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dimanche 17 mai 2020

Des travailleurs saisonniers étrangers circulent en France pendant l'état d'urgence sanitaire

Lieux de spectacles et plages fermés aux Français, mais libre circulation des étrangers... 

Le coronavirus et les étrangers circulent dans la population quant à elle contrôlée, verbalisée et contaminée

Le Monde estime que c'est pour les saisonniers que "le manque de visibilité est terrible". Et la cohérence ?
Les agriculteurs ont souvent recours aux travailleurs saisonniers pour ramasser les fraises, les cerises, les abricots et encore les asperges. Photo d\'illustration.
Pas de gants:  donc ni masque, ni gel ? Bonne dégustation !

Faute de consignes sur ce qui est autorisé ou non cet été, le gouvernement centralisateur qui décide plus que jamais de tout en période d'état d'urgence sanitaire entretient flou et inquiétudes, maintenant hôtels et restaurants notamment dans l’expectative. 

Pour le million de personnes qui, chaque année, font les saisons, l’été 2020 s’annonce donc à haut risque. En 2019, près de la moitié des saisonniers ont exercé leur activité dans les secteurs de la restauration, de l’hébergement et des loisirs, principalement sur les lieux de vacances, selon les données compilées par la Dares, la direction chargée de la recherche au ministère du travail, fin décembre. Et une part non négligeable (15 %) dans le commerce. Environ un quart ont été embauchés pour effectuer des travaux de cueillette de fruits ou les vendanges. Or, si les opportunités de contrats existent bel et bien dans l’agriculture, sur le littoral ou dans les lieux touristiques, il en va tout autrement cette année en raison des conséquences de la pandémie de coronavirus.

Alors qu’hôtels et restaurants font travailler 150.000 saisonniers l’hiver et 300.000 l’été, le marché est aujourd’hui au point mort, en l’absence de consignes gouvernementales. "Tous les recrutements sont suspendus, faute de visibilité, déclare Thierry Grégoire, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH)-saisonniers. Et puis, lorsque nous le pourrons, nous ne rouvrirons pas dans les mêmes conditions." 
Le respect des règles de distanciation, notamment dans les restaurants, va réduire les flux de clientèle, avec sans doute un impact sur les effectifs des établissements. Selon Th. Grégoire, même en cas de réouverture, "environ 75 % seulement des saisonniers du secteur pourraient trouver du travail cet été."

Malgré la pandémie, l'Union européenne favorise la circulation des travailleurs étrangers

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"Le gouvernement vole au secours
des agriculteurs," dixit Les Echos
 
Pour soutenir l'économie, l'UE assure la liberté de circulation des travailleurs saisonniers en les incluant dans les nouvelles directives.
Dès le 30 mars, la Commission européenne a publié de nouveaux conseils pratiques pour garantir la libre circulation aux saisonniers étrangers à l'intérieur de l'UE en sorte qu'ils puissent atteindre leur lieu de travail, au risque de propagation du coronavirus de pays à pays. Le secteur alimentaire est un secteur clé inclus dans ces lignes directrices, notamment en ce qui concerne les travailleurs saisonniers.

Ces lignes directrices visent donc à répondre aux préoccupations des citoyens et des entreprises touchés par les mesures visant à contenir la propagation du coronavirus, ainsi que des autorités nationales qui mettent en œuvre ces mesures. Ces mesures incluent les contrôles aux frontières intérieures et la restriction de la circulation des personnes au sein de l'UE.

Le secteur agroalimentaire de l'UE tente en fait d'assurer l'efficacité de la chaîne alimentaire et la sécurité alimentaire dans toute l'UE pendant cette crise sanitaire sans précédent. Or, il prévoyait que dans les semaines suivantes, il serait néanmoins confronté à une importante pénurie de main-d'œuvre si les travailleurs saisonniers ne pouvaient pas se rendre sur leur lieu  de récolte, de plantation et de soins aux plantes, en raison de mesures trop restrictives.

Les directives de la Commission incitent les Etats membres à mettre en place des procédures spécifiques, rapides et exemptes de charges, pour assurer un passage efficace des travailleurs frontaliers et saisonniers, y compris un dépistage sanitaire proportionné. On note ainsi un "en même temps" désemparant de la Commission qui dit restreindre et faciliter à la fois...

En ce qui concerne les travailleurs saisonniers dans le secteur agricole, les Etats membres devraient échanger des informations sur leurs différents besoins au niveau technique et établir des procédures spécifiques pour assurer le déplacement de ces travailleurs. En outre, les Etats membres devraient traiter ces personnes comme des "travailleurs critiques" [comprendre "à risques"] et communiquer aux employeurs la nécessité d'assurer une protection adéquate en terme de santé et de sécurité. Comment ?
La Commission continuera à identifier avec les Etats membres les meilleures pratiques qui peuvent être étendues à tous les États membres pour permettre aux travailleurs d'exercer leurs professions essentielles sans entraves excessives. Quelle part l'Union européenne accorde-t-elle donc à la protection des populations sédentaires ?

En Nouvelle-Aquitaine, les locaux s'engagent pour éviter l'arrivée de saisonniers étrangers

Des saisonniers récoltent des fraises, en avril 2020.

