques continue de battre son plein. La grande distribution persiste à nier et, samedi, le patron du groupe Leclerc a moqué une polémique "nulle", cataloguée "insensée" par celui de Système U. Ils auraient pu aussi bien crier "Allahou akbar" et se déclarer islamistes "déséquilibrés"...

"100 millions par ici, 50 millions par là. Qui dit mieux ? C'est la surenchère de l'indécence," se sont offusqués indignés les divers Ordres des professions de santé, lundi.
"Je trouve ça dégueulasse, car ça casse le front qui s'est construit entre le personnel de santé et le monde économique", s'est offusqué le président du géant Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, dans un entretien avec le Journal du dimanche.
Au plan économique, Macron ne parvient pas à endiguer les ravages de la  crise sanitaire.

La SNCF a subi un manque à gagner de deux milliards d'euros du fait du virus, a annoncé son PDG Jean-Pierre Farandou, envisageant une aide de l'Etat - les Français, dont les retraités confinés jusqu'à la Saint Glin-Glin et ceux des Ehpad - et des suppressions de postes.

Ccôté transports, la crainte est grande en¨Ile-de-France où la présidente de la région, Valérie Pécresse, demande que les salariés aujourd'hui en télétravail ne retournent pas au bureau le 11 mai pour éviter l'engorgement du métro ou du RER. 

L'après-11 mai reste aussi sujet d'inquiétudes pour le monde de la culture, à l'arrêt complet depuis le confinement. 

Samedi, les organisateurs de la Route du Rock ont finalement annoncé  l'annulation pure  et simple de l'événement, initialement prévu du 19 au 22 août, soit bien après le début du déconfinement.

Macron reçoit du muguet à l'Elysée vendredi et promet samedi de "premières mesures" pour mercredi en faveur du monde de la culture qu'il soutient puisque des éléments non représentatifs pétitionnent et font des déclarations de soutien. En attendant, des artistes arpentent depuis quelques jours les rues de Bordeaux - ville de Juppé -  pour "crier" aux habitants, spontanément et contre subventions municipales, à la manière des anciens allumeurs de réverbères, les messages de bonne nuit : "Il est minuit, bonnes gens ! Dormez, le guet veille! ".

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