Pour leur sécurité face au coronavirus, ils acceptent d'être mal payés.
En Lot-et-Garonne ou en Gironde, viticulteurs, fraisiculteurs et producteurs d'asperge ont reçu "un coup de main local d’étudiants ou de restaurateurs d'Arcachon dont les établissements étaient fermés".

Une solution temporaire qui fait espérer aux nombreux agriculteurs français de voir rapidement les frontières rouvrir aux saisonniers étrangers : la pénurie de main-d’œuvre s’aggravant avant l'entrée en pleine saison des récoltes, à la roulette russe, polonaise ou roumaine, la priorité à la santé le cède à l'économie.

La main-d’œuvre étrangère a maintenant débarqué en Nouvelle-Aquitaine, et viticulteurs, fraisiculteurs ou producteurs d’asperges qui "craignaient le pire" pour leurs trésoreries attendent de voir les conséquences sanitaires de leurs choix, puisqu'ils ont dû héberger des étrangers et partager le travail sans sacrifier les gestes barrière contre la Covid-19.
Au temps du confinement et tant que l'UE n'a pas donné son feu vert, les cultivateurs de fraises du Lot-et-Garonne, les producteurs d’asperges des Landes ou de Haute-Gironde mais aussi des viticulteurs du Bordelais ont redouté le manque de main-d’œuvre étrangère, levant les appréhensions de contamination pour eux-mêmes et leurs familles. Ont-ils contribué à la propagation de la Covid-19 ?

Deux mois plus tard, le président de l’Association interprofessionnelle des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG) évalue la récolte 2020. Le fraisiculteur explique que ses saisonniers venant surtout "d’Espagne, du Portugal ou de Pologne" ont pu rejoindre son exploitation malgré la fermeture des frontières. "On craignait le pire mais on réussit à bien vivre la saison", se satisfait Philippe Blouin. A-t-il été plus raisonnable que les fêtards parisiens qui se sont agglutinés le long du Canal Saint-Martin, bravant les arrêtés interdisant les rassemblements publics

Ailleurs, notamment
en Provence-Alpes-Côte d’Azur, maraîchers et viticulteurs ont attendu l’autorisation gouvernementale. Le régional de l'exécutif, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a annoncé la semaine dernière que des "dérogations supplémentaires" seront lancées pour faciliter la venue des saisonniers. 
Dans le Vaucluse, Frédéric Vève attend ainsi "avec impatience" l’arrivée d’une quinzaine de travailleurs andalous pour récolter ses cerises et préparer ses vignes. Jusqu’ici, le viticulteur avait réussi à combler ses besoins avec des gens du coin. Surveillante scolaire, cantinière, charpentier, etc : "J’ai embauché une dizaine de Français qui n’avaient jamais vu de vignes de leur vie et qui ont fait un travail super." Mais la plupart de ces personnes en chômage partiel vont progressivement reprendre leur activité avec le déconfinement.

"Accueillir nos saisonniers cette année, ça n’était pas de tout repos"
A Reignac, les travailleurs locaux devraient également voir leur contrat "se finir d’ici la fin de la semaine prochaine", précise Jean-Pierre Bouillac. Il faudra attendre la fin du joli mois de mai pour dresser le bilan épidémiologique de ces flux de saisonniers venus de France et d'ailleurs
Les saisonniers étrangers, eux, passeront à d’autres travaux. Et tous continueront d’être logés dans des gîtes ou dans des mobil-homes près de la large propriété, sans garanties que les gestes-barrière sont scrupuleusement respectés en dehors des heures de travail. "Il a fallu rester vigilant et tenter le plus possible de faire respecter les règles sanitaires", assure Jean-Pierre Bouillac, militant agriculteur qui ne voudrait pas d'un "cluster bis" comme parmi les récoltants d'asperges des Landes
A Pâques, l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine avait vu des foyers de Covid-19 émerger "chez des travailleurs saisonniers qui ramassaient des asperges". Chaque fois, l’épidémie s’est déclarée "dans les lieux d’hébergement ou de rassemblement à la pause", pour autant qu'on puisse savoir aussi sûrement, avait prévenu le Dr Daniel Habold. "Le logement des travailleurs saisonniers en promiscuité ne peut plus avoir lieu", avait insisté le directeur du pôle santé publique de l’ARS. Mais la récolte a été maintenue jusqu'à son terme. Le Dr Daniel Habold a-t-il assuré la traçabilité de ces saisonniers des Landes jusqu'en Provence ? 

Dérogations pour les saisonniers étrangers,  contraintes pour les Français

Aucune contrainte de
 quarantaine pour les personnes "en provenance de l’UE, espace Schengen ou Royaume-Uni"... La prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu'au 24 juillet ne s'applique pas à tous: un régime d'exception à bien des égards !
Le texte, qui sera examiné mardi à l’Assemblée nationale, rend obligatoire une quatorzaine pour les personnes arrivant sur le territoire. Des mesures d’isolement seront imposées aux personnes malades sur le sol français, mais sans contrainte. L’application StopCovid ne sera pas disponible le 11 mai comme promis, mais il y aura bien un système flou de traçage vague des "cas contacts" des personnes testées positives. Le cabotin ne navigue plus à vue, il cabote.  Le "capitaine de pédalo" est de retour.
Un Britannique ou un Italien peut entrer en France et traverser le pays en tous sens, mais un Français est verbalisé au-delà de 100 kilomètres à partir de son domicile.

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